{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fc53c42b1-63f9-45b6-b4b5-ad2df46854aa.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chroniqueur"},"email":"sstlaurent@ledroit.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9f25188d-57a7-43eb-b5c0-b2d5939ec06d.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Ottawa","name":"Sylvain St-Laurent","source":"Le Droit","twitter":"Syl_St_Laurent"}],"channel":"Sylvain St-Laurent","chapters":[{"position":0,"text":"

À Ottawa, on avait choisi un joueur d’expérience. Un homme respecté. Un leader.

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La cause devait sans doute lui tenir à coeur, mais on ne pourra jamais vraiment savoir. Le type n’a jamais voulu s’exprimer, publiquement, sur la question.

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Il paraît qu’il avait accepté le rôle parce qu’un membre de sa famille appartient à la communauté LGBTQ+. Quand on a voulu l’interviewer pour connaître son histoire, il a poliment décliné.

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Ça soulève une question, ma foi, fondamentale. À quoi sert un porte-parole qui ne parle pas?

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Je ne devais pas être le seul à trouver la situation un tantinet absurde. Le hockey est pour tout le monde existe toujours, cinq ans plus tard. Sauf erreur, le programme des ambassadeurs est passé à la trappe.

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Avant de parler du véritable fiasco survenu à Philadelphie, mardi soir, il est important que stipuler que tous les hockeyeurs ne sont pas homophobes.

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La communauté LGBTQ+ a compté quelques solides alliés, au fil des ans.

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On pense tout de suite à Mark Borowiecki, évidemment.

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Boro, un homme au coeur d’or, était toujours prêt à se porter à la défense des plus vulnérables, sur la patinoire. À l’extérieur de la patinoire, il voulait être l’ami de tous. Et il s’en tirait plutôt bien.

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Puisqu’il passait ses étés dans le coin, il a participé plus d’une fois au défilé de Fierté dans la capitale.

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Anders Nilsson était un allié. Il s’impliquait surtout dans son pays natal. En 2018, le magazine suédois spécialisé QX lui a même décerné le titre d’Hétéro de l’année.

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Daniel Alfredsson était un allié.

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Je me souviens d’une conversation, après un entraînement, dans le vestiaire. Alfie me disait qu’il sentait que le monde changeait pour le mieux. «Si un hockeyeur gai se joint à notre équipe, un jour, j’espère qu’il me fera suffisamment confiance pour m’en parler», avait-il indiqué.

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Ce jour-là, j’avais quitté le Centre Canadian Tire avec la certitude qu’on y était.

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Alfie était un des meilleurs joueurs de son époque. Tout le monde le respectait. Il disait que la LNH était prête à accueillir des athlètes ouvertement gais et je le croyais sur parole.

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Alfie a quitté les Sénateurs quelques semaines plus tard. C’était le printemps 2013.

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Dix ans plus tard, on attend toujours. Les hockeyeurs gais, s’ils existent, tardent toujours à se manifester.

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J’ai réfléchi à tout cela en raison de ce qui s’est passé à Philadelphie, mardi.

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Un fiasco monumental. Les actions d’un seul joueur ont complètement gâché la soirée durant laquelle les Flyers devaient célébrer la diversité.

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On ne s’en prendra pas trop à Ivan Provorov, qui a refusé le chandail spécial qui avait été confectionné pour la période d’échauffement.

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Il a 26 ans. Il a grandi dans un pays ouvertement homophobe qui donne constamment dans la propagande haineuse.

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Provorov a cité des motifs religieux l’interdisant à porter le drapeau arc-en-ciel. Il appartient à l’église orthodoxe russe. Son patriarche, Cyrille de Moscou, a récemment comparé les pays qui autorisent le mariage gai à l’Allemagne nazie.

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Provorov, bref, a le cerveau complètement lavé. On ne peut malheureusement pas s’attendre à une grande ouverture de sa part.

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La direction des Flyers, en revanche, aurait pu faire mieux. Lorsque Provorov a décidé de ne pas prendre part à la période d’échauffement, elle s’est contenté d’émettre un - très faible - communiqué.

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En se contentant d’écrire que «les Flyers vont continuer de militer pour l’inclusivité, tout en soutenant la communauté LGBTQ+», elle s’est contentée de contourner paresseusement le problème.

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Il n’a jamais été question du pied-de-nez de Provorov.

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Si la direction des Flyers a échappé le bâton, John Tortorella a trouvé le moyen de faire encore pire.

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L’entraîneur-chef d’expérience n’a jamais eu peur des micros. Il sait comment faire passer son message. Règle générale, il ne cherche pas à esquiver la controverse.

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Mardi, il s’est défilé, tout simplement.

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Il a cité le communiqué de l’organisation. Il a dit qu’il ne voulait pas trop passer de temps à parler de tout cela. Il a dit - deux fois plutôt qu’une - que les Flyers avaient organisé une «magnifique» soirée.

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Il a brièvement fait mention de Provorov. Il s’est contenté de saluer son individualité.

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Il ne semble pas comprendre qu’avec son geste égoïste, le type place tous ses coéquipiers dans l’embarras. Il place toute l’équipe dans une position fâcheuse.

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En 2016, quand le mouvement Black Lives Matter prenait de l’ampleur, Tortorella n’avait pas hésité à condamner les athlètes qui sortaient du rang. «Si un de mes joueurs choisit de s’asseoir pendant l’hymne national américain, ses fesses resteront collées au banc pendant toute la soirée», avait-il déclaré.

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Mardi, un de ses joueurs a choisi de rester au vestiaire durant la période d’échauffement au grand complet. Au lieu de le clouer au banc, il a choisi de le récompenser. Provorov a été le joueur le plus utilisé par les Flyers, mardi.

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La direction de la LNH a toujours le pouvoir d’arranger les choses.

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Il faudra bien que quelqu’un, quelque part, ait le courage de lancer un message fort.

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