Chronique|

Une récession en 2023? Qui vivra verra!

Les marchés ont chuté en 2022. 

CHRONIQUE / Si pour plusieurs c’est le temps de prendre des résolutions, pour d’autres c’est celui de tenter d’élaborer des prévisions de ce qui se passera au cours des 12 prochains mois sur les marchés financiers et dans l’économie.


Dans les deux cas, je m’abstiens. Parce que dans les deux cas, il est très rare qu’elles tiennent la route...

Il est hasardeux de dire dans quelle direction iront les marchés. Et à ce chapitre, 2022 a été riche en enseignements. 

Il y a exactement un an, qui avait prévu une telle montée de l’inflation? Et les fortes hausses des taux d’intérêt qui ont suivi? 

Qui aurait pu dire que la Russie serait débarquée en Ukraine avec son armement, mettant les investisseurs de la planète sur le qui-vive ? 

Qui se serait risqué à prédire que les marchés boursiers allaient flancher en 2022 après l’ascension soutenue observée depuis mars 2020? 

Qui aurait fait le fanfaron au point de dire que plusieurs sociétés québécoises pouvaient moins souffrir d’un tel marasme boursier? 

Vous en voulez d’autres?  

Le patron de la Banque Nationale (TSX: NA), Laurent Ferreira, a dit que l’institution financière montréalaise n’avait pratiquement pas enregistré de défauts de paiements sur les hypothèques à taux variable, malgré tout ce qui a été décrié alors que le loyer de l’argent augmentait au pays, soufflé par la hausse du taux directeur. 

La proportion est même inférieure à ce qui était observé du côté des hypothèques à taux fixe. Dans les dents! 

Et que dire de la nouvelle qui nous apprenait récemment que les prix du gaz était à la baisse en Europe? Au début de l’automne, on entendait dire que des pays comme l’Allemagne et la France allaient grelotter cet hiver, incapables de se chauffer adéquatement. 

Maintenant, on nous parle d'une récession pour 2023... Qui vivra verra que je me dis! 

Le titre de Nuvei en 2022.

Coup de chapeau: un achat de 1,3 G$ (US) pour Nuvei 

Dans la catégorie gros bidous, on ne peut passer sous silence l’achat de l’américaine Paya Holdings par la techno Nuvei (TSX : NVEI), société de Montréal spécialisée dans les services de paiement. La transaction est évaluée à 1,3 milliard de dollars US. 

« L’opération permettra de combiner deux plateformes technologiques de paiement, axées sur les personnes, à forte croissance », a fait valoir Philip Fayer, président et chef de la direction de Nuvei (et le mieux payé des PDG canadiens). 

« Elle accélérera notre stratégie de paiements intégrés en diversifiant notre activité dans des secteurs verticaux clés, non cycliques et à forte croissance, dotés de marchés finaux exploitables importants et facilitera la mise en œuvre de notre plan de croissance ». 

Aux termes de la convention, Nuvei présentera une offre publique d’achat afin de faire l’acquisition de toutes les actions en circulation de Paya au prix de 9,75 $ l’action en espèces. 

Le prix d’achat représente une prime de 25 % sur le cours de clôture du 6 janvier 2023 et une prime de 30 % sur le cours moyen pondéré de l’action en fonction du volume sur 90 jours, précise-t-on. 

L’action de Nuvei avait besoin d’une telle nouvelle. Le titre a frappé son plancher des cinq dernières années (32,91 $) juste avant les Fêtes. En avril dernier, il valait plus de 96 $. 

Quand on consulte le site spécialisé MarketBeat, on apprend que la moyenne des analyses à son sujet place la cible à 68 $ d’ici 12 mois, avec une recommandation d’achat.  

Corporation Terranueva est un producteur de cannabis.

Coup de gueule : Terranueva à bout de souffle 

Le producteur de cannabis Corporation Terranueva (CSE: TEQ) semble à bout de souffle… et de ses fonds disponibles. La direction de l’entreprise de L’Assomption a ordonné la révision et l’analyse de sa situation financière « dans le contexte difficile du marché du cannabis au Canada ».  

Les solutions envisagées comprennent notamment le refinancement, la restructuration financière et opérationnelle, le placement privé et la ventes d’actifs. Un comité spécial formé d’administrateurs indépendants du conseil d’administration de la société a été constitué. 

En raison d’une « trésorerie très limitée », la société entreprendra également des discussions avec ses principaux créanciers dans le but de rechercher à alléger sa situation financière. La direction ne se fait pas trop d’illusion. 

« Rien ne garantit que de tels allégements seront mis en place ou qu’ils le seront en temps opportun, et aucune garantie ne peut être donnée quant aux conditions que de tels allégements impliqueront avec ses créanciers », lit-on dans un communiqué qu’on ne peut pas qualifier de rassurant… 

« Au terme de la présente revue et processus, Corporation Terranueva estime qu’elle pourra prendre les décisions appropriées et adopter la meilleure marche à suivre afin de solutionner les défis récurrents liés à la gestion de sa trésorerie et de son bilan financier ainsi que permettre à la Société de bien évaluer les diverses alternatives stratégiques qui s’offrent à elle. » 

Le cours du titre de Terranueva n’a pas de quoi rassurer non plus. L’action n’a jamais dépassé les 10 sous au cours des 12 derniers mois. 


*Attention 

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier. 

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca 

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