Sur Netflix, pas toujours drôle la vie d’humoriste

Déclinée en six épisodes sur Netflix, <em>Drôle</em> relate les hauts et les bas de jeunes dans la vingtaine qui aspirent à devenir des stars de l’humour.

Après avoir savouré, deux fois plutôt qu’une, la truculente série française Appelez-mon agent, sur les coulisses du cinéma et de la télévision, on était curieux de découvrir Drôle, la plus récente offrande de la même auteure, Fanny Herrero. L’histoire, qui se déroule cette fois dans le petit monde des humoristes parisiens, s’avère un divertissement sympathique, sans toutefois susciter notre entière adhésion. C’est souvent le cas lorsque les attentes sont trop élevées.


Déclinée en six épisodes sur Netflix, Drôle relate les hauts et les bas de quatre jeunes dans la vingtaine qui aspirent à devenir des stars de l’humour. Plusieurs soirs par semaine, nerveux et rongés par le stress, on les retrouve sur la petite scène du Drôle Comedy Club (que voulez-vous, on est en France...), l’équivalent parisien du Bordel Comédie Club de Montréal.

Mère d’un enfant, la fonceuse Aïssatou (Marianna Gueye) verra sa carrière prendre un envol stratosphérique, jusqu’à l’Olympia, après un numéro plutôt grivois où l’intimité de son mari est dévoilée au public. 

Le doux Nézir (Younès Boucif) vit encore avec son père et tire le diable par la queue en espérant percer dans le milieu pour ne plus avoir à faire le coursier. 

Le brouillon et imprévisible Bling (Jean Siuen), pour sa part, éprouve toutes les misères du monde à renouer avec le succès.

À ce trio se greffera sur la pointe des pieds la timide Apolline (Else Guedj) qui caresse le rêve secret de monter sur scène pour dérider le public. Tout cela à l’insu de sa bourgeoise et dysfonctionnelle de mère, qui la voit plutôt faire carrière en muséologie. 

Entre vous et moi, et c’est la grande faiblesse du personnage, on ne voit pas en quoi elle peut être comique, cette Apolline.

Drôle est le genre de production que le téléspectateur appréciera davantage s’il est à l’aise avec la culture française. Quelques blagues et mises en situation peuvent échapper au néophyte. 

Il faut comprendre, par exemple, que le mot «vanne» signifie là-bas une plaisanterie dans le langage populaire. Il est d’ailleurs rigolo de voir que c’est une spectatrice québécoise ayant peu le sens de l’humour qui envoie promener à un certain moment le pauvre Bling...

Même si elle n’est pas aussi désopilante qu’on s’attendait, Drôle n’en dégage pas moins un charme certain dans sa façon de brosser la tableau de ce groupe de jeunes de tous horizons, dont les ambitions n’ont d’égaux que les obstacles à surmonter pour devenir les prochains Dany Boon ou Anne Roumanoff.

Sur un sujet similaire, mais cette fois réalisée au Québec, on est curieux de voir de quoi il en retournera avec la télésérie Haute démolition, mettant en vedette Étienne Galloy et Léane Labrèche-Dor. Cette adaptation du livre éponyme de Jean-Philippe Baril-Guérard sera disponible en mars sur Séries+.