Chronique|

Les Olympiques ont-ils besoin d’un capitaine?

Olivier Nadeau, Alexis Gendron, Riley Kidney... Il y a beaucoup de sang neuf à Gatineau.

CHRONIQUE / Les Olympiques de Gatineau s’apprêtent à dérouler le tapis rouge à leur ancien capitaine. Déjà.


La direction du club a échangé Manix Landry il y a deux semaines, jour pour jour. Le type a tout juste eu le temps de déposer sa valise dans la maison de sa famille de pension, les Picard, à Drummondville. Déjà, il va débarquer avec son sac d’équipement dans le vestiaire du club visiteur, au Centre Slush Puppie.

Ça va très vite.

Ça va tellement vite que les Olympiques n’ont même pas eu le temps de désigner son successeur.

Il n’y avait pas de capitaine sur la patinoire, jeudi soir, lorsque l’équipe a battu l’Armada de Blainville-Boisbriand.

Il n’y en aura pas durant les autres matches du week-end.

Il n’y en aura pas pendant un petit bout de temps, si on se fie à l’homme qui doit prendre cette décision.

«Je n’ai pas d’échéancier», m’a dit Louis Robitaille, cette semaine.

«Je veux voir, dans les prochaines semaines, comment le club va réagir», tout en spécifiant qu’il y a «beaucoup de leadership dans le vestiaire».

Le chroniqueur qui cherche des poux pourrait facilement émettre une opinion discordante.

Alors qu’ils entreprennent le dernier droit d’une saison cruciale, il est important que les choses soient claires. Les Olympiques font partie d’un petit groupe de l’équipe qui joue le tout pour le tout. Quand la compétition est aussi forte, chaque petit détail compte.

On ne pourra jamais dire que les choses sont «trop» claires.

Mais bon. Ce serait l’opinion d’un seul chroniqueur et on sait ce que ça vaut.

J’ai fait un bref arrêt à l’amphithéâtre, plus tôt cette semaine, et Olivier Nadeau m’a dit qu’il ne fallait pas s’empêcher de vivre pour des questions comme celle-là.

«Pour vrai, le C, c’est vraiment juste une lettre sur un chandail», a-t-il affirmé, avec toute l’assurance d’un gars qui n’a pas encore fêté ses 20 ans.

Olivier Nadeau fêtera son 20e anniversaire de naissance, dimanche.

Il va fêter ses 20 ans ce week-end, en passant.

«Un capitaine, si c’est important? Oui et non», s’est-il repris, dans la même phrase.

«Sérieusement, je ne vois pas l’importance d’avoir un capitaine. Surtout dans un groupe où tout le monde sait ce qu’il doit faire.»

En fait, c’est le nerf de la guerre. Le thème sous-jacent.

Les Olympiques, sur papier, ont tout ce qu’il faut pour atteindre tous leurs objectifs. Ils ne manquent certainement pas de profondeur à l’attaque, avec sept joueurs qui ont été repêchés par des organisations de la LNH.

Sept joueurs, plus Marcel Marcel, qui faisait partie de la première vague de l’attaque massive des Tchèques, au Championnat mondial junior.

Dans la première vague de l’attaque massive gatinoise, à compter de maintenant, il y aura de la place pour trois ou quatre attaquants, maximum.

Au CSP, des joueurs de grand talent devront se contenter de minutes de jeu réduites, certains soirs, parce qu’ils évolueront dans le troisième trio.

Nadeau n’a pas l’air de se soucier de tout cela. Il se réjouit, au contraire, de voir un mouvement de masse s’effectuer. L’infirmerie des Olympiques se vide. Le vestiaire se remplit.

«La salle où on regarde les vidéos était remplie, ce matin. Tous les sièges étaient occupés. C’était le fun de voir ça. C’est excitant», affirme-t-il.

«La clé, c’est la chimie d’équipe, Tout le monde sait qu’on a le talent pour se rendre loin. Maintenant, il faut s’organiser des activités à l’extérieur de la glace. Il faut réunir les francophones, les anglophones... L’important, c’est de s’assurer que tout le monde s’entende.»

Nadeau doit savoir, un peu, de quoi il parle. Il a déjà fait partie d’une équipe de fort calibre où tout se passait bien. Cette équipe a remporté un championnat. Et ses souvenirs sont assez frais, en mémoire. Ça s’est passé l’an dernier, à Shawinigan.

«À Shawi, il restait environ cinq matches à jouer en saison régulière, la première fois que nous avons pu miser sur notre club complet. Là, nous avons presque une moitié de saison pour trouver la bonne chimie. Nous avons une bonne longueur d’avance.»

Nadeau parle avec maturité et avec un certain détachement. Il s’exprime comme un type qui pourrait, un jour, porter le «C» du capitaine.

Il lui manque peut-être un peu d’ancienneté. Il vient d’arriver. Il a participé, jeudi, à son septième match dans l’uniforme des Olympiques.

Il a passé l’automne en Outaouais, mais il était blessé.

Il paraît qu’il n’a pas peur de parler à ses nouveaux coéquipiers. Il est capable de leur dire leurs quatre vérités, lorsque les choses ne se déroulent pas exactement comme elles devraient se dérouler.

Il n’a peut-être pas besoin de porter le «C». C’est un peu comme il dit. «C’est juste une lettre sur un chandail.»

«À Shawinigan, Mavrik était notre capitaine. C’était vraiment le groupe de leaders qui prenait soin de l’équipe.»

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Manix Landry revient à Gatineau, donc.

«Ce fut une grosse perte, pour nous», assure Olivier Nadeau.

«Je l’ai peut-être côtoyé pendant une demi-saison, à peine, mais j’ai passé cette demi-saison au grand complet dans le gymnase, avec lui», ajoute-t-il rapidement.

Landry rentre à Gatineau et tout le monde sera heureux de le revoir.