«C’est le plus grand projet actuellement en exécution au point de vue immobilier et clinique au Québec», lance Christine Mimeault, directrice générale adjointe du Nouveau complexe hospitalier (NCH). «Il s’agit d’un investissement de plus de 2,24 milliards $. Donc, c’est un projet de grande envergure.»
Dans le nouveau centre de recherche, on a pu déambuler dans les laboratoires et les bureaux tout neufs, prêts à accueillir mobilier et usagers. Il regroupera les chercheurs qui proviennent de l’actuel centre de recherche, situé à proximité de L’Hôtel-Dieu de Québec, sur la rue McMahon. D’autres seront issus du Centre de recherche clinique et évaluative en oncologie (CRCEO).
«Ce sont des chercheurs qui travaillent sur des projets à l’heure actuelle. Ça amène une certaine complexité de les déménager en cours de projet de recherche. Parce que déménager des chercheurs, c’est une chose en termes de personnes, avec leurs protocoles de recherche et tout leur plateau technique. Ce que j’appelle leur cheptel de petites bibittes», explique-t-elle.
Projet échelonné sur presque 10 ans
Depuis l’annonce du projet en 2013 et la première pelletée de terre en 2017, la construction du NCH a franchi une étape cruciale. «La phase 1 est complétée. On a livré la centrale d’énergie et le bâtiment des génératrices. On a aussi notre Plateforme clinico-logistique, notre Centre intégré de cancérologie, maintenant notre centre de recherche», énumère Mme Mimeault.
Le cyclotron est le prochain bâtiment qui sera livré au CHU à l’automne. Celui-ci permettra à l’institution d’être autonome dans la production et l’approvisionnement en radioisotopes utilisés dans ses installations.
«Notre projet s’échelonne sur à peu près une dizaine d’années. Il se construit au fur et à mesure où les bâtiments sont prêts pour les mettre ensuite à la disposition de nos patients et de nos cliniciens», ajoute la directrice générale adjointe.
Après la livraison du cyclotron viendra la nouvelle aile D, ainsi que la pièce centrale du NCH, le bâtiment des soins critiques. La livraison de la nouvelle aile D est prévue pour septembre 2024.
Quant au bâtiment des soins critiques, il devrait être prêt en 2026, ce qui marquera la fin du chantier. «Lorsqu’il sera terminé, ce bâtiment aura la forme d’un gros H, vu d’en haut», explique Mme Mimeault en montrant une esquisse du projet.
Il faudra attendre jusqu’en 2029 pour voir la fin du chantier qui se conclura avec les travaux de réaménagement de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus existant.
La construction du mégahôpital n’a pas été à l’abri des délais et des hausses de coûts attribuables à la pandémie et à l’inflation. En 2018, il était prévu que le chantier se termine en 2025 et que son coût total s’établisse à 1,97 milliard $.
D’ailleurs, la pandémie a apporté une autre dimension à la conception du projet. «La pandémie nous a obligés à repenser et à redessiner les espaces de travail et les salles d’attente pour les patients», souligne Mme Mimeault.
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Lumineux et axé sur le confort du patient
Accueillant des patients depuis mai 2022, le nouveau Centre intégré de cancérologie a été conçu pour être très lumineux et axé sur le confort des usagers.
«Tout a été pensé pour réduire les déplacements entre les salles de traitements en chimiothérapie, par exemple, et les différents appareils, comme les scanneurs en imagerie par résonance magnétique. Dans la plupart des cas, il faut que les patients soient transportés entre différentes ailes d’hôpital», raconte Mme Mimeault.
Dans un cas bien précis, le CHU de Québec a contribué à la conception d’une civière unique, réduisant au minimum la manipulation des patients. Ce type de civière sert notamment au transport des patients des salles de traitements vers l’unité de curiethérapie, entre autres. Le Soleil a pu visiter en primeur cette salle où sont prodigués ces traitements spécifiques.
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Une «première» au Canada
Un des éléments du chantier du NCH, dont la direction du CHU est particulièrement fière, c’est la Plateforme clinico-logistique (PCL), située dans l’arrondissement de Beauport, dans le parc industriel. À cet endroit, le CHU de Québec a centralisé l’approvisionnement en fournitures médicales, les services alimentaires, ainsi que son service de pharmacie. Et ce, pour les cinq sites hospitaliers du CHU.
Livrée en septembre 2020, la PCL s’agirait «d’une première au Canada».
«On a vraiment optimisé tous nos processus de travail. On est venu aussi améliorer notre performance et diminuer aussi toute l’utilisation de notre main-d’œuvre en robotisant tous nos processus. On a d’ailleurs une première mondiale à l’intérieur de la plateforme clinico-logistique. Trois robots s’y trouvent côte à côte pour la production de nos médicaments, mais aussi en terme de relais et de redondance», conclut Mme Mimeault.