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Son nom: Rémi Simard, 37 ans.

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L’entreprise qu’il dirige: Tissus Berthiaume, une véritable institution dans le secteur Grand-Mère, à Shawinigan.

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«Je m’entends bien avec les filles et je pense qu’elles ont la même relation avec moi! », dit-il en riant.

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Ses «filles», en fait, ce sont des femmes âgées dans la soixantaine qui travaillent deux à trois jours par semaine. Certaines sont là depuis plus d’un quart de siècle.

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«Il arrive même parfois que des clientes, qui viennent d’un peu partout au Québec, proposent leurs services», se réjouit-il.

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Il ajoute: «On est parmi les derniers [indépendants] à proposer une large variété de tissus achetés principalement à Montréal. Il y a beaucoup de couturières qui viennent ici pour le plaisir de découvrir nos nouveautés.»

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La relève à ses parents

Le parcours de Rémi Simard est tout sauf banal. Il y a quatre ans à peine, il a décidé d’aller prêter main-forte à ses parents, Hélène Nolet et Michel Simard.

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«Je suis arrivé ici tout à fait par hasard, évoque-t-il. Je venais de perdre mon emploi comme mécanicien de bâtiment, à Trois-Rivières. J’ai aidé mes parents à réaménager le commerce et j’ai vite réalisé que ça me procurait une grande satisfaction.»

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C’est ainsi que le fils a pris sa place sans bousculer les «filles», qui étaient là bien des années avant lui.

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«Mes parents en sont encore les propriétaires, tient-il à préciser. Ma mère est au poste et mon père apporte sa contribution.»

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Modeste, il n’est pas encore prêt à se faire appeler «patron» par les membres du personnel. Pour l’instant, il se fait appeler «Rémi», tout simplement. Ses clientes – puisque ce sont surtout des femmes qui fréquentent le commerce – vous diront que sa plus grande force, c’est le service à la clientèle.

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«Je suis à la fois le gérant du magasin, l’installateur de rideaux, le commis au service. Je me mêle de tout, je prends de plus en plus de responsabilités. Je veux assurer une transition dans la continuité», explique-t-il.

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Transferts de PME

On aura compris qu’il aime son boulot. Il apprécie le contact avec les gens, il s’assure que le travail soit bien fait. On peut deviner que ses parents ont poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a manifesté de l’intérêt pour leur commerce, qu’ils tiennent à bout de bras depuis plus de trente ans.

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Mais il ne faut pas s’y méprendre: ce ne sont pas tous les fils, toutes les filles, qui lèvent la main pour prendre le relais de l’entreprise fondée par papa ou maman, ou les deux en même temps.

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Ce ne sont pas, hélas, toutes les histoires de transfert familial qui se terminent sur une bonne note.

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Parfois, c’est le fils – ou la fille – qui n’est pas prêt(e) à prendre les commandes. Parfois, c’est le papa – ou la maman – qui n’est pas prêt(e) à céder les pouvoirs après des décennies à runner la business en solo.

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Et il y a souvent des questions d’argent, des questions de fiscalité, aussi, qui viennent compliquer le transfert souhaité et souhaitable pour la survie de l’entreprise.

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Sur cet aspect, rappelons que la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a multiplié les interventions, au cours des dernières années, afin de faciliter la vente des PME familiales.

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Il faut mentionner, par ailleurs, que d’ici à 2028, toujours selon la FCEI, près de 75% des propriétaires de PME ont l’intention de prendre leur retraite pour passer le flambeau à un membre de la famille ou à un repreneur qui n’a aucun lien de parenté.

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Vous avez bien lu: trois entrepreneurs sur quatre prévoient quitter le navire dans cinq ans!

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Une statistique fort révélatrice: plus de la moitié des PME au pays se trouvent en Ontario et au Québec. En Ontario, on parle de 439 694 petites et moyennes entreprises. Au Québec, c’est 250 724. La Colombie-Britannique arrive au troisième rang, avec 187 697 entreprises de taille petite et moyenne (source : Statistique Canada).

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Autre statistique éclairante: plus de 50% des PME, au Québec cette fois, évoluent dans le commerce de détail, les services professionnels, scientifiques et techniques, les soins de santé et l’assistance sociale, les services d’hébergement et de restauration, la production de biens dans l’industrie de la construction (source : Institut de la statistique du Québec).

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Paraît-il que les entreprises de 1 à 4 employés seraient plus sujettes à la vente, au transfert ou à la fermeture que celles comptant de 100 à 499 employés.

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***

Un sondage mené par le cabinet de recrutement Robert Half, publié plus tôt cette semaine, révélait qu’un travailleur sur deux, au pays, songeait à changer d’emploi en 2023. Si cela s’avère, ce serait deux fois plus important qu’en 2022.

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Et qui sont ces travailleurs qui ont la bougeotte?

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Il est ici mention d’employés de la génération Y et de la génération Z qui évoluent, entre autres, dans le secteur technologique.

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On a appris, dans ce même sondage, que ces «jeunes» âgés de 26 à 38 ans souhaitent toucher un salaire plus élevé, bénéficier de meilleurs avantages sociaux, une plus grande flexibilité dans le choix des heures et des lieux de travail.

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La question mérite d’être posée: est-ce qu’un meilleur salaire est garant d’un plus grand bonheur au travail?

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