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S’appuyant sur l’expérience du Théâtre lyrique de Nouvelle-France et de la Société lyrique d’Aubigny et prenant la relève de l’éphémère Opéra du Québec, l’Opéra de Québec naissait il y a 40 ans. Précédé par la création le 5 janvier 1983 de la Fondation de l’Opéra de Québec dont l’objet était d’«établir, maintenir et administrer un organisme philanthropique dans le but de favoriser des productions d’art lyrique et d’opéra», l’Opéra de Québec sera constitué quant à lui quelques mois plus tard. Tels que décrits dans des lettres patentes délivrées le 16 novembre 1983, les objets de la nouvelle compagnie sont de «promouvoir le théâtre lyrique, d’organiser, produire et présenter des œuvres lyriques et coordonner, planifier et programmer la production d’œuvres lyriques». Ces objets seront élargis en 2001 et comporteront ceux de «développer le marché de l’art lyrique par la sensibilisation des publics et l’éducation et la relève dans toutes les activités artistiques et techniques relatives à la scène lyrique».

Depuis sa mémorable Madama Butterfly de Giacomo Puccini qui inaugura la vie de la nouvelle compagnie et dont la première eut lieu à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec le 16 mai 1985, l’Opéra de Québec a présenté près de 80 productions d’opéra et une douzaine de galas. Avec la création du Festival d’opéra de Québec en 2011 qui prolonge la programmation durant la saison estivale, on double pratiquement la tenue d’événements lyriques à Québec, avec notamment des coproductions d’opéra avec le Metropolitan Opera de New York dans des mises en scène de Robert Lepage et François Girard.

Ces événements ont pris la forme de concerts, de récitals et de classes de maîtres. Des événements extérieurs, tels les concerts de la Brigade lyrique et les performances présentées dans le cadre du Circuit opéra inauguré en 2022, ont contribué à rendre accessible l’art lyrique au sein de notre communauté. De plus, on ne saurait passer sous silence l’accueil par l’Opéra de Québec en 2008 — l’année de célébration du 400e anniversaire de la Ville de Québec — du Concours international de chant Operalia de Plácido Domingo.

Nombreux Défis

Si l’Opéra de Québec et son Festival ont permis de faire apprécier à ce jour le talent de plusieurs artistes lyriques et ont engendré des partenariats durables, notamment avec l’Orchestre symphonique de Québec et Les Violons du Roy, le 40e anniversaire de la compagnie est l’occasion de réfléchir sur les défis auxquels est confrontée notre institution lyrique.

Ces défis sont nombreux et sans doute l’enjeu le plus crucial de la direction générale et artistique, qui est assumée avec compétence et rigueur par le baryton Jean-François Lapointe, est celui d’assurer le retour du public. La pandémie a éloigné les habitués de l’opéra des salles et l’excellence des récentes productions, attestée par d’élogieuses critiques, n’a pas encore eu l’effet escompté. S’agit-il d’un problème qui résulte d’un enseignement de la musique «qu’on laisse mourir à petit feu à l’école» pour reprendre la formule du chef d’orchestre, pédagogue et enseignant François-Oliver Loignon? Ou l’érosion progressive de la programmation lyrique des radios et télévisions publiques explique-t-elle que les nouvelles générations ne sont plus en mesure d’apprécier à sa juste valeur l’art lyrique et faire de l’opéra un genre musical à fréquenter?

La nouvelle équipe que dirige Jean-François Lapointe a conscience de l’ampleur des défis, est prête à brasser les idées et faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la pérennité de l’Opéra de Québec et de son Festival. De nouvelles avenues ont déjà été explorées, s’agissant de l’accent mis sur le répertoire de langue française et la création de nouveaux opéras québécois. L’avenir sera d’ailleurs guidé par des orientations définies dans le Rapport final de planification stratégique de l’Opéra de Québec pour les années 2022-2025 dont l’intitulé «Prendre sa place dans le cœur et l’imaginaire de sa communauté» révèle l’ambition d’intégrer l’institution lyrique davantage encore dans la vie culturelle de notre capitale nationale.

En cette année du 40e anniversaire et au nom du conseil d’administration de l’Opéra de Québec, je tiens à dire merci à tous ceux et toutes celles qui, depuis 1983, lui ont apporté son soutien. J’exprime notre reconnaissance aux membres d’un public qui ont été fidèle à nos rendez-vous ainsi qu’aux donateurs et donatrices que l’on a rassemblés dans un Cercle des mécènes dont l’ambition est aujourd’hui d’accueillir les lyricomanes en grand nombre. Ayant maintenant atteint l’âge de la maturité, notre institution souhaite se projeter comme un leader de son milieu, être source de fierté pour sa ville et sa région et un exemple d’innovation dans le monde de l’art lyrique.

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