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Il nous rassure. Pas d’acquisition avant le 7 janvier. Promis. À partir du 8 janvier, par contre, le fondateur et président de Levio ne jure de rien. «Nos achats ne sont pas terminés. Des acquisitions stratégiques, nous allons en faire plusieurs au cours des cinq prochaines années. Nous avons déjà identifié les territoires sur lesquels nous voulons nous concentrer. L’Europe, par exemple. Il reste aussi beaucoup de marchés à développer dans le reste du Canada, notamment du côté du gouvernement fédéral et des grandes banques canadiennes, et chez nos voisins du sud.»

Depuis sa fondation en 2014, l’entreprise de Québec spécialisée dans l’accompagnement des organisations dans la mise en œuvre de projets de transformation numérique a conclu pas moins de dix acquisitions. D’un seul employé — son fondateur —, Levio est passée à près de 2000 conseillers en gestion et en technologie. Ils sont en poste au Canada, aux États-Unis, en France, au Maroc et en Inde. Le siège social a pignon sur rue à Québec.

Son chiffre d’affaires approche les 300 millions $. Il a progressé de 265 % entre 2018 et 2021, selon le palmarès Leaders de la croissance 2022 établi par le magazine L’actualité. Ce qui place Levio au 30e rang parmi les entreprises québécoises ayant connu la plus forte croissance au cours des cinq dernières années.

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Il y a encore énormément de place pour grandir.

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François Dion aime comparer l’ascension de son entreprise à la montée d’un escalier. Une marche à la fois. «Mon premier client a été Desjardins. Levio l’a accompagné dans l’intégration des activités canadiennes de l’assureur américain State Farm acquises par Desjardins en 2015. À partir de là, nous avons attiré des talents et développé des expertises — tant en affaires qu’en technologies d’information — dans les secteurs des assurances, des services financiers, de l’administration publique, des télécommunications, de la santé et de la gestion des fonds de pension. Le Québec a été notre rampe de lancement. Nos clients se trouvent aussi dans le reste du Canada et aux États-Unis.»

Avoir les moyens de ses ambitions

Pour renforcer et complémenter ses pratiques d’affaires, Levio s’est lancée, il y a quelques années, dans l’acquisition d’entreprises québécoises détenant des connaissances de pointe dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité et les progiciels de gestion. En 2022, Levio a monté une marche de plus et a fait ses emplettes à l’Île-du-Prince-Édouard et en Ontario pour mettre le grappin sur une organisation spécialisée en développement et ingénierie des systèmes et sur une autre évoluant dans l’univers des paiements en temps réel ainsi que celui de la détection des fraudes.

Ses premières acquisitions, l’entreprise de services-conseils en transformation les a financées à partir de ses propres capitaux. Pour la poursuite de son plan de croissance stratégique, elle peut compter notamment sur Desjardins et la Banque Nationale. Pas question, pour le moment, d’une entrée à la Bourse. «Il y a suffisamment de capitaux dans le marché pour nous permettre d’avoir les moyens de réaliser nos ambitions.»

Lorsqu’elle met la patte sur une entreprise, Levio n’a pas l’habitude de faire maison nette. «Nous gardons les équipes de direction en place. Ça simplifie le processus d’intégration. Et nous prenons le temps de bien faire les choses. D’abord, de s’assurer que nos partenaires sont des gens qui partagent nos valeurs et avec qui nous aurons le plaisir de faire progresser Levio. Puis, en s’assurant de ne pas bousculer personne.»

Au fil des ans et des nombreuses acquisitions, l’actionnariat de Levio a explosé. «À l’origine, j’étais l’unique actionnaire. Nous sommes actuellement 160. Tous des conseillers et des gestionnaires de Levio. Et nous nous apprêtons à inviter une quarantaine d’autres employés à joindre les rangs», explique M. Dion en soulignant que la structure d’entrepreneuriat de Levio favorisait l’engagement et la rétention des talents au sein d’une organisation qui ne croit pas beaucoup aux organigrammes labyrinthiques et aux rapports hiérarchisés entre les individus, mais plutôt au libre cours à la mobilité interne et aux aspirations de ses conseillers.

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LE «RADOTEUR EN CHEF»

«Moi, je suis le radoteur en chef!», s’exprime François Dion lorsqu’il est appelé à définir son rôle au sein de l’organisation qu’il a mise au monde il y a neuf ans.

«Je suis celui qui répète constamment les origines de l’entreprise et ses valeurs. Alors que nous ne cessons de grandir un peu plus tous les jours, je suis celui qui ramène le tout à l’essentiel, c’est-à-dire l’accompagnement du client dans la réussite de sa transformation numérique pour lui permettre d’être plus efficace et plus rentable.»

Il se fait aussi un devoir de montrer l’exemple. Encore aujourd’hui, le président de Levio accompagne lui-même des clients. «Je viens de terminer un mandat d’une durée de deux ans avec l’un d’eux. Je me propose d’en amorcer un autre dès le début de 2023.»

Avec l’idée bien ancrée de créer un champion québécois en transformation numérique des organisations qui allait avoir du succès aussi à l’international, François Dion fondait Levio — un mot latin signifiant rendre plus léger — en 2014. Il abandonnait alors un poste important chez LGS, un consultant en informatique de Québec qui avait été acquis par IBM en 2000.

«À ce moment-là, je constatais que la technologie arrivait à maturité dans plusieurs domaines, notamment ceux de la communication haute vitesse, des algorithmes et de l’infonuagique. Ça allait bouleverser les modèles d’affaires des entreprises et les obliger à se transformer.»

Et ce n’est pas une récession qui freinera cette nécessité pour les organisations à se remettre en question et à s’engager sur la voie de l’innovation numérique. «Les technologies n’ont pas fini de changer nos vies.»

Entrepreneur et militaire

L’entrepreneuriat, François Dion y a touché alors qu’il étudiait à l’Université Laval en administration des affaires. Il a d’abord fondé une entreprise de peinture en bâtiment, puis une compagnie de fabrication de bornes d’accès à l’Internet au milieu des années 90. Il a fait ensuite carrière chez LGS de 1998 à 2013 où il a été vice-président et chef des opérations du bureau de Québec.

Le natif de Sherbrooke a été aussi membre de la Réserve des Forces armées canadiennes pendant près de 20 ans. D’abord avec les Fusiliers de Sherbrooke, puis avec les Voltigeurs de Québec. À titre de lieutenant-colonel, il a été le commandant de ce régiment d’infanterie de 2002 à 2005. Il est actif au sein de la Fondation des Voltigeurs de Québec.

«Mon aventure militaire a été très formatrice. Elle m’a servi tout au long de ma carrière d’entrepreneur. Tu apprends à faire une bonne analyse des situations qui se présentent à toi, à t’ajuster rapidement, à concevoir le bon plan au moment opportun — qui est mieux qu’un excellent plan conçu trop tard! — et à rallier ton monde. Des apprentissages qui sont devenus les piliers sur lesquels tu peux construire ton avenir.» Gilbert Leduc

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