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Peu nombreuse, la délégation québécoise a brillé au Mondial junior

Le succès colle à la peau de Joshua Roy

CHRONIQUE / Les joueurs québécois n’étaient peut-être pas nombreux, à Halifax, lors du dernier Mondial junior. Qu’à cela ne tienne, les quatre dignes représentants de la LHJMQ ont tiré leur épingle du jeu lors de la conquête de la plus récente conquête de la médaille d’or du Canada.


La performance inspirée et inspirante de Joshua Roy, Nathan Gaucher, Tyson Hinds et Zach Dean a fait plaisir à Stéphane Julien, l’adjoint québécois sur l’équipe d’entraîneurs canadiens. 

«Il faut être fier de nos québécois! insiste le pilote du Phoenix de Sherbrooke. Je sais que ç’a fait couler beaucoup d’encre en début de compétition [la sortie de Zachary Bolduc à propos des préjugés envers les joueurs québécois chez Hockey Canada], mais il faut être fier de la performance de nos québécois et des joueurs de la LHJMQ dans le tournoi. On a été très bien représentés. C’était encore une plus grosse fierté de voir des gars du Phoenix [se mettre en vedette]. On ne peut pas être plus fier que ça!»

Après une courte nuit — deux heures de sommeil! —, Julien pouvait parler en connaissance de cause, vendredi, lui qui a le bonheur de pouvoir diriger l’attaquant vedette Joshua Roy et Tyson Hines, révélation à la ligne bleue de l’équipe canadienne, chez le Phoenix.

Le natif de Saint-Tite en Mauricie s’est laissé prendre au jeu dans les derniers mois, lui qui a passé des centaines heures à évaluer et épier les meilleurs joueurs du pays dans le but de former le club capable de battre les meilleures équipes du globe. Il croit dur comme fer que les dernières semaines ont fait de lui un meilleur entraîneur.

Les représentants de l’unifolié, rappelle celui qui avait gagné l’or chez les moins de 18 ans cet été, doivent composer avec une «pression incroyable» lors d’un événement comme le Mondial junior. «La pression qui est sur l’organisation, sur le coaching staff, elle est pas mal plus lourde que je l’avais imaginée, dit Julien. Quand tu arrives à la fin comme ça, veut veut pas, il y a beaucoup d’émotion avec tout le temps qu’on a mis.»

Nathan Gaucher (21)

Les prouesses de ses deux protégés du Phoenix ont été largement documentées durant la compétition, mais le cas de Joshua Roy demeure intriguant pour ceux qui suivent sa carrière depuis longtemps. Sa progression durant le tournoi, du troisième au premier trios, sa fougue et sa polyvalence lui ont permis d’ouvrir bien des yeux. Même de ceux qui croyaient bien le connaître!

C’est fascinant de voir à quel point le Beauceron a pu être négligé au fil des ans, lui qui conduisait les Chevaliers de Lévis à une séquence record de 34 victoires il n’y a pas plus tard qu’il y a quatre ans. L’agent qui le représente, Olivier Fortier, n’est nullement surpris de ce qu’a pu réaliser le jeune espoir des Canadiens de Montréal. 

Le succès colle à la peau de Joshua Roy, rien de moins que ça, rappelle Fortier, lui-même un ancien choix du Canadien. «La compétition est très forte, donc je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’il brille autant que ça mais je ne suis pas du tout surpris, dit l’agent de Québec. C’est un grand joueur, qui a battu des records dans son hockey mineur, qui a marqué de gros buts lors des Jeux du Canada. Son tournoi reflète tout ce qu’il est comme joueur.»

Contrat professionnel en poche et deux médailles d’or accrochées au cou, Roy cognera à la porte du hockey professionnel au milieu de 2023. Ses plus récentes performances laissent entrevoir de belles choses pour le CH, qui a réalisé un petit vol en le repêchant en cinquième ronde lors du repêchage de 2021.

Si on rebrassait les dés, Joshua Roy serait choisi bien avant le 150e échelon.

Deux années, c’est une éternité dans le monde du hockey.

Long comme la liste des joueurs québécois ignorés par le programme national junior canadien au fil des ans!