Nos personnalités de l’année : Léa Clermont-Dion

Léa Clermont-Dion a cosigné le documentaire<em> Je vous salue salope</em>, dénonçant la misogynie et les cyberviolences.

Portant la cause du féminisme depuis plusieurs années, à l’écrit, à l’écran et auprès d’instances politiques, Léa Clermont-Dion a frappé un grand coup cette année avec le documentaire Je vous salue salope, qu’elle cosigne avec sa consœur Guylaine Maroist.


Le percutant film dénonçant la misogynie à l’ère du numérique a donné la parole à des femmes victimes de harcèlement constant sur le Web parce qu’elles ont pris la parole publiquement.

Fruit d’une démarche poursuivie pendant sept ans, au fil de laquelle la réalisatrice a complété une thèse de doctorat, l’œuvre a rallié le public et la critique aux quatre coins du Québec. Ses échos se sont répercutés jusqu’à l’Assemblée nationale, où une pétition ayant recueilli quelque 28 000 signatures et réclamant des actions contre les cyberviolences, a été déposée.



Quel est ton meilleur souvenir de 2022?

Le soir de la première de Je vous salue salope à Montréal. Il y avait des centaines de personnes rassemblées. Après sept ans de travail, j’étais heureuse d’être réunie avec ma coréalisatrice Guylaine Maroist et toute l’équipe de La Ruelle Films. 

Nous avons senti l’énergie du public ce soir et c’était vraiment galvanisant. Je vais m’en souvenir toute ma vie.

Quel a été ton coup de cœur artistique ou culturel en 2022?

Julie (en 12 chapitres) (The Worst Person in the World) le film de Joachim Trier. C’est sorti en 2021, mais je l’ai visionné en 2022. C’est vraiment un film poignant qui m’a jetée à terre. 

C’est rare que je suis à ce point touchée au cinéma.



Une déception en 2022?

Le manque de représentativité de notre système électoral. Le fait que les élections de 2022 ont été si peu représentatives des choix des électeurs. C’est un déficit démocratique qu’il faudra un jour corriger.

Que te réserve 2023?

L’écriture d’un premier long-métrage de fiction avec mon chum. La sortie de mon essai Porter plainte publié au Cheval d’août à l’automne. 

Sinon, des aperols spritz et des après-midis à jouer aux dinosaures avec mes enfants. 

Peut-être l’issue du procès pour lequel j’ai porté plainte pour agression sexuelle et dont la cause sera entendue en Cour d’appel? Le verdict a été annoncé en juin 2021. Les délais sont interminables.

Que nous souhaites-tu collectivement pour 2023?

Plus de civilité, de respect et surtout…d’empathie. On parle fort, on s’énerve, on se moque… Mais on ne s’écoute peu.