Vous en souvenez-vous?
2022 a commencé avec des salles à manger fermées, encore une fois, et ce, jusqu’au 30 janvier. La pénurie de main-d’œuvre et l’inflation ont ensuite pris le relais pour compliquer l’année.
À cause d’elles, plusieurs restaurateurs ont restreint leurs heures d’ouverture, adopté un menu unique, réduit les portions, et contribué au retour en grâce du code QR au détriment des menus papier — option que je déteste, mais je m’adapte moi aussi.
N’oublions pas l’épisode du resto coréen Bab Sang, contraint d’offrir un service en anglais par manque de personnel (une situation qui a fait les manchettes et lui a valu des menaces; l’établissement a brièvement fermé, corrigé le tir, puis rouvert avec succès).
Les fermés et les nouveau-nés
Dans ce contexte difficile, plusieurs restaurants ont mis la clé dans la porte. Selon l’Association Restauration Québec, de février 2020 à janvier 2022, 292 restos de la Capitale-Nationale ont fermé, mais je n’ai pas trouvé de chiffres pour cette année.
Parmi les disparus de 2022 que je regretterai: Chéri coco et Le Voisin.
Du côté des petits nouveaux, on compte Le Bedeau, Le Café Québecor par Laurent Godbout (dans le MNBAQ), Melba, Honō Ramen, Tumi gastronomie péruvienne, La Midinette boulangerie de fantaisie, le STUDIOTELUS au Grand Théâtre (en collaboration avec Rioux & Pettigrew), Chicken & Bap, Bistro Sua Coche, Château de l’Inde – et j’en oublie sûrement.
Le retour
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Moment précieux de 2022: ma première sortie au resto pour le boulot, début mars, après que j’ai dû mettre les critiques sur pause plusieurs mois pour m’occuper de ma santé. J’étais si excitée!
C’était au 101 – Restaurant de quartier, et je garde de doux souvenirs du plat de chou-fleur et fromage Cru Berger, avec grains d’orge et noisettes grillées, ainsi que du chou farci renouvelé, garni d’un remarquable siphon d’oignon caramélisé et d’un crumble de fromage de chèvre.
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Je l’ai dit dans ma revue de l’année 2021, et je le répète: c’est souvent avec les plats végés que les chefs se surpassent, à présent.
Mes favoris
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Kebec club privé: en tête de mes préférés, ce petit resto de la rue Saint-Joseph m’a séduite avec sa formule conviviale (une seule tablée de 12 personnes max), sa cuisine gastronomique ingénieuse servie dans un cadre zéro guindé, ses vins et sa trame sonore parfaitement adaptée (oui aux reprises jazz de Nirvana). Je souris avec béatitude quand je repense au plat de topinambours avec sauce béchamel au beurre fumé.
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Alentours: j’ai beaucoup aimé la cuisine hyper locale et le soin presque maniaque accordé à la durabilité de cette adresse de Saint-Sauveur, où le chef Tim Moroney crée dans la contrainte avec inventivité. Coup de cœur pour la salade de betteraves en dés, baies d’argousier, pois jaunes frits et vinaigrette au gingembre.
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Franky Johnny: eh oui, une sandwicherie dans mes favoris. Les fameux plaisirs simples de la vie à leur meilleur! Riches en goûts et en textures, les sandwichs de Jonathan Marcoux sont préparés sur commande (avec des pains de chez Borderon) et généreusement garnis. Quand ça prend plusieurs napkins, c’est bon signe.
Autres plats mémorables
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La corégone fumée avec poireau d’hémérocalle et tuile de persil du Clan; la salade d’asperges, fromage São Jorge, jambon serrano et vinaigrette à l’érable de chez Helena (la version de mars dernier); l’assiette végane de fauxmage onctueux, légumes marinés et grains de sarrasin grillés de La Planque; le ris de veau baignant dans un lait de maïs avec champignons sauvages du Bedeau; la planche de la mer du Bistro Évolution; les croquettes de fromage en grains de La Souche.
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Les meilleurs cocktails
Le cocktail est pratiquement devenu un service en soi, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai. Mes préférés: le Daily Special de La Planque (réinterprétation du Pimm’s Cup avec Pimm’s No. 1, cachaça, soda au gingembre, fraise, lime, poivre et basilic) et le cocktail de bienvenue du Kebec club privé (jus de framboise, jus de gingembre frais, vodka et liqueur de fleur de sureau).
Au rayon des boissons non alcoolisées, je réitère mes bons mots pour le soda pêche-citron-lavande de La Midinette et le jus de pêche du Franky Johnny.
Les meilleurs desserts
J’ai dégusté les deux lors d’un même repas au District gourmet: le Tirami-chou du Fiorella et le Natas do céu («Crème du paradis») de chez Helena. Le premier était un hybride réussi de tiramisu et de chou à la crème, et le second, un anneau de crème aux œufs glacée contenant un surprenant pesto de mélisse et agrumes.
Le meilleur service
La gentillesse, la jovialité et la prévenance de Louis Taillon, barman-mixologue à La Planque, m’ont marquée. Le genre de serveur qui, de sa propre initiative, vous rapporte du pain pour que vous puissiez bien nettoyer le fond de votre assiette.
Mention aussi à Cassandre Osterroth et Pierre-Olivier Pelletier, chefs-copropriétaires du Kebec club privé qui font tout (de la cueillette des manteaux à la description des plats en passant par le débarrassage), de même qu’aux serveurs d’Alentours, qui mémorisent une quantité effarante de détails sur les produits, les artisans, les méthodes de conservation, etc.
La plus belle terrasse
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Sous les arbres, les pieds dans l’herbe, le fleuve devant, à La Midinette de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans.
La manie qui m’horripile
Vous l’avez sans doute remarqué, depuis quelques années, on boit un vin sur le fruit, on est sur un plat de saumon ou sur un vin des Pouilles. Plus l’établissement est gastronomique, plus cet abus de la préposition «sur» se répand pour donner aux phrases un semblant de sophistication. Cette utilisation incorrecte me donne chaque fois envie de tordre ma cuillère. Je suis sur un agacement, comprenez-vous. Tant qu’à y être, je préférerais qu’on soit dans une assiette, ce sera plus marrant.
Les récompensés
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En 2022, la sphère restos de Québec a encore brillé:
- Pierre-Olivier Pelletier du Kebec club privé a remporté le concours de l’Académie des jeunes chefs de San Pellegrino à Toronto, et tentera de rafler le titre mondial en octobre prochain à Milan.
- Tanière3 et le Laurie Raphaël ont reçu la certification cinq diamants du CAA.
- Alentours s’est hissé à la 10e place du palmarès des meilleurs nouveaux restos canadiens du magazine enRoute.
- Tanière3, Battuto et ARVI figurent dans le magazine Canada’s 100 Best Restaurants.
- Battuto a aussi été nommé restaurant de l’année aux Lauriers de la gastronomie québécoise, tandis que Pier-Alexis Soulière du Clan y a été reconnu comme sommelier de l’année.
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J’ai bien hâte de piquer ma fourchette dans 2023. Je vous en souhaite une savoureuse!