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Le président du syndicat des employés de l’ARC, Marc Brière, a l’impression de se faire niaiser par son employeur, avec la complicité de la présidente du Conseil du Trésor, la ministre Mona Fortier.

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Au point où M. Brière a sorti de gros mots, la semaine dernière, en entrevue avec mon collègue Antoine Trépanier.

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«Tabarnak, s’il faut fermer l’Agence du revenu, on va la fermer. Et si c’est pendant la période de l’impôt, ça sera pendant la période de l’impôt. Et s’ils ne sont pas contents, je m’en câlice», a-t-il lancé.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"atrepanier@ledroit.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F106b20f6-4549-464b-8596-cb0ba867484f.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Antoine Trépanier","source":"Le Droit"}],"channel":"Fonction publique","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Le syndicaliste accuse Ottawa de se «trainer les pieds» dans les négociations et de «manquer de respect» envers ses 35 000 membres. Ces derniers ont été parmi les plus sollicités du gouvernement durant la pandémie.

Or, les discussions concernant les salaires, les heures de travail et le télétravail, notamment, sont au neutre depuis des mois.

De mardi à jeudi, l’ARC et le syndicat se rencontreront en médiation et s’il n’y a pas de percée, il menace le fédéral de déclencher une grève au pire moment de l’année.

Puis, il veut que Justin Trudeau «ordonne à la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, de donner un vrai mandat de négocier aux différents négociateurs du gouvernement».

Des délais déraisonnables

Marc Brière soutient qu’Ottawa fait de l’obstruction depuis près de 10 ans lorsqu’il est temps de négocier le contrat de travail de ses membres.

L’Agence du revenu du Canada est indépendante, mais c’est le Conseil du trésor qui donne lui donne le mandat de négocier. Le processus est plus lourd, dit-il, et les délais plus longs qu’auparavant.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"«On va faire ce qu’on a à faire si ça n’avance pas. Ce n’est pas normal que ça prenne trois ou quatre ans. Il faut briser ce cycle infernal qui manque de respect», déclare le président du Syndicat des employés de l’impôt, Marc Brière."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Droit, Étienne Ranger"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F06078017-944f-4d5f-9ee1-29ae65b2d5fb.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Au moment d’écrire ces lignes, l’Agence n’avait pas répondu à notre demande de commentaires et prévoyait réagir «en début de semaine». Idem pour le Secrétariat du Conseil du trésor.

Depuis 2012, M. Brière soutient que ses membres ont été sans contrat pendant quatre ans deux fois de suite.

La convention collective est venue à échéance à l’automne 2021 et un an plus tard, son syndicat a déclaré l’impasse dans les négociations. Notons que le fédéral doit analyser environ 200 demandes syndicales dans le cadre de ces négociations.

«Mes membres-là, d’attendre quatre ans, c’est fini, assure-t-il, visiblement à bout de patience. On va faire ce qu’on a à faire si ça n’avance pas. Ce n’est pas normal que ça prenne trois ou quatre ans. Il faut briser ce cycle infernal qui manque de respect.»

Une aide historique

En mars 2020, alors que la pandémie frappait le monde entier, le gouvernement du Canada s’est rapidement tourné vers l’Agence du revenu du Canada pour aider les Canadiens.

Ce sont plus de 200 milliards de dollars que les employés de l’ARC ont versés aux Canadiens par l’entremise de six programmes liés à la COVID-19.

Dans les dernières semaines, la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier les a vantés avec passion, se disant «fière» du «travail historique qu’ils ont accompli».

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«Leur dévouement à servir les Canadiens d’un océan à l’autre est tout simplement remarquable et nous leur devons beaucoup», a déclaré M^me Lebouthillier. Elle réagissait alors au rapport de la vérificatrice générale du Canada qui écorchait le gouvernement et l’Agence dans son travail de recouvrement des trop payés durant cette période.

Dans ce contexte exceptionnel, Marc Brière soutient que ses membres ont fait preuve de «classe» et collaboré avec l’employeur.

Le syndicat a demandé en juillet une hausse salariale annuelle moyenne de 6,8% pendant trois ans en guise de rattrapage. La hausse importante du coût de la vie dans les derniers mois justifie cette augmentation, plaide le syndicat.

Le salaire annuel moyen des membres du Syndicat des employés de l’impôt est d’environ 65 000$.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Marc Brière, président du Syndicat des employés de l’impôt"},"position":5,"text":{"fr":"

Qu’ils [les membres du gouvernement] montrent un peu plus de respect pour ceux qui sont venus leur sauver la face pendant la pandémie

"},"type":"quote"},{"position":6,"text":{"fr":"

Des «bottines» et des «babines»

S’il dit entretenir une bonne relation avec la ministre Lebouthillier, c’est plutôt la présidente du Conseil du trésor, Mona Fortier, que M. Brière vise aujourd’hui.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Mona Fortier, présidente du Conseil du trésor."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives Le Droit, Simon Séguin-Bertrand"},"position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ff38b3fc0-61a3-4ce4-a676-3dd211287775.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":8,"text":{"fr":"

C’est elle qui est responsable de donner des consignes aux négociateurs de l’ARC.

«Là, tabarnak, c’est le temps que ses esti de bottines suivent ses babines. Qu’elle arrête ses conneries, puis qu’elle montre qu’elle donne un vrai mandat de négocier à l’ARC. Qu’ils montrent un peu plus de respect pour ceux qui sont venus leur sauver la face pendant la pandémie», lance-t-il.

Vendredi, la ministre Fortier n’était pas disponible pour une entrevue. Le Droit a refusé de soumettre des questions par écrit à son attachée de presse puisque nous souhaitons que la ministre commente elle-même cette affaire.

M^me Fortier disait en novembre avoir «reçu un mandat du premier ministre pour aller négocier une entente qui est équitable et juste pour les fonctionnaires» et les Canadiens.

Marc Brière ne décolère pas. Si la médiation de cette semaine échoue, syndicat et employeur se retrouveront devant la commission de l’intérêt public. Mais en cas d’échec, il jure ne pas vouloir pas sortir l’artillerie lourde, mais qu’il en ressent l’obligation.

Débrayer en pleine saison de l’impôt est possible. Déjà, un vote de grève est évoqué pour le début de 2023.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-12-18T19:12:03.423Z","externalIds":{"APPLE_NEWS":"ab967c96-2856-42ad-809a-5ec0f85df6a1 / AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA== / 2022-12-19T13:50:54+00:00"},"firstPublicationDate":"2022-12-19T08:00:00.000Z","free":false,"id":"4139dc02991981383257f8e67b4fc25f","lead":"Le «niaisage» a assez duré, tonne Marc Brière. Le président du Syndicat des employés de l’impôt attend une offre de l’Agence du revenu du Canada (ARC) depuis un an et à la veille d’une ultime ronde de médiation, il lance un ultimatum à l’Agence et demande au premier ministre Justin Trudeau de s’en mêler.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-12-19T13:50:25.354Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/fonction-publique"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite"},{"canonical":false,"editionKey":"ledroitfranco","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"}],"slug":"2022/12/19/sil-faut-fermer-lagence-du-revenu-on-va-la-fermer-4139dc02991981383257f8e67b4fc25f","tags":[],"templateName":"article1","title":"«S’il faut fermer l’Agence du revenu, on va la fermer»","type":"article","url":"global/contents/4139dc02991981383257f8e67b4fc25f.json","visual":{"caption":{"fr":"Marc Brière, président du Syndicat des employés de l’impôt."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Droit, Étienne Ranger"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd36685e0-cbb5-4b34-9417-5438890f2610.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Marc Brière, président du Syndicat des employés de l’impôt.","contentType":"image","credits":"Le Droit, Étienne Ranger","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd36685e0-cbb5-4b34-9417-5438890f2610.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd36685e0-cbb5-4b34-9417-5438890f2610.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":4,"type":"content_block","photos":[]},{"position":5,"text":"

Si l’on en croit la partie syndicale, c’est l’intransigeance de la partie patronale au sujet du télétravail qui a fait achopper les négociations et une courte tentative de médiation.

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La ministre Fortier veut forcer le retour au travail des fonctionnaires en mode hybride, soit l’équivalent de deux à trois jours par semaine au bureau. Le problème, c’est qu’elle a été très vague sur les motivations du gouvernement à imposer un retour en présentiel à ce moment-ci, alors qu’une vague de virus remplit les hôpitaux de patients à pleine pelletée.

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Quand on veut imposer un virage important à une organisation, il faut deux choses: d’abord énoncer un objectif clair, crédible, preuves solides à l’appui. Et ensuite prendre le temps de bien expliquer à tout le monde l’importance de se rallier autour des objectifs. Or, dans les deux cas, c’est un échec pour la ministre Fortier, qui avait peu d’explications convaincantes à offrir pour étayer sa décision d’imposer un retour à un mode de travail hybride.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Mona Fortier, présidente du Conseil du Trésor.","contentType":"image","credits":"Archives PC, Sean Kilpatrick","position":8,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd53b1d92-8ef5-4343-b51c-d7f5ee096a1d.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":9,"text":"

Par exemple, pourquoi cette insistance de la ministre à forcer des gens à se côtoyer dans des milieux clos, pas toujours très bien ventilés? Là-dessus, la ministre s’est contentée de dire que son gouvernement suivait les recommandations de la santé publique. Un peu mince comme explication.

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Et pourquoi deux à trois jours par semaine? Pourquoi pas une seule journée? Ou quatre? Là-dessus non plus, la ministre n’avait pas d’explications solides à fournir. Sinon que le travail en personne permet des gains impossibles à obtenir en télétravail, comme de bâtir l’esprit d’équipe, la cohésion, la collaboration. C’est vrai, mais pas de manière égale pour tout le monde. Il y a des types de boulots qui se font très bien à distance, comme le soutien informatique. Alors que d’autres tâches se font mieux en présence les uns des autres.

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La ministre Fortier souhaite rétablir une certaine équité avec son mode de travail hybride. Mais imposer arbitrairement deux à trois jours en présentiel à tout le monde n’est pas en soi une garantie d’équité.

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L’intransigeance de la ministre a mis en furie les syndicats. Marc Brière représente 35 000 fonctionnaires de l’ARC qui travaillent, pour la plupart, à partir de la maison. Et qui y ont pris goût. Ils se trouvent plus efficaces. Ils ont l’impression que leur qualité de vie a grimpé d’un cran. Ils sont moins stressés. La conciliation travail-famille est plus facile…

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Bref, les fonctionnaires tiennent au télétravail. Beaucoup.

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Et s’il y a un enjeu qui peut les mobiliser contre leur employeur, c’est bien celui-là. La ministre Fortier est venue donner des munitions aux syndicats de fonctionnaires en se montrant intransigeante sur la question du télétravail. En outre, je suis convaincu qu’une bonne partie de la population se reconnaît dans les revendications des fonctionnaires. Surtout dans la région d’Ottawa-Gatineau, où la majorité des gens travaillent pour le fédéral ou bien vivent avec un conjoint qui le fait.

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Pas pour rien qu’un Marc Brière, se sent légitimé de sortir les gros mots. Il sait que ses membres sont prêts à sortir dans la rue et à paralyser le gouvernement s’il le faut sur un enjeu comme le télétravail.

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