Retour sur 2022 en 10 objets

Nous y sommes presque! Deux ans que je souhaite ardemment faire cette revue de l’année sans y inclure un seul objet lié à la fameuse pandémie qu’on veut tous oublier au plus sacrant! De sept objets liés à la COVID-19 en 2020 à trois en 2021, j’ai au moins réussi à passer à un seul cette année. Pas de COVID dans les neuf autres objets, je le jure, mais avec une élection provinciale cette année, il y a quand même beaucoup de politique et c’est parfois presque aussi tannant. On se donne rendez-vous en 2023 pour 10 objets «Zéro COVID»!


› Un maverick

Bien sûr, on ne peut pas passer outre le film de Joseph Kosinski, suite de Top Gun, qui a été le film le plus payant de l’année avec près de 1,5 milliard $ de recettes. Oui, oui, j’ai bien dit «milliard». Mais ce n’est d’abord pas pour l’œuvre mettant en vedette Tom Cruise que j’ai mis «un maverick» dans la liste. Car savez-vous ce qu’est vraiment un maverick? Oui, oui, je vous demande ça à vous, qui avez donné ce nom à votre fils il y a une vingtaine d’années! Ceux qui ont lu 7 Histoires de Lucky Luke savent «qu’ainsi étaient appelés les animaux errants, fuyards du troupeau, épris d’indépendance et de liberté». Ça ne vous rappelle pas certaines vaches qui ont littéralement sauté la clôture de leur enclos, à Saint-Barnabé, en Mauricie, pour aboutir dans la petite municipalité de Saint-Sévère? Aux dernières nouvelles, on recherchait toujours ces bovins turlupins...

› Un dépliant du PQ

Le pouvoir d’un petit bout de papier! Après avoir barboté le dépliant du Parti québécois dans la boîte aux lettres d’un électeur pour y placer plutôt celui de Québec Solidaire, la candidate Marie-Ève Rancourt a été forcée de se retirer de la course électorale dans la circonscription de Camille-Laurin (le monsieur propriétaire de la boîte aux lettres «scénait» sur sa caméra, a vu faire la vilaine candidate et a «garroché» le tout sur les médias sociaux). En fin de compte, son adversaire Paul Saint-Pierre Plamondon a gagné par environ 2800 voix devant le candidat caquiste. Sachant que Québec Solidaire avait drainé plus de 7000 voix dans cette circonscription en 2018, pas besoin d’un diplôme en analyse statistique pour dire que le petit dépliant est probablement ce qui a mérité un siège à celui que Jean-René Dufort appelle gentiment Paul Saint-Chose Plamondon. Et espérons que, par courtoisie, il a fait parvenir une bonne bouteille de vin au monsieur de la caméra. Et pas du Baby Duck.



› Un camion

J’ai passé le mois de février en entier enfermé (ou presque) dans un hôtel en Chine, dont je ne pouvais sortir que pour couvrir les compétitions olympiques (je sais, je ne ferai brailler personne avec ça). Pendant ce temps, je lisais dans les médias canadiens qu’un «convoi de la liberté» composé de quelque 400 poids lourds se rendait à Ottawa pour protester contre les mesures sanitaires en cours au Canada. Croyez-moi, pour ce qui est de critiquer les décisions des gouvernements durant la pandémie, j’en suis. Cependant, quand je lisais que certains organisateurs du convoi (financé en partie par des organisations néonazies, il faut le dire) criaient à la dictature au Canada, je riais. Je riais installé dans mon hôtel clôturé où je devais me faire enfoncer un écouvillon dans le nez chaque matin et où je devais porter un masque, et pas n’importe quel, un N-95, partout, même dehors! En Chine, la population s’est à son tour levée contre les mesures ultrasévères de la «COVID Zéro» à la fin de l’année et la répression a alors été bien pire que ce qu’ont subi nos amis à Ottawa.

› Un drapeau ukrainien

Dès la fin des Jeux olympiques de Pékin, où le président russe Vladimir Poutine s’est présenté fièrement aux côtés du suprême leader Xi Jinping, le nouveau tzar a décidé d’envahir l’Ukraine et la guerre, ou plutôt «l’opération militaire spéciale» dans la novlangue poutinienne, se poursuit depuis ce temps. Les dirigeants russes croyaient à une guerre rapide, mais les hostilités sont toujours en cours 10 mois plus tard. En soutien au peuple ukrainien, le drapeau jaune et bleu est devenu très populaire un peu partout dans le monde. On le voit sur des pièces de vêtements, dressé à des mats et beaucoup sur les médias sociaux. Au début de la guerre, les magasins peinaient même à fournir à la demande de drapeaux ukrainiens. Les drapeaux russes? Aucune pénurie à l’horizon, à ce qu’on raconte... 

› Un chèque de 400$... ou 600$

Plusieurs ont reçu le leur et pour une grande partie de la population, leurs finances se seraient portées tout aussi bien sans cette promesse électorale réalisée du gouvernement Legault. On en compte beaucoup dans cette situation de «on n’en avait pas besoin, mais on le prend quand même». J’aurais préféré voir ciblées les familles dans le besoin qu’avoir ce fâcheux rappel de l’époque où un certain gouvernement distribuait des frigidaires aux électeurs pour s’assurer leur vote. La députée libérale Michelle Setlakwe a remis son 600$ à un organisme sans but lucratif. Un très beau geste, mais c’est lors de la distribution qu’il aurait fallu s’assurer que cet argent profite à ceux qui sont dans le besoin plutôt qu’à des bien nantis qu’on veut courtiser. Ça aurait fait moins «frigidaire», mettons.

› De la neige artificielle

Comme à PyeongChang et à Sotchi, la neige était souvent la grande absente aux Jeux olympiques de Pékin. On pouvait se promener dans la capitale chinoise en espadrilles (OK, avec des bas de laine dedans tout de même) et les chutes de neige étaient l’exception plutôt que la norme. Ainsi, selon la BBC, un record de 90% de la neige utilisée durant les Jeux était artificielle. Le Centre de ski alpin de Yanqing dépendait presque uniquement de la «fausse neige» et on calcule que 222,8 millions de litres d’eau ont été nécessaires pour produire les millions de mètres cubes de neige qui ont permis aux Jeux du suprême leader Xi Jinping d’avoir lieu... Mince consolation, la plupart des athlètes des sports de glisse préféreraient s’exécuter sur de la neige artificielle que sur de la neige naturelle. Ceci étant dit, le Comité olympique d’Asie a poussé le délire un peu plus loin en accordant les Jeux asiatiques d’hiver de 2029 à la ville de Neom... en Arabie Saoudite. Une ville en construction sensiblement à la même latitude qu’Orlando, en Floride...



› Un billet pour Taylor Swift

Vous n’en finissez plus d’écouter Me-e-e! et We Are Never Ever Getting Back Together (Like, Ever!)? Vous possédez toutes les versions différentes de l’album Midnights, sur CD, sur vinyle et même sur cassette? Vous vous êtes donc dit que vous alliez vous procurer un billet pour aller voir Taylor Swift sur son Eras Tour qui démarrera dans les stades du monde entier en 2023, n’est-ce pas? Et vous vous êtes probablement rivé le nez, car tous, je dis bien tous les billets sont disparus lors des nombreuses préventes, de sorte qu’il ne restait plus rien, que nenni, lors de la vente «grand public». Je connais un type qui a malgré tout réussi à obtenir des billets au Gillette Stadium de Foxborough, au Massachusetts, et qui pourrait faire un joli profit en les revendant. Il ne le fera pas, car il est un vrai fan de Taylor. Cependant, avec ses billets à l’autre bout du stade, l’ami Steve aura besoin des écrans géants pour bien voir les longues jambes de la chanteuse, qu’elle aurait assurées pour 40 millions $ en 2015. Cela dit, on chuchote que Taylor pourrait récolter un milliard $ avec cette tournée. Oui, oui, j’ai encore dit «milliard».

› La Couronne britannique

Pour ceux qui ont moins de 70 ans, c’était la première fois que l’on voyait la Couronne britannique changer de tête avec le décès de la vénérable reine Elizabeth II et l’accession au trône de son mal-aimé fils Charles III. Et soudainement, plusieurs partis s’agitent sur la Colline Parlementaire pour faire abolir le «serment au roi» obligatoire pour permettre aux députés québécois de siéger. Le PQ, qui n’a jamais été un grand fan de la reine soit dit en passant, a passé 20 ans au pouvoir depuis 1976 et n’avait jamais pensé faire ça avant? Ceci étant dit, le dossier sera fort probablement réglé au moment ou vous lirez ces lignes. On souhaiterait toutefois autant de passion, de créativité et de collaboration pour des dossiers comme l’accès à un médecin de famille, l’accès à la propriété ou l’abolition du temps supplémentaire obligatoire dans le réseau de la santé. Vous savez, des dossiers qui changent quelque chose dans la vie des gens.

› Le Bol d’Or

L’emblème de la suprématie au football scolaire et collégial québécois loge maintenant à Québec, où la Coupe Vanier vient aussi de se réinstaller au football universitaire avec la victoire du Rouge et Or de l’Université Laval. Le Blizzard du Séminaire Saint-François a gagné le Bol d’Or en première division juvénile et les Titans de Limoilou, en première division collégiale. Ce sont cependant les Condors de Beauce-Appalaches, vainqueurs en division 3 collégiale, qui ont fait le plus parler d’eux (en mal) cet automne. Après leur victoire face aux Gaillards de Jonquière, les brillants footballeurs ont fait fondre le Bol d’Or en y mettant le feu en plus d’arracher les plaques portant le nom de leurs adversaires du socle en bois du gros trophée. Mieux que ça, ils ont publié des images de leurs gestes sur les réseaux sociaux. Pas bien difficile ensuite de les identifier et de les punir, ce que leur entraîneur et leur école ont fait. Les gars, un petit conseil: soyez gentils avec les trophées. Et si vous tenez vraiment à en «scrapper» un, faites donc comme les athlètes plus vieux et soyez un peu plus subtils... 

› Une girouette

Cet instrument météorologique qui tourne au gré des vents semble avoir inspiré quelques politiciens cette année. D’abord Bernard Drainville. Jadis l’un des plus ardents souverainistes, l’ancien ministre péquiste a balancé l’indépendance par-dessus bord cette année en échange d’un poste de ministre dans le gouvernement de la CAQ. Et que dire de Martine Biron, très critique du troisième lien alors qu’elle était analyste politique, et qui s’est empressée de dire que «ça prend un troisième lien» dès qu’elle a été nommée candidate de la CAQ dans Chutes-de-la-Chaudière. Un avertissement à ceux qui pestent contre les girouettes et autres «vire-capot» cependant: il vaut peut-être mieux prendre votre mal en patience puisqu’on risque de voir des politiciens être tentés de les imiter si on leur offre un siège dans un «château fort». En effet, tant Drainville que Biron ont été élus...