L’hôtel Delta, situé au pied de la montagne, est grandement affecté par la fermeture du Mont-Sainte-Anne. Depuis l’écrasement d’une gondole le 10 décembre dernier, les réservations pour le temps des fêtes ont complètement cessé, affirme le directeur général Sébastien Roy, en entrevue avec Le Soleil.
Avant la fermeture de la station de ski, l’établissement, anciennement nommé Château Mont-Sainte-Anne, prévoyait un taux d’occupation de 90% pendant la période des fêtes. Maintenant, c’est 60% des chambres qui sont réservées pour ces deux semaines.
Mais les réservations restantes sont précaires, selon Sébastien Roy. «Si la montagne n’ouvre pas avant Noël, on va perdre toutes les réservations, pas mal. La plupart des gens qui viennent dans un hôtel comme nous en bas de la montagne viennent pour le ski alpin», dit-il.
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En ce moment, l’équipe du Delta tente de retarder les annulations en attente d’une possible réouverture. Sébastien Roy essaie de rester positif, mais admet que si les activités ne sont pas reprises, ce sera «déstastreux» pour les finances de l’hôtel. «Ce sont les deux semaines les plus importantes pour nous. Ça fait notre année», indique le directeur général.
Le temps des Fêtes attire une clientèle des États-Unis et de l’Ontario qui ne vient pas nécessairement à l’hôtel Delta le reste de l’année. Les tarifs sont plus élevés en raison du fort taux d’achalandage, ce qui représente des revenus importants pour l’entreprise.
«C’est très décevant. Le timing n’est vraiment pas bon avant Noël. Après deux ans très difficiles dans le domaine de l’hôtellerie, on se fait encore frapper avec ça», déplore Sébastien Roy.
Le directeur général dit parler quotidiennement avec les gestionnaires du Mont-Sainte-Anne, mais ne réussit pas à obtenir de date de réouverture. «Eux sont dépendants de la Régie du bâtiment. On voit qu’ils sont en train de faire de la neige, de préparer les pistes. La seconde qu’ils auront le droit d’ouvrir, ils vont être prêts», estime-t-il.
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Vagues d’annulations
Tous les établissements d’hébergement de la région sont dans le même bateau. Philippe Hamel, président-directeur-général de Monsieur Chalets, constate une vague d’annulations dans le secteur du Mont-Sainte-Anne.
Depuis l’écrasement de la gondole, l’entreprise recense 20 à 40 demandes d’annulation, une vingtaine de clients ont été relocalisés dans des chalets près du Massif ou du centre de ski Stoneham pour la période des Fêtes.
«On espère que le problème va être pris en charge rapidement», affirme le PDG de Monsieur Chalets. «On aimerait que les gens qui gèrent le Mont-Sainte-Anne soient plus avenants là-dessus.»
Si les activités de la station de ski reprennent avant Noël, la plateforme pourrait louer les chalets qui ont perdu leurs clients, mentionne M. Hamel.
La dizaine de commerçants rencontrés par Le Soleil constatent des annulations liées à la fermeture du Mont-Sainte-Anne pour la période des Fêtes. Normalement animées à cette période de l’année, les rues à proximité de la station étaient presque désertes mercredi après-midi.
Une «campagne de peur»
L’économie de toute la région de la Côte-de-Beaupré écope des déboires au Mont-Sainte-Anne. Dans ce contexte, les élus de la MRC lancent un appel à la solidarité.
« La campagne de peur propulsée par certains groupes d’intérêts fragilise toute la région et paralyse l’économie régionale», affirme Pierre Lefrançois, préfet de la MRC de Côte-de-Beaupré.
Après deux ans de pandémie, c’est une autre tuile qui s’abat sur les commerçants du secteur, qui dépendent beaucoup du tourisme, rappelle M. Lefrançois. C’est plus important que jamais de consommer local et de visiter la région du Mont-Sainte-Anne, dit-il.
Le discours actuel autour du Mont-Sainte-Anne est trop négatif, selon M. Lefrançois. «Oui, c’est déplorable la situation, mais quand même, on se retrousse les manches et on continue à travailler ensemble», insiste-t-il.
Le maire de la Ville de Beaupré Pierre Renaud a le même discours.
Les élus demandent au gouvernement d’investir rapidement. «Il y a des demandes de financement pour le Mont Sainte-Anne qui ont été faites par l’opérateur. Ça c’est en analyse présentement. Nous on leur dit ‘’ne cessez pas de travailler’’. On veut que le gouvernement sente notre appui dans les démarches qui sont en cours», affirme Pierre Lefrançois.
Mélanie Royer-Couture, mairesse de la municipalité de Saint-Ferréol-les-Neiges, pense que le temps presse.
«Des fonds doivent être injectés, peu importe l’opérateur. Nous ne pouvons pas attendre sans rien faire et sans rien dire. Il faut que ça bouge avant qu’il soit trop tard», dit-elle.
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