«Que l'on pense à la guerre en Ukraine, la révolte en Chine, les contestations en Iran, où le peuple est descendu dans la rue pour faire reculer le pouvoir face à ce contrôle excessif en respect aux droits et libertés, [c']est évocateur», a déclaré le conseiller municipal du district Des Monts, lors de la séance du conseil municipal.
Dans ce qu'il a appelé un «bilan politique», Éric Ralph Mercier a désigné la démocratie comme «mot phare» de la dernière année.
«Le peuple est souverain et doit le demeurer. Ce principe sine qua non a été rompu à bien des égards en cette année 2022», pointe-t-il. Outre les événements internationaux, la «distorsion» entre le vote populaire et l'obtention de sièges à l'Assemblée nationale en est un exemple, a-t-il énuméré, avant d'enchaîner avec la scène municipale.
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Celui qui occupait jusqu'à tout récemment le poste de chef de Québec 21 (Équipe Priorité Québec), un parti historiquement contre le tramway, considère que l'administration Marchand renie la démocratie en poursuivant les travaux du mégaprojet, malgré une opposition chiffrée à 50 % dans un coup de sonde datant de novembre dernier.
«Plus les citoyens participent à la vie municipale, plus leurs opinions, leurs besoins, leurs intérêts sont pris en considération pour être respectés par les élus au pouvoir. Ici, je n'ai pas besoin de rappeler que ce principe semble faire défaut pour l'un des plus gros projets de la ville de Québec», poursuit-il.
«Confus», réplique Marchand
Une telle comparaison ne passe pas auprès du maire Bruno Marchand.
«Je ne suis pas sûr qu'on puisse comparer la guerre en Ukraine, les événements qui se sont passés en Chine sur le droit de manifester, les événements pour les femmes iraniennes, à la question du tramway», a-t-il rétorqué du tac au tac.
Pour lui, il est faux de dire que le tramway s'apparente aux événements internationaux nommés par le conseiller Mercier lors de son allocution.
«Je ne suis pas sûr que quand on parle de déni de démocratie, on peut mettre tout ça dans la même phrase, brasser ça et dire que c'est équivalent les uns les autres. Je ne sais pas où le chef de la deuxième opposition s'en va, mais présentement, c'est assez confus. Je ne pense pas qu'il y a personne qui est capable de dire que ça se compare», a asséné le maire Marchand.
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Un départ qui fait du bruit
Disant avoir été «muselé» en raison des positions de son parti politique, Éric Ralph Mercier a par ailleurs choisi de cesser de siéger au sein de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ), instance qui regroupe des élus de la grande région de Québec.
Questionné par Le Soleil jeudi sur son absence à la réunion, Équipe Priorité Québec invoquait d'abord une «grosse fièvre».
Le retrait de M. Mercier, officialisé lundi soir, survient finalement à la suite d'une discussion avec le maire de Lévis il y a plusieurs mois, où il aurait dit l'appuyer dans sa défense du projet de troisième lien.
«Le lendemain, notre cheffe de cabinet a reçu un appel qui venait de l'administration qui nous disait qu'ils n'avaient pas aimé les propos de M. Mercier, qu'il fallait suivre les directives de la Ville de Québec», raconte le chef d'Équipe Priorité Québec, Patrick Paquet.
La version de l'histoire semble toutefois différer de celle partagée par l'administration Marchand. Niant un «congédiement», l'équipe du maire confirme tout de même que les élus de la CMQ doivent «défendre les intérêts de la ville de Québec».
Éric Ralph Mercier aurait justifié de quitter cette instance pour se «consacrer à son arrondissement», selon l'attaché du maire, Thomas Gaudreault.
Deux jours plus tard, Équipe Priorité Québec a proposé le remplacement du conseiller Mercier par l'autre élu du parti, Stevens Mélançon. Mais comme il était «trop tard», aux dires du maire, son conseiller David Weiser a été désigné.
«C'est aussi bien comme ça, on va pouvoir se prononcer sur le tramway, sur le troisième lien», se console le chef de la deuxième opposition, Patrick Paquet.