Nouveau rebondissement dans cette saga, donc. Deux propriétés de l’homme d’affaires, situées tout en haut de la côte d’Abraham à l’intersection de l’avenue Honoré-Mercier, pourraient appartenir à la Ville.
En guise de dédommagement, M. Robitaille recevrait 12 millions $ pour les terrains dont la valeur au rôle d’évaluation foncière est d’un peu moins de 5,5 millions $.
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AU POINT MORT
Notons que le dossier d'expropriation était enlisé, toujours sur pause au tribunal, malgré les années qui filent.
Le Soleil le soulignait l’été dernier : la Ville attendait encore que la Cour fixe enfin une date pour l’audition de la cause !
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AU CONSEIL MUNICIPAL DE VOTER
Vendredi, la Ville a célébré la conclusion de l’entente de gré à gré avec le propriétaire Jacques Robitaille. Mais il reste une étape importante avant qu’elle soit paraphée.
Le comité exécutif du maire Bruno Marchand a voté en faveur de l’acquisition. Elle devra maintenant être entérinée par le conseil municipal.
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DES DÉTAILS
- Jacques Robitaille (Hôtels Jaro), se désistera au tribunal où il contestait son expropriation ;
- «[Il] donne quittance à la Ville en contrepartie du paiement d'une somme de 12 000 000 $ en guise d'indemnité globale d'expropriation», lit-on dans un résumé du dossier ;
- En échange du paiement, la Ville deviendrait propriétaire de l'Îlot Saint-Vincent-de-Paul ;
- L’entente prévoit qu’il sera interdit pour toujours d’utiliser les lots acquis «à des fins d'hôtellerie ou de location à des fins touristiques».
- «La Ville a la volonté de procéder au réaménagement de ce terrain stratégique et d’utiliser l’espace notamment pour en faire des logements».
- Il y aura une consultation publique afin de définir le futur usage au début 2023.
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ET LE GARAGE ?
En plus du terrain de l’ancienne église Saint-Vincent-de-Paul, la Ville mettrait la main sur un ancien garage planté tout près, au 780, côte d’Abraham. Celui-ci sera démoli.
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Sauf que des artéfacts de l’ancien bâtiment religieux y sont conservés.
C’est l’artiste Florent Cousineau qui avait supervisé le démantèlement et l’entreposage.
Car en 2009, le ministère de la Culture avait exigé que ces souvenirs soient récupérés afin qu’une œuvre commémorative soit réalisée, éventuellement. C’était une condition préalable à l’autorisation de démolir la façade de l’église.
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LE COMPOP CONTENT !
Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) milite depuis nombre d’années pour que ce terrain serve au logement social, aux résidents du quartier.
Sans surprise, le Comité «accueille avec satisfaction et soulagement l’annonce de la Ville de Québec au sujet de l’achat de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul», déclare-t-il dans un communiqué transmis aux médias. «C'est un premier pas considérable pour le projet collectif que nous portons depuis longtemps.»
Bien entendu, les militants participeront aux consultations publiques au sujet de l’avenir du site.
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QUELQUES DATES
→ L’Église Saint-Vincent-de-Paul avait été construite entre 1895 et 1898 ;
→ Ravagée par un incendie, elle avait été reconstruite en 1950 ;
→ Dans les années 1970, des bâtiments du patro Saint-Vincent-de-Paul ont été démolis pour la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency ;
→ L’Église et ce qu’il reste du patro sont mis en vente en 1987. L’année suivante, elle sera désacralisée par l’archevêque de Québec ;
→ Elle a été rachetée il y a un quart de siècle, en 1997-1998, par l’homme d’affaires Jacques Robitaille. Elle devait être remplacée par un vaste hôtel ;
→ Elle sera démolie par phases. La façade de l’église est restée debout plus longtemps parce que le ministère de la Culture voulait qu’elle soit intégrée à la future construction ;
→ Fin 2009: le ministère de la Culture autorise la démolition de la façade qui aura lieu en février 2010. Depuis, la Ville et le propriétaire poursuivent leur bataille judiciaire.
→ «Le 18 septembre 2017, le conseil de la ville a adopté une résolution autorisant l'acquisition de gré à gré ou l'expropriation d'un immeuble situé au 800 à 816, côte d'Abraham (l' “Îlot Saint-Vincent-de-Paul”)», rappelle un récent résumé du dossier remis aux élus ;
→ 19 décembre 2018, les négociations achoppent. «Un avis d'expropriation a été signifié à l'expropriée le dans le dossier SAI-Q-237877-1811 du Tribunal administratif du Québec» ;
→ «Cet avis d'expropriation a été contesté par l'expropriée devant la Cour supérieure dans le dossier, entraînant la suspension des procédures. La date d’audition était toujours en attente à ce jour.»
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PLUS DE CONNAISSANCES
Pour assouvir votre soif de mémoire, de souvenirs, redécouvrez cette publication de la série D’hier à aujourd’hui réalisée par les collègues Jean-Simon Gagné et Patrice Laroche.
Vous pourrez également en apprendre plus sur l’histoire du patro et de l’église Saint-Vincent-de-Paul dans cette fiche du Répertoire du patrimoine bâti de la Ville de Québec.