Stoneham inquiète pour sa montagne

La Station touristique Stoneham appartient à Resorts of the Canadian Rockies (RCR) depuis le 9 juillet 1998. Il s'agit du même gestionnaire qui détient le Mont-Sainte-Anne, où les incidents ne cessent de s'accumuler sur la remontée mécanique depuis 2020.

Les déboires de la gondole du Mont-Sainte-Anne résonnent jusqu'à Stoneham, où la station de ski est elle aussi détenue par l'opérateur Resorts of the Canadian Rockies.


«Est-ce qu'on est inquiet? Est-ce qu'on regarde la situation? Oui. On l'entend dans la population», indique le maire de Stoneham-et-Tewkesbury, Sébastien Couture. 

La Station touristique Stoneham appartient à Resorts of the Canadian Rockies (RCR) depuis le 9 juillet 1998. Il s'agit du même gestionnaire qui détient le Mont-Sainte-Anne, où les incidents ne cessent de s'accumuler sur la remontée mécanique depuis 2020.

Encore samedi, lors de l'ouverture de la station de l'est de Québec, une cabine s'est décrochée pour s'effondrer dans la piste. Les acteurs régionaux sont nombreux, depuis, à dénoncer un sous-investissement de la part de l’entreprise albertaine. 

«C'est le même opérateur, c'est sûr que pour nous, ça vient nous chercher. On regarde de près la situation», informe celui qui est également préfet de la MRC de La Jacques-Cartier. 

La «sécurité» assurée à Stoneham

Devant ces événements, Stoneham s'attend à des répercussions chez elle pour la présente saison de ski. «On ne se le cachera pas, tant que la station va être fermée là-bas, ça va faire de la pression chez nous», prédit M. Couture. 

Le maire de Stoneham-et-Tewkesbury dit toutefois avoir eu l'assurance que les installations de la station sont en meilleur état que sur la Côte-de-Beaupré. 

«On me valide que les exercices au niveau de la sécurité à Stoneham, il n'y en a pas de problème, insiste-t-il, parlant entre autres d'une visite effectuée par la Régie du bâtiment du Québec au cours des derniers jours. 

Refusant pour l'instant de jeter la pierre à RCR, Sébastien Couture presse l'opérateur de «déployer son plan de match pour les prochaines années».  



«On n'est pas sans savoir qu'il y a un besoin d'investissement à ces stations. Tout ce qu'on demande, c'est de voir au moins ce qu'ils veulent faire. On demande au gouvernement de venir en partenariat avec nous et discuter du plan d'action de RCR», ajoute-t-il. Sans en savoir plus, «je ne peux pas tirer la plug aujourd'hui». 

Crédibilité entachée

Sur la Côte-de-Beaupré, la commotion est encore plus grande. Secouée par la série d'ennuis avec la télécabine du Mont-Sainte-Anne, la communauté est «déçue» et préoccupée», rapporte le maire de L'Ange-Gardien et préfet de la MRC de la Côte-de-Beaupré, Pierre Lefrançois. 

«On suit ça de près, soutient-il, on veut s'assurer que la sécurité soit là dans la mise en marche des équipements. C'est notre préoccupation première». 

Comme municipalité, impossible d'exiger l'expropriation du gestionnaire fautif. Il revient au gouvernement du Québec, propriétaire de la montagne, «d'assumer ses responsabilités», mentionne M. Lefrançois.

En attendant, il considère que la crédibilité de RCR a été entachée au fil des accidents et qu'elle a «du boulot à faire pour [la] regagner». 

Le Mont-Sainte-Anne est l'employeur le plus important de la région de la Côte-de-Beaupré.