Maintenir et restaurer des corridors écologiques
Un corridor écologique est un passage terrestre ou aquatique qui relie entre eux plusieurs milieux naturels. Il peut s’agir d’ensembles de boisés, de milieux humides, de terres en friche ou encore de rivières. Ces corridors écologiques se trouvent autant en zones rurales que dans nos villes. Ils sont essentiels pour la dispersion des espèces végétales et pour que les animaux puissent se déplacer en toute sécurité pour se nourrir, s’abriter ou se reproduire. De façon générale, plus les milieux naturels sont connectés entre eux, plus les écosystèmes sont en bonne santé et peuvent nous fournir les services nécessaires dont nous dépendons.
Les corridors écologiques, une solution avec de nombreux bénéfices
De nombreux projets de corridors écologiques existent dans le sud du Québec. En Estrie, un Plan de connectivité écologique – Autoroute 10 se développe pour réduire les collisions entre les automobilistes et la faune. L’objectif est d’aménager aux endroits critiques de l’autoroute, des passages adaptés aux déplacements de la faune, tels que des tunnels ou des ponts, afin d’augmenter la sécurité humaine et animale tout en favorisant la connectivité écologique. Pensons aussi au Corridor forestier du Grand Coteau, sur la couronne nord de Montréal, qui représentent 24,6 % des milieux boisés du territoire métropolitain montréalais.
Protéger davantage de milieux naturels en s’assurant que ceux-ci sont liés par des corridors écologiques permet de faire face à la crise du climat mais aussi d’arrêter et renverser la perte de biodiversité. De surcroît, les corridors écologiques reconnectent les Québécoises et Québécois à leur environnement en favorisant l’accès à des activités de plein air. Des activités forestières et agricoles durables peuvent également y être maintenues.
Les 10 organismes de mise en oeuvre de l’Initiative québécoise Corridors écologiques, co-auteurs de cette lettre, proposent cinq recommandations pour soutenir le Gouvernement du Québec dans la consolidation d’un réseau d’aires protégées interconnectées dans le sud du Québec :
- Poursuivre la collaboration interministérielle et se doter d’une orientation gouvernementale claire pour créer et maintenir les corridors écologiques.
- Reconnaître les grands axes d’un réseau écologique à l’échelle du sud du Québec.
- Convenir d’un statut spécifique aux corridors écologiques afin de pouvoir les comptabiliser comme résultat positif pour la nature, de favoriser une gestion durable et de définir les activités qui y sont permises.
- Continuer à intégrer les corridors écologiques au sein des politiques et des outils d’aménagement du territoire incluant la nouvelle Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire.
- Assurer que l’objectif d’au moins 30% d’aires protégées vise une meilleure connectivité des habitats et se fonde sur les recommandations du milieu scientifique.
Des solutions dans le sud du Québec
Dans son dernier rapport, le Comité consultatif sur les changements climatiques alerte sur l’importance de favoriser une meilleure connectivité des habitats naturels en particulier dans la partie méridionale de la province. De l’Outaouais à la Côte-Nord et de la Montérégie à la Gaspésie, des partenariats concrets entre municipalités, ministères, scientifiques et société civile se mettent en place pour restaurer ou maintenir les corridors écologiques. Leurs engagements mettent la nature au cœur des solutions pour l’adaptation aux changements climatiques. Nous souhaitons en accélérer la mise en œuvre dès maintenant. Connectons la nature pour mieux s’y reconnecter.
Signataires : les maîtres d’œuvre de l’Initiative québécoise Corridors écologiques
- Capitale Nature
- CREDDO
- Conseil Régional de l’Environnement du Centre-du-Québec
- Conseil régional de l’Environnement Mauricie
- Conservation de la nature Québec / Conservation de la nature Canada
- Corridor Appalachien
- Éco-Corridors Laurentiens
- Fiducie de Conservation des Écosystèmes de Lanaudière
- Horizon-Nature Bas-Saint-Laurent
- Nature-Action Québec