«On n'a pas encore finalisé de statuer sur ce qu'on va en faire», a révélé jeudi le maire de Québec, Bruno Marchand, en marge de l'analyse détaillée du budget. 

Le chantier, annoncé en 2021, devait comprendre la remise en état de la propriété érigée au début des années 1900 et sa métamorphose en Maison de la diversité. Censé s'échelonner sur trois ans, il disposait d'une enveloppe de 3 millions $.

Le Soleil rapportait toutefois à la mi-novembre que déjà un demi-million $ de plus avait été déboursé seulement pour l'acquisition et des travaux de restauration d'urgence. Des interventions plus importantes de «préparation» doivent encore avoir lieu, sans compter le réaménagement intérieur. 

«Ce qu'on fait, c'est qu'on l'entretient. On la met à jour, on fait les travaux qu'il faut», a réitéré le maire Marchand. 

Jusqu'ici, le mandat obtenu par le Service de la gestion des immeubles consistait en une remise à niveau, informe le directeur Jean Rochette. «On a effectué un curetage intérieur complet, parce qu'il y avait toutes sortes de contaminants à l'intérieur. Imaginez le pire et c'était ça. On refait l'enveloppe extérieure, les fenêtres, le revêtement extérieur», énumère-t-il. 

Pour 2023, les travaux à réaliser jusqu'en juin concernent concrètement de la réparation sur la maçonnerie et sur la toiture, la reconstruction complète de l’escalier et du perron de béton avant, la restauration des fenêtres anciennes et du portique de l’entrée principale, de même que le ragréage du terrain extérieur. Le tout, pour une facture de 1,4 million $.

Et ensuite?

Sauf que la suite semble désormais plus floue que jamais, à savoir si une Maison de la diversité verra bel et bien le jour à cet endroit dans les prochaines années. Le maire avait en effet laissé planer dans les dernières semaines que le sort de ce projet pourrait être tranché dans le budget 2023 de la Ville de Québec, selon les estimations des coûts. 

Or, dans le plan d'investissements 2023-2032 rendu public lundi, aucune fiche n'est réservée exclusivement à la Maison Pollack. Ce projet pourtant important ficelé sous l'administration Labeaume se retrouve plutôt dans des «enveloppes générales» non ventilées. 

Bruno Marchand se défend d'avoir relayé le projet aux oubliettes, assurant qu'une analyse est en cours pour déterminer «quelle utilisation on en fait». 

«Avant de vous dire que [le plan] change, on va continuer d'étudier si on fait toujours une Maison de la diversité. On n'a pas dit qu'on n'allait pas là, je suis en train de dire qu'on prend le temps de l'évaluer pour savoir si c'est le bon lieu pour faire une Maison de la diversité», a-t-il fait savoir. 

D'emblée, il avait toutefois averti que l'ensemble du projet ne se ferait pas à n'importe quel coût, mais n'a pas dévoilé le plafond fixé.