Des bateaux moins polluants sans changer leur moteur

L’équipe de chercheurs de l’Université Laval lors d’une visite des installations de la Davie, accompagnés de Serge Michaud, gestionnaire à la recherche et au développement (complètement). Sur la photo ils sont dans la cale sèche Champlain sous le CCGS Vincent Massey. À gauche dans la photo se trouve le professeur Alain de Champlain Le professeur Julien Lépine est à la gauche de M. Michaud. Les trois autres personnes sont des étudiants travaillant sur le projet.

Chantier Davie Canada servira de banc d’essai pour une équipe de chercheurs de l’Université Laval pour développer un carburant de remplacement au diesel, sans changer les moteurs des bateaux.


L’utilisation sécuritaire de l’ammoniac vert dans un moteur diesel conventionnel est la clé de cette nouvelle technologique qui pourrait être commercialisée par la suite.

«L’ammoniac est en carburant de synthèse formé d’une combinaison gazeuse d’azote et d’hydrogène», a répondu par courriel Denis Boucher, vice-président aux affaires publiques et relations stratégiques à la Davie. «C’est un porteur d’hydrogène avec une densité énergétique beaucoup plus importante que l’hydrogène seul et dont la densité énergétique est similaire à celle du diesel.»



Cette démarche s’inscrit dans la volonté de Davie de «rendre l’industrie de la construction navale plus propre et plus verte en soutenant des solutions innovantes qui réduiront l’empreinte carbone du secteur maritime». Davie estime qu’avec ce partenariat, il réalisera son objectif de devenir le constructeur naval le plus écologique du Canada.

«Alors que le monde entier cherche à trouver des solutions écologiques pour tous les modes de transport, les émissions de carbone du secteur maritime n’ont cessé d’augmenter. Un nouveau paradigme est nécessaire, et Davie se propose de montrer la voie en développant une nouvelle technologie qui réduirait les émissions des navires existants», déclare le constructeur naval par voie de communiqué.

Dans quelle proportion il est moins polluant? La Davie croit que la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera proportionnelle à la quantité d’ammoniac qu’elle sera capable d’injecter dans un moteur. «Par exemple, si le mélange injecté dans le moteur contient 40 % d’ammoniac et 60 % de diesel, ce projet permettra de réduire de 40 % les émission d’un navire. Et dans les cas où nous serions capable d’injecter 75 % d’ammoniac, la réduction sera de 75 %», explique le porte-parole du constructeur.

Est-ce que la solution développée par la Davie et l’Université Laval pourrait être utilisée dans un avenir pas si lointain dans d’autres modes de transport utilisant du diesel. Comme par exemple, le transport routier ou ferroviaire?



«Oui, cette technologie une fois démontrée pourra être appliquée à tous les moteurs diesel de tailles comparables [transport ferroviaire, équipements miniers lourds, génératrices d’électricité pour les communautés de l’Arctique, etc.]», ajoute M. Boucher.

Le projet de recherche sera dirigé par Alain de Champlain, professeur et directeur du laboratoire de recherche sur la combustion de l’Université Laval, ainsi que le professeur Julien Lépine.

«Notre expertise servira à développer tout le potentiel de cette nouvelle technologie qui pourrait transformer d’autres industries utilisant des moteurs diesel lourds», affirme M. de Champlain dans le même communiqué. «En association avec l’expertise de Davie en matière de construction navale, cette recherche d’avant-garde offrira des possibilités innovantes et plus écologiques.»

L’<em>Asterix</em> est entré en cale sèche au chantier maritime de la Davie, mardi, pour un entretien de routine.

L’Asterix en cale sèche

Mardi, le navire de soutien de combat de la classe Resolve, le NM Asterix, est arrivé à la cale sèche Champlain du chantier maritime Davie. Celui-ci recevra un entretien de routine au Centre de maintenance navale spécialisée de Davie qui durera un mois environ avant de reprendre du service.

«Rien de majeur, cela fait partie du cours normal des choses», a lancé en entretien téléphonique M. Boucher. «Disons que c’est comme un gros changement d’huile...»

Rappelons que la conversion du navire, mis à la disposition de la Marine royale canadienne, a été réalisée en 18 mois environ. Il fait l’objet d’un contrat de services de soutien en mer qui a été prolongé de deux ans en août dernier par le gouvernement canadien. Ensuite, le gouvernement du Canada pourra conserver le service pour d’autres années à venir ou simplement acheter le navire.