Bourgeois Lechasseur: une équipe équilibrée, des résultats solides

Une projection des futurs chalets touristiques des Great Smoky Mountains, situés dans le nord de l’État du Tennessee, aux États-Unis.

UNE BOÎTE ET SES PROJETS / L’équilibre est présent dans plusieurs facettes de l’architecture. Il doit notamment être atteint entre les différentes pièces, entre la lumière et la chaleur, entre la modernité et la tradition, entre l’environnement intérieur et extérieur. À l’agence d’architectes Bourgeois Lechasseur, cette harmonie est bien présente non seulement dans les réalisations, mais aussi dans l’équipe qui les produit.


Dès les premières minutes de l’entrevue avec Le Mag, Olivier Bourgeois insiste: les résultats de son agence sont peut-être impressionnants, mais l’équipe qui est derrière ceux-ci l’est tout autant, sinon plus.

«Actuellement, ce qui me rend le plus fier au-delà des projets, c’est l’équipe qu’on a», commence l’architecte associé, qui a lancé son bureau avec son «chum d’école» Régis Lechasseur, en 2011.

Régis Lechasseur (à gauche) et Olivier Bourgeois (à droite), les deux architectes associés de l'agence.

Dès leurs débuts, plusieurs réalisations ont mis leur agence à l’avant-plan, entre autres la résidence des Grands Jardins à Petite-Rivière-Saint-François. Cependant, à l’époque, l’équipe était plutôt réduite et tout le monde avait pas mal de «broue dans le toupet», explique M. Bourgeois.

«J’ai l’impression que, maintenant, on a mis tous les éléments ensemble pour éventuellement porter nos projets à un autre niveau […] Tout ça, c’est vraiment grâce à l’équipe qu’on a mise ensemble», continue-t-il. Le groupe est uni, fiable, donc très bien équilibré.

L'équipe de Bourgeois Lechasseur est composée de 11 personnes passionées.

L’entreprise, qui se concentre habituellement sur des projets dans les régions de Québec et des Îles-de-la-Madeleine, aspire maintenant à rayonner sur la scène internationale grâce à son équipe solide formée de 11 personnes, explique M. Bourgeois.

Cet objectif se traduit notamment par des projets à l’extérieur du Québec, comme celui situé dans les Great Smoky Mountains, une chaîne de montagne du nord de l’État du Tennessee, aux États-Unis. En préparation depuis près de deux ans, la construction d’un site d’hébergement, composé d’une dizaine de chalets de montagne, devrait y débuter au début 2023.

La résidence des Grands Jardins à Petite-Rivière-Saint-François, réalisée en 2013, a aidé à faire connaître l'agence.

Une pratique équilibrée

Pas de panique, Bourgeois Lechasseur ne compte pas pour autant abandonner les projets locaux ni le modèle d’affaires qui fait sa réussite depuis le début, soit à peu près 50% de projets résidentiels, le reste étant destiné au commercial et à quelques contrats institutionnels.

La résidence des Grands Jardins présente un bel équilibre entre le moderne épuré et les boiseries chaleureuses.

«On aime bien ce mix-là de projets, parce que ça nous nourrit comme concepteurs. On a l’impression que tout ce qu’on développe dans les projets à plus grande échelle, ça nous aide beaucoup pour faire les maisons», soutient M. Bourgeois.

Et vice-versa: la «sensibilité par rapport au client», par rapport à «l’utilisation d’espaces réduits» et la mise en valeur de la nature dans les projets résidentiels, aide aussi beaucoup lors des projets commerciaux ou institutionnels, selon l’architecte.

L’agence ne compte pas non plus quitter les Îles-de-la-Madeleine, elle qui y possède un bureau de consultation et y réalise de nombreux projets. Étant natif de ce coin de pays, Olivier Bourgeois tente d’y retourner le plus possible, à la fois pour des raisons professionnelles et personnelles.

«On est vraiment basés officiellement à Québec, il n’y a personne qui est présent constamment aux Îles, c’est moi qui fais des aller-retour environ une fois par mois. Pour faire une tournée des projets des clients, mais aussi de la famille et des amis!» relate l’architecte. Un équilibre doit donc être trouvé entre la terre natale et la capitale.

L’environnement unique et spectaculaire des Îles nourrit certainement la créativité de M. Bourgeois, mais ce décor comporte aussi de nombreuses contraintes.

Par exemple, certaines propriétés sont situées dans un «corridor panoramique» ou la réglementation est très sévère. De plus, la population est très attachée au design et aux éléments traditionnels, ce qui force le concepteur à trouver un équilibre avec la modernité.

Avec leurs formes et leurs angles simples, les futurs chalets des Great Smoky Mountains ressemblent plus à des camps de chasse qu’à de luxueuses demeures, un design idéal pour ces terrains escarpés.

L’équipe a aussi entrepris de nombreux projets en bordure du fleuve sur des terrains très escarpés et accidentés, notamment dans la région de Charlevoix, qui imposaient de nombreuses contraintes.

«Au niveau de l’équipe, c’est vraiment tout [ces défis] qui gardent notre monde animé. Comme associés Régis et moi on se complète vraiment bien, même si on est différents comme personnes et comme concepteurs, donc faire un peu de tout, ça vient chercher nos passions à chacun», conclut M. Bourgeois.

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TROIS PROJETS

Chalets Oxygène – Station touristique Duschesnay

En collaboration avec la firme Coarchitecture, Bourgeois Lechasseur a terminé en 2021 ce projet de 14 unités d’une station touristique de la Sépaq. Les chalets ne sont pas tous de la même taille et peuvent accueillir de 4 à 16 personnes, mais ils possèdent tous le même concept caractéristique.

Le design est inspiré de l’Auberge Duchesnay, située sur le même complexe, et les grandes vitres des chalets donnent une superbe vue sur le lac Saint-Joseph ainsi qu’une luminosité maximale.

La réalisation de ces 14 unités venait avec plusieurs défis, puisqu’il s’agissait d’un projet institutionnel. Entre autres, le temps et les coûts étaient deux éléments plus sensibles qu’à l’habitude, selon Olivier Bourgeois. Pour s’adapter, l’équipe a notamment fait appel à des pièces préfabriquées ainsi qu’à des matériaux plus abordables. Pourtant, le résultat est loin de ce qu’on pourrait appeler du bas de gamme.

Maison Tête de violon

Olivier Bourgeois est particulièrement fier de cette maison, puisqu’elle représente un parfait mélange entre modernité et tradition. De plus, les contraintes étaient nombreuses, puisque la propriété se situe dans un «corridor panoramique», hautement réglementé.

«Surtout aux Îles, il faut agir de façon délicate, et je pense que ça, c’est un projet à point. […] Il y a toujours une réponse assez intense de la population, mais dans ce cas-ci je pense que c’est un projet qui a bien passé à tous les niveaux», relate l’architecte.

Tout en simplicité à l’extérieur, la résidence est un peu plus extravagante à l’intérieur. Les hauts plafonds et le vaste espace à aire ouverte donnent un effet de grandeur inattendu dans ce genre de petite maison.

École l’Eau-Vive

Un autre projet que M. Bourgeois a adoré, parce qu’il sortait du lot et comportait de nombreux défis, est celui du pavillon de l’école privée l’Eau-Vive située dans le quartier Neufchâtel à Québec.

Réalisée en collaboration avec une autre agence architecturale de Québec, CCM2, la construction a été pensée pour favoriser l’apport de lumière dans les classes. De plus, de nombreux éléments possèdent un côté ludique, comme la disposition des fenêtres.

Un autre aspect spécial pour une école: l’équipe a choisi d’utiliser du bois pour le recouvrement des murs extérieurs du bâtiment. Un matériau «plus organique qui est beaucoup plus agréable que les vieilles briques rouges de certaines écoles», souligne l’architecte.