Chronique|

Bourse : le Québec ne fait pas son poids

On en compte que 91 société québécoises sur les 957 entreprises qui offrent leurs actions à la Bourse de Toronto.

CHRONIQUE  / Une recherche Google vous permet de savoir que la population du Québec représente environ 22 % de celle du Canada. Aucune commune mesure avec la représentation des entreprises québécoises inscrites à la Bourse de Toronto.


On en compte 91 de notre province sur les 957 sociétés qui offrent leurs actions à Bay Street. Donc seulement 9,5 %... 

Pour ce qui est de la bourse de croissance (TSX-V), le taux est plus décourageant encore : 6 %. 

Pourquoi si peu de fleurs de lys sur le parquet du TSX?   

J’ai posé la question à Louis Doyle, un observateur de longue date de la scène financière au Québec, aujourd’hui administrateur de sociétés. 

« Le poids des entreprises québécoises à la Bourse de Toronto diminue et n’est pas représentatif du pourcentage du Québec dans la population canadienne. C’est bien dommage », a-t-il réagi à l’autre bout du fil. 

« Au Québec, quand vient le temps de financer une entreprise, on se tourne de plus en plus vers le capital de risque. Ça s’est beaucoup développé au cours des dernières années. Le contexte est différent aujourd’hui. Nous n’avons plus une véritable bourse à Montréal. » 

Il y a quatre ans, M. Doyle avait espoir qu’on relance la filière du financement public avec l’arrivée de la CAQ au pouvoir, porté par François Legault, fondateur d’Air Transat, Christian Dubé, un ancien de chez Cascades, et Pierre Fitzgibbon, autrefois à la Banque Nationale.  

« Des gens qui ont connu le monde de la bourse », lance-t-il. 

« On devra prendre un virage si on veut un jour voir naître d’autres CGI et Couche-Tard dans notre économie. » 

En février dernier, je faisais état d’une possible vague d’inscriptions de sociétés québécoises à la Bourse de Toronto, après les deux nouvelles entrées de 2019, les cinq de l’année suivante et les huit autres de l’an dernier.  

Depuis le début de l’année, en on compte seulement cinq, auxquelle on peut retirer deux Fonds négociés en bourse (FNB). 

Le coup de chapeau : Un carnet de commandes de 15 G$ 

L’avez-vous vu passer celle-là? Le carnet de commandes de Bombardier (TSE: BBD.B) a connu une augmentation de 300 millions $ (US). Il contient maintenant pour 15 milliards $ (US) de jets d’affaires à construire.  

Éric Martel, son président et chef de la direction, a fait le calcul que le ratio de nouvelles commandes par rapport aux livraisons est de 1,3. Cela veut dire que la société reçoit plus de commandes qu’elle ne livre d’avions.  

C’est majeur à mon avis. Et c'est une bonne nouvelle pour cette entreprise qui s’est fait lancer des roches dans toute la saga des avions de la Série C, il y a quelques années. 

Pour demeurer dans le ton, disons que l’action connaît un beau décollage. Le titre a dépassé les 40 $ la semaine dernière, pas très loin de son niveau d’il y a un an. 

Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, le voit même atteindre 82 $ dans les 12 prochains mois. C’est donc près du double de son prix actuel. « Nous pensons que la direction est sur la bonne voie avec ses principales initiatives stratégiques visant à accroître les marges et les revenus, tout en réduisant la dette », soutient-il. 

Le coup de gueule : Lightspeed en perte de vitesse 

Il y a un an, l’action de Lightspeed Commerce (TSX: LSPD) valait plus de 80 $. Ces derniers jours, dans ses moments de déprime, elle frôle les 20 $. 

Le fournisseur de plateforme commerciale centralisée pour les commerces connaît une période creuse. On a pu avoir une explication lors de la présentation de ses résultats financiers du deuxième trimestre de 2023 qui s’est terminé le 30 septembre dernier.  

La direction de l’entreprise montréalaise a fait part d’une perte nette de 79,9 M$ (ou 0,53 $ par action), contre une perte nette de 59,1 M$ (ou 0,43 $ par action) POUR le trimestre clos le 30 septembre 2021. 

Elle se montre optimiste malgré tout. « Nous en sommes à un moment crucial pour notre clientèle des secteurs de la vente au détail et de l’hôtellerie, a déclaré J.P. Chauvet, chef de la direction de Lightspeed. Ces clients constatent que c’est la technologie qui leur permettra de faire progresser leur entreprise. »  

« Les plateformes commerciales omnicanales de Lightspeed aident les PME à automatiser leurs tâches courantes, à mieux communiquer avec leurs clients et à agir sur la base de données pertinentes, et c’est pourquoi la demande pour nos solutions technologiques est toujours aussi forte. » 

Mais dans ses états financiers , on peut lire que des facteurs inquiétants subsistent, comme les effets encore perceptibles de la pandémie de COVID-19 sur les PME, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le risque lié à la chaîne d’approvisionnement et l’incidence des pénuries dans la chaîne d’approvisionnement sur les commerçants. 

Richard Tse, analyste à la Banque Nationale, a fait baisser sa cible de 12 mois de 65 $ à 40 $ d’un coup.  « Bien que la stratégie nous semble raisonnable, dans le contexte macroéconomique actuel, nous ne nous attendons pas à ce qu'elle soit récompensée à court terme », écrit-il. 

Chez BMO, Thanos Moschopoulos place sa cible plus bas encore, soit 26 $, ce qui lui donne peu de carburant pour progresser.  

Pendant ce temps, le site spécialisé MarketBeat nous apprend que la moyenne des cibles des analystes se situe à 53 $.  

En mai dernier, je vous parlais d’espoir pour l’entreprise technologique, avec la reprise de l’activité dans les restos, mais la léthargie s’est poursuivie, semble-t-il.  



L'évolution du titre de Lightspeed sur un an.

La citation de la semaine: De la pub dans les Familiprix par Stingray 

Ryan Fuss, vice-président de Stingray (TSX: RAY. A; RAY.B): « L’ajout de plus de 400 pharmacies québécoises et néo-brunswickoises à notre réseau de publicité audio en magasin constitue une expansion substantielle. Les marques profiteront aussi de nouvelles occasions publicitaires pour cibler directement en magasin une clientèle ayant une intention d’achat élevée. »

La compagnie québécoise Lion a produit son premier autobus scolaire LionC zéro-émission dans son usine de Joliet, en Illinois.

Le chiffre à retenir : Un potentiel de 20 000 autobus et camions 

La compagnie Lion Électrique (TSX et NYSE: LEV) a produit son premier autobus scolaire LionC zéro-émission dans son usine de Joliet, en Illinois. Les installations américaines du constructeur québécois devraient, à terme, atteindre une production annuelle de 20 000 autobus et camions entièrement électriques, une fois la chaîne de production des camions opérationnelle.  


À mettre à votre calendrier : 

Avant l’ouverture des marchés le 11 novembre, Supremex inc. (TSX : SXP) dévoilera ses résultats financiers pour le troisième trimestre clos le 30 septembre. Une téléconférence sera tenue la même journée, à 8 h. 

mdf commerce inc. (TSX:MDF) tiendra un appel conférence pour discuter des résultats du deuxième trimestre de l'exercice 2023 le 14 novembre à 8 H 30. 

Le 16 novembre, Metro inc. (TSX: MRU) dévoilera les résultats financiers du quatrième trimestre de son année financière 2022. L'annonce de ces résultats sera suivie à 9h d'un appel conférence. 

Coveo Solutions Inc (TSX : CVO), tiendra sa journée inaugurale des marchés financiers le 17 novembre, au TMX Market Centre à Toronto. 

Le Groupe Dynacor Inc. (TSX : DNG) annonce que son dividende mensuel au montant de 0,0083$ CA par action sera versé le 17 novembre aux actionnaires inscrits à la clôture du 9 novembre. Ce dividende représente le 32e dividende et le 22e dividende mensuel payé par le producteur d'or à ses actionnaires. 




*Attention 

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier. 

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca 

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