La symbolique au cœur de cette histoire inspirée de faits réels frappe l’imaginaire. Au lendemain de l’assassinat de Martin Luther King, une famille blanche recueille chez elle un chien abandonné qui se laisse apprivoiser par ses nouveaux maîtres.
Ceux-ci se rendront néanmoins compte que la bête n’est pas douce envers tout le monde : elle a été dressée spécifiquement pour attaquer les Noirs. Une triste pratique qui date de l’époque de l’esclavage et qui perdure visiblement à la fin des années 60.
L’écrivain humaniste Romain Gary (excellent Denis Ménochet) est alors consul de France à Los Angeles. Sa femme, l’actrice Jean Seberg (Kacey Rohl), s’implique dans le mouvement pour les droits civiques et milite au sein des Black Panthers.
L’arrivée de ce chien raciste soulèvera au sein du couple la question du privilège blanc. Peut-on se faire allié et joindre les rangs d’une cause qui n’est à la base pas la notre?
L’animal que Romain Gary refuse de faire euthanasier — «allons-nous tuer tous les racistes», demandera-t-il à juste titre — offrira du même coup une métaphore d’espoir et de changement. Peut-on se guérir d’une intolérance et d’une violence si profondément ancrées?
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Anaïs Barbeau-Lavalette aborde ces enjeux complexes avec beaucoup de respect et de délicatesse. Des qualités qui ont trouvé écho auprès de la distribution, très juste.
L’équipe travaillait sur le projet au moment de l’assassinat de George Floyd sous le genou d’un policier et des grandes manifestations autour du mouvement Black Lives Matter qui ont suivi.
L’actualité encore brûlante du film trouve une résonnance dans des scènes d’archives et des personnages secondaires afro-américains apportant une bonne dose de nuance à l’ensemble.
Chien blanc est présenté au cinéma.
Au générique
Cote : 8/10
Titre : Chien blanc
Genre : Drame historique
Réalisatrice : Anaïs Barbeau-Lavalette
Distribution : Kacey Rohl, Denis Ménochet
Durée : 1h36