Les femmes préoccupées par le manque de places en garderie

ARCHIVES LE QUOTDIEN

Beaucoup trop de femmes se retrouvent encore aujourd’hui en situation de détresse, de vulnérabilité et d’insécurité en raison du manque de place en service de garde. Tel est le constat qui se dégage des conférences qui ont été présentées samedi, à l’occasion du « chalet féministe urbain », organisé par Récif 02, la table de concertation regroupant les groupes de femmes du Saguenay-Lac-Saint-Jean.


L’accès aux garderies était au cœur des discussions alors qu’une cinquantaine de participantes étaient réunies à l’hôtel Universel d’Alma afin de discuter de cet enjeu qui crée bon nombre d’obstacles aux mères de famille qui désirent faire un retour au travail ou aux études après avoir eu un enfant.

« Il y a un réel problème. Les jeunes femmes, ont leur dit de faire des enfants, mais après, elles ne trouvent pas de place en service de garde. Souvent, des femmes ne sont pas capables de retourner au travail après leur congé de maternité. On se prive ainsi de personnes qui seraient vraiment excellentes au travail dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. Ça ne fonctionne pas », explique Gisèle Dallaire, coordonnatrice de Récif 02.



« Les places en garderie, ça va au-delà de juste avoir une place pour son enfant. C’est aussi un enjeu pour la place que la femme occupe dans la société en tant que travailleuse ou étudiante. Cette place lui permet de se retrouver et de ne pas juste être une maman. Une femme qui travaille retrouve son autonomie financière et son autonomie en tant que personne. Ceci lui permet de se développer », ajoute Carolane Dionne, présidente de l’organisme Ma place au travail.

Les conférencières invitées lors de la journée de samedi étaient Caroline Deschênes, du ministère de la Famille, Carolane Dionne de l’organisme Ma place au travail, Jennifer Girard du Regroupement de parents utilisateurs de garderies non subventionnées et Any-Claude Noël, présidente d’Entraide famille. 

Bien que plusieurs employeurs proposent aux nouvelles mamans qui n’ont pas accès à une place en service de garde d’opter pour le télétravail, cette solution comporte son lot de difficulté, estime Mme Dionne.

« Ce n’est pas un cadeau de travailler avec un bébé à la maison. Ce n’est pas un privilège puisque celles-ci doivent travailler tout en s’occupant de leur enfant. Ce n’est pas toujours évident », affirme-t-elle.

Solutions

La valorisation de la profession d’éducatrice en garderie serait l’une des solutions à préconiser à court terme pour favoriser le recrutement, selon Carolane Dionne. Elle ajoute que le gouvernement devrait être davantage à l’écoute de leurs revendications afin de faciliter leur rétention. L’organisme qu’elle représente propose aussi la mise en place d’une aide financière d’urgence pour venir combler les besoins de familles qui doivent se priver d’un salaire lorsque l’un des deux parents ne peut retourner au travail. À ce jour, l’initiative a reçu beaucoup d’appui.

Jennifer Girard est à la tête du Regroupement de parents utilisateurs de garderies non subventionnées. L’organisme, qui a été fondé en 2019, souhaite qu’un tarif unique soit instauré pour chaque enfant qui fréquente un service de garde, qu’il soit subventionné ou non.

Le regroupement souhaite faire valoir que l’accès coûteux aux places dans le réseau non subventionné exacerbe la pénurie de personnel puisque des mères de famille sont trop souvent forcées de retarder leur retour au travail.



« En milieu non subventionné, présentement, la moyenne des tarifs est à 53$ par jour. Avec le retour que le gouvernement remet, le tarif joue autour de 20$ à 22$ par jour que le parent doit débourser de sa poche comparativement à ceux qui ont une place subventionnée. Nous souhaitons que ce soit établi à 8,70$ pour tout un chacun », insiste Mme Girard.

Le « chalet féministe » urbain était organisé dans le but de souligner le 35e anniversaire de Récif 02. Lors de la journée de vendredi, les participantes se sont penchées sur la pénurie de logements abordables.