Voilà! se donne les moyens de ses ambitions américaines

L’équipe de Voilà! Elle devrait passer de 22 à environ 60 employés dans les 18 prochains mois, prévoit le fondateur de l'entreprise, Martin Ouellet.

Le concepteur de la plateforme infonuagique Voilà!, qui propose un outil de gestion de la main-d’œuvre en ligne, vient de conclure un financement de série A de 13 millions $ avec la firme Walter Ventures.


L’entreprise fondée en 2016 par Martin Ouellet commercialise des outils d’optimisation de la main-d’œuvre. La suite logicielle de Voilà! vise à simplifier la gestion des horaires, des remplacements de personnel ainsi que le suivi du temps et des présences. 

«On a des milliers d’entreprises qui ont adopté notre plateforme à la grandeur du Québec. Beaucoup aussi dans le reste du Canada. Et là, on commence à avoir une bonne pénétration du marché aux États-Unis», confie en entrevue M. Ouellet, qui avait aussi fondé Taleo dans les années 1990. 

«L’employé peut choisir ses quarts de travail, il peut demander des remplacements, il peut échanger des quarts avec des collègues. Il est vraiment au cœur du système pour faire son horaire de rêve avec son téléphone», ajoute-t-il. 

Voilà! a aussi développé toute une série de fonctionnalités qui soutiennent les poinçons et les feuilles de temps. «Notre système permet aux employés de poinçonner à l’aide de leur téléphone. Et ça remplit automatiquement la feuille de temps, simplifiant ainsi le travail des gestionnaires qui compilent ces feuilles de temps», renchérit M. Ouellet. 

Le système fonctionne sur la base d’un abonnement en ligne, avec des essais gratuits de 14 jours.

Martin Ouellet

De plus, Voilà! propose des fonctionnalités afin de combattre la pénurie de main-d’œuvre. M. Ouellet donne l’exemple d’un groupe de restaurants qui gère une douzaine d’établissements. Souvent, les employés ne savent pas s’il y a des quarts disponibles dans les différents établissements. «On a développé des outils pour favoriser la mobilité de la main-d’œuvre à l’intérieur des entreprises, de leurs unités d’affaires. C’est comme ça qu’on peut combattre la pénurie de main-d’œuvre.»

Percée vers les États-Unis

M. Ouellet vise une pénétration du marché rapide, notamment dans le marché américain. «Le financement qu’on est allé chercher servira à développer d’autres genres d’outils, de nouveaux produits par rapport à la pénurie de main-d’œuvre. Ça va servir aussi à financer une percée dans le marché américain. Il y a beaucoup de demandes de ce côté-là», explique-t-il.

«Présentement, on est 22 employés. On va passer aux alentours de 60 d’ici 18 mois. On est donc en embauche nous aussi, énormément. La R et D est faite ici à Québec, comme à l’époque de Taleo.» 

La conclusion de ce financement suscite beaucoup de fierté de la part de l’entrepreneur. «C’est difficile, ces temps-ci, avec le contexte économique qu’on connaît, le resserrement des capitaux et une récession qui s’en vient. Je suis vraiment fier d’avoir réussi à compléter ce financement-là», dit-il.

Une ronde de financement de série A fait partie des moyens d’investissement avec du capital de risque. Généralement, ces apports de capitaux sont basés sur le potentiel de croissance de l’entreprise qui en bénéficie.

Le déclic

D’où est venue l'idée de créer cette suite logicielle? Encore une fois, on peut dire que la nécessité est la mère de toutes les inventions.

«Après la vente de Taleo, ça m’a donné les moyens de mes ambitions de faire des projets. J’avais investi dans des centres de yoga à Québec avec ma conjointe. Je lui ai dit: “En plus d’investir et construire des studios, je vais m’occuper des horaires des employés.” Le cauchemar...» raconte-t-il. 

«Quand on avait juste un studio au départ avec 12 employés, ça pouvait aller. Mais, à un moment donné avec trois studios et 75 employés, j’étais pris avec des remplacements de dernière minute, des textos, des courriels, des téléphones... Nous autres, on a 250 cours par semaine. Imaginez si j’ai juste 10 % de remplacement, ça fait 25 cours où il faut qu’on remplace le moniteur. Ça n’avait pas de bon sens. […] C’est ça qui m’a donné l’idée de créer cette application.»