Dans le secteur de L’Ancienne-Lorette, à Québec, se dresse un entrepôt surmonté de l’affiche Ganka. Et si le bâtiment semble petit de l’extérieur, de grands projets s’y développent, à l’insu du grand public.
Implantée à Québec en 1935 sous l'appellation de la Ganterie canadienne Limitée, Ganka est un fabricant et distributeur de vêtements de plein air. De l’idéation, en passant par la fabrication jusqu’à la livraison, l’entreprise de quatrième génération est «l’étiquette blanche» derrière les marques privées de plusieurs grands détaillants québécois et canadiens.
Et récemment, le plus vieil armurier des États-Unis, Remington, est venu frapper à sa porte.
Dès l’an prochain, Ganka assurera la conception et l’importation de centaines de produits de la marque Remington destinés aux chasseurs et aux amateurs de plein air américains et canadiens, et ce, en plus des 4300 clients qu’elle détient déjà des deux côtés de la frontière.
«Coup de circuit»
Un pas de taille pour l’entreprise, qui cherchait depuis longtemps à faire un «coup de circuit» sur le territoire voisin.
«On va avoir accès au réseau de vente de Remington et ça, c'est des dizaines de milliers de points de vente, sans compter ceux majeurs comme Bass Pro Shops», s’exclame le président de Ganka, Martin Jobin.
Fondée en Arkansas par Eliphalet Remington II, l’enseigne homonyme est une référence mondiale depuis plus de 200 ans dans l’industrie de la chasse et des sports de tir.
«Le marché américain en ce qui concerne la chasse, c’est assez extraordinaire, explique le président. Je ne peux pas donner de chiffres, mais c’est des millions et des millions de dollars. Ça n'a pas de bon sens. Oui, il y a de la chasse à l’original au Québec, mais ça n'a rien à voir avec le mode de vie aux États-Unis. Pour nous, c’est une grosse question de volume.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/YQ7XEQQWZZAVDB2TAOILSST2YQ.jpg)
Si M. Jobin préfère rester discret quant à la croissance que risque de connaître son chiffre d’affaires dans les trois prochaines années, il s’attend toutefois «à voir une progression d’au moins 50%».
«Je ne ferai pas mon épicerie au dépanneur, rigole-t-il. C’est sûr que c’est une grosse affaire.»
La portée d’une marque blanche
Peu de gens connaissent réellement Ganka, observe M. Jobin à plusieurs reprises lors de l’entrevue avec Le Soleil. Un constat qui pourrait sembler pessimiste, mais qui est plutôt normal pour une entreprise «white label» telle que Ganka.
«On ne cherche pas non plus à briller, nuance Martin Jobin. On est dans l’ombre un peu, on fait nos petites affaires et les gens n’ont pas idée de la grosseur de l’entreprise qu’il y a ici, à L'Ancienne-Lorette, en face du Métro.»
Ganka fabrique une cinquantaine de marques privées pour «tous les plus gros détaillants, qu’ils soient canadiens ou québécois», assure-t-il. «Ils font tous affaire chez nous.»
L’entreprise compte 40 employés au Québec, où la conception des produits est réalisée dans son entièreté. Les vêtements sont quant à eux fabriqués dans plusieurs pays d’Asie, majoritairement en Chine, où Ganka détient un bureau et 11 employés depuis quatre ans.
«Pour nous, le fait de se mettre vraiment les deux pieds chez nos voisins du sud, ça va changer la game».