Chronique|

Quand il est question de chaîne d’approvisionnement

Luc Filiatreault, chef de la direction de mdf commerce, auparavant Technologies Interactives Mediagrif inc. 

CHRONIQUE / L’expression « chaîne d’approvisionnement » - surtout ses soubresauts – est sur toutes les lèvres dans le monde des affaires depuis plusieurs mois. Pas étonnant de constater qu’une vente majeure dans ce domaine attire l’attention.


La société de Longueuil mdf commerce (TSX : MDF) a vendu Systèmes InterTrade Inc., sa filiale spécialisée dans les solutions d’intégration interentreprises (B2B) pour la gestion de chaînes d’approvisionnement entre partenaires commerciaux. 

L’acheteur est un concurrent : SPS Commerce inc, est une société américaine spécialisée dans le logiciel de gestion pour chaîne d'approvisionnement. Le montant de la transaction est évalué à 65 M$ (48,5 millions $ US).  

« SPS Commerce représente un choix idéal pour faire passer cette entreprise au niveau supérieur et offrir encore plus de valeur aux clients », a déclaré Luc Filiatreault, chef de la direction de mdf commerce, auparavant Technologies Interactives Mediagrif inc. 

« Cette vente est également conforme à notre objectif stratégique qui consiste à mettre l’accent sur nos deux plateformes principales, l’approvisionnement électronique et le commerce électronique. » 

Les analystes en ont fait leurs choux gras. Voici en rafale ce qu’ils en disent : 

Nick Agostino, Banque Laurentienne : cible à 7 $ (était à 6,50 $) 

« L'accord met en lumière la valeur sous-jacente des actions de MDF, alors que la capitalisation boursière de la société avant la transaction était de 98 millions de dollars. » 

Richard Tse, Banque Nationale : cible à 3 $ (était à 2,50 $) 

« Nous voyons cette transaction d'un bon œil dans la mesure où elle désendette le bilan de MDF commerce, tout en se concentrant sur ses platesformes de commerce électronique. » 

Deepak Kaushal, BMO : cible à 4,50 $ (en hausse) 

« Nous avons ajusté nos prévisions pour refléter la cession d'InterTrade, qui élimine la dette et réduit les revenus de 10 %. » 



Le coup de chapeau : Richelieu ne lâche pas  

J’écrivais récemment que Richelieu (TSX: RCH ) avait tous les outils pour affronter la tempête économique qui se pointe à l’horizon.  

On a eu une belle preuve avec la publication de ses résultats financiers du troisième trimestre clos le 31 août.  

Mon acronyme préféré, BAIIA (pour bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements), surchauffe encore du côté de Richelieu avec un résultat de 79,2 millions $, en hausse de 15,2 millions $ sur celui du trimestre correspondant de 2021, résultant principalement de la hausse des ventes. Celles-ci se sont élevées à 472,9 millions $, comparativement à 373,3 millions $ pour le troisième trimestre de 2021, donc une hausse de près de 100 millions $ (99,6 M$). 

Pour bien situer la compagnie, notons que Richelieu s’est fait connaître en Amérique du Nord en tant qu'importateur, fabricant et distributeur de produits de quincaillerie spécialisée destinés à une clientèle de manufacturiers d'armoires de cuisine et de salle de bains, de rangements et de garde-robes, de meubles résidentiels et de bureau, de portes et fenêtres, etc. 

La société montréalaise a aussi de l’appétit pour des acquisitions. Richelieu annonce avoir conclu sa quatrième acquisition depuis le début de l'année financière (la 80e depuis 1988) en mettant la main sur la Quincaillerie Deno. Il s’agit d’un distributeur de produits de quincaillerie spécialisée actif au Québec.  

De plus, Richelieu a signé des ententes de principe en vue de trois nouvelles acquisitions dont deux au Canada et une aux États-Unis. « Ensemble, cette récente acquisition et les trois transactions à conclure représenteraient des ventes de l'ordre de 23 millions $ sur une base annuelle », estime la compagnie.  

Malgré tout, l’analyste Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, lève un drapeau rouge, notant que les inventaires ont augmenté d'environ 200 millions de dollars depuis le début de l'année. Il y a un risque de voir la marge de profit se contracter, dit-il.  

Zachary Evershed note que la direction de Richelieu s'attend à conserver les stocks similaires pendant le reste de l'année, mais qu’ils diminueront progressivement au cours de 2023. 

Il fait quand même passer sa cible des 12 prochains mois de 54,50 $ à 55 $. C’est quand même généreux, car la moyenne des prévisions se situe 48,83 $, selon le site spécialisé MarketBeat. 

Malgré les chiffres dévoilés, l’action de Richelieu a chuté dans les jours suivant, de 40 $ à 36 $ environ. Les graphiques nous montrent que le titre a toujours pu se relever après des baisses de la sorte dans les deniers mois. 

Daniel Solomita, le fondateur et PDG de Loop industries.

Le coup de gueule : Le fondateur de Loop Industries dans l’eau chaude 

Le fondateur et PDG de Loop Industries (NASDAQ: LOOP), Daniel Solomita, se retrouve dans l’eau chaude pour son implication présumée dans un stratagème qui impliquerait des « sociétés offshore » et un mystérieux « investisseur âgé ». 

Selon La Presse, la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a fait enquête et vient de déposer une plainte contre quatre hommes au cœur du stratagème allégué qui aurait permis de récupérer des sommes qui auraient été obtenues illégalement entre 2014 et 2018. L’Autorité des marchés financiers et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) auraient collaboré à l’enquête. 

Il est question de manipulation du marché, de conduite trompeuse et de fausses déclarations. La SEC, le gendarme boursier américain, allègue qu’un groupe d’investisseurs s’est enrichi de plusieurs millions en vendant frauduleusement des actions de l’entreprise Loop Industries, de Terrebonne. 

La nouvelle publiée le 4 octobre n’a pas aidé à l’action de l'entreprise connue pour avoir développé une technologie brevetée qui permet de recycler les déchets plastiques avec une faible intensité énergétique. Depuis quelques mois, le titre périclite loin de son sommet atteint en novembre dernier (17,68 $).  

En juin dernier, on apprenait que la multinationale sud-coréenne SK Global Chemical avait acquis 10 % du capital-actions de la start-up québécoise fondée en 2014 et spécialisée dans l’économie circulaire. 

La citation de la semaine: Éric Lefebvre, président-directeur général de MTY (TSX: MTY)

« Nous sommes très satisfaits de la reprise postpandémie de nos marques à service complet, qui fonctionnent désormais à pleine capacité, ainsi que de la progression des établissements qui ont le plus été touchés par la pandémie. Nous sommes également satisfaits de la capacité des concepts qui ont bien fonctionné pendant la pandémie à capitaliser sur la dynamique créée pendant la pandémie pour poursuivre leur croissance. » 

La p’tite vite! Les produits d’ici plus faciles à repérer

Les produits non alimentaires québécois seront plus faciles à repérer dans les allées des pharmacies Jean Coutu et Brunet, annonce le groupe Metro (TSX: MRU). Les marques de certification « Produits du Québec », « Fabriqués au Québec » et « Conçus au Québec » feront leur entrée au cours des prochaines semaines dans ces pharmacies ainsi que dans les magasins Metro et Super C du Québec. 

André Chagnon

Le chiffre à retenir : décédé à 94 ans 

C’était un des artisans de ce que nous avons appelé le Québec inc. André Chagnon s'est éteint il y a quelques jours à l'âge de 94 ans après avoir fait sa marque dans le monde des affaires. 

En 1964, il avait fondé Vidéotron, une entreprise de câblodistribution maintenant dans le giron de Québecor inc. (TSX : QBR.B).  Son entreprise familiale a révolutionné le monde des télécommunications.  

En 1983, M. Chagnon a notamment été désigné 1er Grand Lauréat du Prix des Communications par le ministère des Communications du Québec. En 2003, il a été honoré du titre de « Grand bâtisseur québécois des technologies de l'information et des communications » décerné par la Fédération de l'informatique du Québec. En 2009, il a également été intronisé au Temple de la renommée des télécommunications. André Chagnon a par la suite donné de son temps et de son argent à des causes philanthropiques.  

Respect. 

À mettre à votre calendrier :

La papetière Cascades inc. (TSX: CAS) publiera ses résultats financiers du troisième trimestre 2022 avant l'ouverture du marché le jeudi 10 novembre. Une conférence téléphonique suivra à 9 h. 


*Attention 

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier. 

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca 

Suivez Claude Plante sur Facebook 

Suivre Claude Plante sur Linkedin