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Ils sont tous deux récemment devenus encore plus puissants qu’ils ne l’étaient, il y a quatre ans.

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Tous les deux proclament avoir reçu un mandat «clair et fort» de la population — ou plutôt, des 41% d’électeurs, tant du côté du Québec que de l’Ontario, qui ont voté pour chacun d’eux.

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Récemment réélus au pouvoir de leur province respective, l’Ontarien Doug Ford et le Québécois François Legault ont aussi réussi, à quelques mois d’intervalle, un exploit historique: faire élire un gouvernement majoritaire encore plus grand que le dernier.

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La professeure à l’école d’études politiques de l’Université d’Ottawa Geneviève Tellier pense qu’il s’agit peut-être là d’un «effet pandémie».

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La population a peut-être choisi de renouveler le mandat de son gouvernement pour lui «laisser une chance», jugeant qu’il n’a pas eu l’opportunité de «gouverner normalement» depuis 2020.

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La dernière fois qu’un gouvernement québécois était réélu avec une majorité encore plus grande que la précédente, c’était en 1981, le Parti québécois de René Lévesque ayant récolté 80 sièges, soit 9 de plus qu’à son précédent mandat.

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Depuis, c’est le Parti libéral du Québec qui détient le record du plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale (99 en 1985 et 92 en 1989).

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La dernière fois qu’un gouvernement ontarien était réélu avec une majorité encore plus grande que la précédente remonte à 1955, lorsque les conservateurs de Leslie Frost avaient récolté 84 sièges, soit 5 de plus qu’au mandat précédent.

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Depuis cette année-là, aucun gouvernement conservateur ontarien n’a été capable de faire élire un plus grand nombre de députés - même si Doug Ford est passé proche lors des dernières élections.

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La campagne

Après la victoire écrasante du gouvernement Ford, plusieurs experts s’attendaient à ce que François Legault mène une campagne similaire à celle de son ami Doug Ford.

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Rappelons que Doug Ford a mené une campagne électorale loin des médias et que la majorité de ses candidats ont évité les débats locaux.

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«Moi, j’étais de ceux qui disaient que Legault, ce qu’il a à faire pour gagner, c’est de faire son Ford, de ne pas être trop visible, de ne pas prendre trop de questions, et ça va bien aller», admet la politologue.

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Mais les deux amis ne semblent pas s’être appelés pour parler stratégie.

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«Legault a décidé de faire le contraire. Ça lui a coûté quelques sièges, je pense, dans le coin de Montréal, mais il faut saluer son courage, parce qu’il n’a pas choisi la voie facile, et démocratiquement, pour la population, nous en sortons gagnants. Ça nous a permis de débattre de sujets profonds, en n’ayant pas un Doug Ford qui se cache.»

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L’opposition officielle

MM. Legault et Ford ont un autre point en commun: ils font face à une opposition officielle qui a récolté moins de votes - mais plus de sièges - que le deuxième parti d’opposition à l’Assemblée.

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Au Québec, le PLQ vient de devenir l’opposition officielle en remportant 21 sièges et 14,4% du vote populaire.

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Vient ensuite Québec solidaire, qui n’a fait élire que 11 députés, mais qui a ,n’empêche, récolté 15,4% du vote populaire, soit 1% de plus que le PLQ.

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D’ailleurs, même le quatrième parti à l’Assemblée nationale, le Parti québécois, a remporté plus de voix (14,6%) que l’opposition officielle, mais ne compte que trois députés élus.

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En Ontario, le NPD représente l’opposition officielle, avec 31 députés. Pourtant, le Parti libéral de l’Ontario, qui ne compte que huit députés, a amassé un peu plus de votes que le NPD aux dernières élections, soit 23,85% contre 23,74%.

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La grande différence entre les deux provinces, selon Geneviève Tellier, c’est qu’en Ontario, «ça va mal pour les deux principaux partis d’opposition, qui n’ont pas de chef, et il n’y a pas de parti sérieux qui se forme pour les remplacer, alors qu’au Québec, les autres partis, ils sont là».

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La professeure en sciences politiques constate aussi que François Legault s’est principalement battu contre des partis de droite au cours de la campagne, alors que Doug Ford s’est battu contre des partis de gauche.

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«En Ontario, les partis qui sont comparables au Parti conservateur du Québec, ce sont le New Blue Party et le Ontario Party, mais ils n’ont pas réussi à s’imposer comme des partis sérieux comme Éric Duhaime a réussi à le faire.»

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Réforme électorale

Sans grande surprise, contrairement aux partis d’opposition dans chacun de leur parlement, Doug Ford et François Legault se sont opposés à une réforme électorale et à un débat sur le mode de scrutin.

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«Ce système fonctionne depuis plus de 100 ans et il continuera de fonctionner», a ditDoug Ford.

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«Je me suis engagé à ne pas ouvrir le débat sur le mode de scrutin, et je vais respecter mon engagement.», lançait François Legault cette semaine.

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Par ailleurs, la politologue Geneviève Tellier s’attend à ce qu’on continue de voir un front uni des premiers ministres ontarien et québécois en ce qui concerne les transferts fédéraux en santé.

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«Ça va revenir rapidement; ils savent qu’ils ont un allié dans l’autre», conclut-elle.

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