Le maire Marchand visé par des commentaires «homophobes et haineux»

Bruno Marchand et Gabriel Nadeau-Dubois lors d'une rencontre pendant la campagne électorale. 

Visé par une vague de propos «homophobes», «irrespectueux» et «haineux», le maire de Québec, Bruno Marchand, s'est vu forcé de fermer les commentaires sous l'une de ses publications Facebook, où il apparaît avec le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.


«C’est inacceptable autant de haine et de commentaires désobligeants. Ces gens cachés derrière leurs ordinateurs ou leurs téléphones semblent oublier les humains derrière les politiciens», a réagi Bruno Marchand dans une déclaration acheminée au Soleil

La «haine» s'est emparée vendredi de sa page Facebook. En soirée, son équipe a été contrainte, de fermer la section des commentaires sous une publication faite mardi. 

Une galerie de photos, publiée au lendemain des élections, illustrant ses rencontres avec chacun des chefs de partis avait jusqu'ici suscité peu de réactions. Pourtant, l'image où le maire de Québec pose à l'hôtel de ville en compagnie de Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, a subi une déferlante de remarques. 

Que le maire Marchand n'a pas tardé à condamner, jugeant «déplorables» les attaques écrites. 

«Toutes les opinions sont les bienvenues, les insultes ne seront jamais tolérées. Je considère ici que les messages ne sont plus axés sur le débat d'idées, mais sur des injures personnelles. C'est donc la première, et je souhaite la dernière fois, que je fermerai les commentaires sur une publication», a-t-il avisé publiquement, dans la série de messages en ligne.



Une vingtaine d'internautes ont été bloqués «parce qu'ils allaient trop loin», a fait savoir l'attaché de presse Thomas Gaudreault. Aucune plainte ne sera toutefois acheminée aux corps policiers relativement à ces insultes.

«J’accepterai toutes les idées, les débats et les prises d’opinion contraires aux miennes, mais de tomber dans des commentaires homophobes, irrespectueux envers nos familles et carrément haineux, je trouve ça épouvantablement lâche. Nous sommes en 2022, insulter les gens en les traitant de ''fif'' ou de ''tapette'', c’est franchement dépassé», a-t-il écrit au Soleil

Politiciens ciblés

Ce n'est pas la première fois que ses détracteurs sont actifs sur ses différents réseaux sociaux. En février, en pleine série de manifestations anti-mesures sanitaires organisées à Québec, le maire avait reçu des messages s'apparentant à des menaces. Une dizaine avaient été acheminés au Service de police de la Ville de Québec.

De l'avis de Québec solidaire, ces plus récents événements ne font que refléter «le climat de violence envers les élus qui a caractérisé la récente campagne électorale». 

«Nos équipes web ont été accaparées toute la campagne par des messages de ce type, dont plusieurs ont été signalés à la police parce que l’on craignait pour la sécurité d’une ou de plusieurs personnes», a indiqué samedi la directrice des communications du Bureau national de Québec solidaire, Gabrielle Brais Harvey. 

Le jour même du vote, un individu aurait aussi été arrêté pour des propos menaçants à l'endroit du chef solidaire, selon les informations du Soleil

«À moyen terme, les élus de l’Assemblée nationale devront se concerter afin d’agir pour endiguer ce problème, mais à court terme, il est important que nos élus puissent continuer de se sentir en sécurité au Québec», exprime le parti.