Décès d'Amélie Champagne : le coroner enquête, le CIUSSS avare de commentaires

Amélie Champagne avait été admise à l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke quelques jours avant son décès.

La coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, a ordonné la tenue d’une enquête publique portant sur le décès d'Amélie Champagne, survenu le 11 septembre dernier. La jeune montréalaise avait été hébergée à l'unité psychiatrique de l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke quelques jours avant le drame.


La jeune femme de 22 ans s'est enlevé la vie alors qu’elle souffrait de persistants symptômes de la maladie de Lyme. Selon un reportage publié mardi par La Presse, Amélie Champagne avait été admise à l’urgence psychiatrique sherbrookoise le 7 septembre après qu'elle ait une première fois tenté de mettre fin à ses jours.

Une prise en charge complète à Sherbrooke n’était pas possible puisque le suivi doit se faire dans le code postal de résidence de la patiente, avait-on indiqué à ses parents.

Amélie Champagne s’est enlevé la vie le 11 septembre.

Or, la Loi sur les services de santé et les services sociaux, par son sixième article, garantit que «toute personne a le droit de choisir le professionnel ou l’établissement duquel elle désire recevoir des services de santé ou des services sociaux».

Toujours selon La Presse, Mme Champagne a passé son temps à Sherbrooke alitée sur une civière dans un couloir, car il n'y avait plus de chambre libre.

Lorsque La Tribune a joint le CIUSSS de l'Estrie-CHUS, mardi, pour faire un suivi sur ce drame, mais aussi sur la situation en général en psychiatrie dans la région, l'établissement n'a pas voulu libérer un porte-parole pour une entrevue.

« Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, à l'image des autres établissements impliqués dans la trajectoire de soins, offrira son entière collaboration à l’enquête publique du coroner. Dans le contexte, nous ne commenterons pas ce dossier afin de respecter la confidentialité et le processus d’enquête. Par ailleurs, nous accueillons favorablement tout ce qui peut contribuer à la réflexion collective sur les enjeux liés à la problématique de santé mentale, dans la région et partout au Québec », mentionne l'équipe des relations médias dans un courriel auquel est aussi joint un message de sincères condoléances du directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques du CIUSSS, Yann Belzile.

Enquête

Sur cette enquête d'ailleurs, c'est la coroner Me Julie-Kim Godin qui a été désignée par Me Descary pour présider cette enquête. Me Godin sera assistée par un procureur qui sera nommé prochainement.

« L'enquête publique vise à faire la lumière sur la cause et les circonstances du décès de Mme Champagne. Plus précisément, les audiences permettront à toute personne d'intérêt de s'exprimer concernant les circonstances de ce décès afin d'en analyser tous les facteurs contributifs, et ce, en vue de proposer des pistes de solutions pour une meilleure protection de la vie humaine », mentionne-t-on dans un communiqué de presse.

« Le coroner enquêteur ne peut en aucun cas se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle d'une personne.  Les détails de cette enquête ainsi que les dates des audiences seront communiqués ultérieurement.  »

« Des années d'errance médicale »

Depuis le décès de la jeune femme, son père, Alain Champagne, a déploré dans des entrevues les ratés du système hospitalier, qui n'aurait pas su prendre en charge sa fille suicidaire.

M. Champagne expliquait récemment dans une publication sur LinkedIn que la maladie de Lyme avait «essentiellement kidnappé» sa fille Amélie.

«Après des années d'errance médicale au Québec - et finalement avoir obtenu un test positif aux États-Unis en juin dernier - au fil du temps et malgré les traitements récents, la maladie avait évolué bien au-delà des nombreux symptômes physiques et avait maintenant un impact sévère au niveau cérébral», écrivait-il.

Et après que la jeune femme eut tenté de s'enlever la vie, le système de santé aurait été incapable de la prendre en charge, a indiqué M. Champagne dans des entrevues.

Vous avez besoin d'aide: 

Info sociale: 811 option 2

Tel-Jeunes: 1-800-263-2266

JEVI: 819-564-1354