Mesures d’urgence levées aux Îles-de-la-Madeleine

Au lendemain du passage de l’ouragan Fiona, les Îles-de-la-Madeleine ont retrouvé leur calme et leur beauté légendaires.

Après la pluie, les débordements côtiers et les vents destructeurs de l’ouragan Fiona, les Îles-de-la-Madeleine ont retrouvé leur calme et leur beauté légendaires. Par conséquent, la municipalité a levé les mesures d’urgence en début de soirée dimanche et le ministère des Transports (MTQ) a rouvert la route 199. La vice-première ministre Geneviève Guilbault est aussi venue constater l’ampleur des dégâts.


«On rentre dans une période de rétablissement, se réjouit le maire suppléant, Richard Leblanc. Les équipes municipales ont procédé au nettoyage des routes et des chemins municipaux. On a aussi fait l’inspection de nos bâtiments. 

«Puis, bonne nouvelle, aucun dommage majeur n’est à déplorer.» Ainsi, la municipalité pourra rouvrir ses infrastructures municipales dès lundi matin.

Les quatre centres d’hébergement temporaires ont été fermés à minuit samedi. Le niveau des réservoirs de Havre-Aubert est revenu à la normale et il n’y a plus de restriction concernant l’eau potable. 

«Aussi, nos travaux de lutte à l’érosion ont fonctionné sur La Grave, mentionne M. Leblanc. C’est vraiment impressionnant à constater. Donc, la pente de la recharge de plage a été modifiée par les vagues, telle que l’avaient prédit les différents experts.»

L’élu ne peut s’empêcher de souligner que son administration municipale avait une pensée spéciale pour tous les citoyens dont les résidences et bâtiments ont subi des dommages. «Nous sommes aussi de tout cœur avec nos voisins des Maritimes qui ont aussi été touchés par l’ouragan Fiona», tient-il à mentionner.

Encore une vingtaine de pannes d’électricité

En fin de journée dimanche, Hydro-Québec comptabilisait 29 pannes d’électricité et 274 abonnés étaient encore privés de courant dans les villages des Îles. De ce nombre, 67 se trouvaient à l’Île-d’Entrée, dont le territoire est complètement détaché de l’archipel. Une équipe d’Hydro-Québec a été dépêchée pour se rendre par bateau sur cette île.

«On peut s’attendre à ce que les délais de rétablissement puissent aller jusqu’à demain [lundi] pour certains clients, prévient la conseillère aux relations avec le milieu. Il reste encore beaucoup d’heures de travail devant nous avant que nos équipes prennent du repos et se succèdent. Aussi, chaque panne a un niveau de priorité.»

Ariane Doucet-Michaud souligne aussi que, lorsque le réseau est remis en fonction, il est possible que de petites pannes puissent survenir à nouveau. «On lance un message de patience, mais on vous assure que toutes les équipes vont rester mobilisées sur l’archipel tant et aussi longtemps que le courant du dernier client ne sera pas rétabli.»

Nettoyage du réseau routier

Des employés du MTQ ont procédé au nettoyage du réseau routier afin de retirer les débris qui s’étaient accumulés sur la chaussée. Dimanche matin, le ministère a affecté une équipe composée de trois ingénieurs et d’un technicien pour inspecter les structures et les chaussées afin de vérifier leur état. 

«Le ministère assure que les structures et les chaussées sont pleinement sécuritaires pour les usagers, soutient le porte-parole. On invite tout de même la population à faire preuve de prudence dans ses déplacements puisque des portions d’accotements ont été endommagées par les fortes vagues des dernières heures. 

«Des actions seront entreprises afin de les réparer d’ici les prochains jours. Également, des glissières ont été endommagées à certains endroits et devront être remplacées au cours des prochains jours.» Jean-Philippe Langlais prévient aussi que des débris et du sable peuvent encore se trouver sur la chaussée.

Un secteur à surveiller est celui situé à l’approche du pont du Détroit en raison de cahots qui se sont formés. «On invite les usagers à être prudents et à ralentir», insiste M. Langlais. La tempête a aussi entraîné un affaissement partiel de l’accotement dans le secteur de Pointe-au-Loup, où des feux de chantier ont été installés pour que la circulation se fasse en alternance. Par ailleurs, un inventaire complet sera réalisé au cours des prochains jours afin de mesurer l’étendue réelle des dommages occasionnés par la tempête.

La ministre Guilbault a constaté les dégâts

À l’issue de sa tournée du territoire, la ministre de la Sécurité publique s’est dite rassurée de constater que l’ampleur des dégâts était moins pire qu’elle ne l’avait appréhendée avant d’arriver sur l’archipel. «Dans un monde idéal, c’est sûr qu’on n’aurait pas voulu avoir cette tempête, a nuancé Geneviève Guilbault. Mais ça aurait pu être pire. 

«Le niveau de préparation et la capacité d’intervention de la municipalité, en soutien avec les partenaires, ont été assez impressionnants. Aucun blessé, aucun décès. On n’a pas eu de centres d’hébergement bondés. On n’a pas eu d’enjeu d’eau potable. Il y a encore des personnes qui n’ont pas retrouvé l’électricité, mais ce sont de petits nombres.»

La ministre Geneviève Guilbault en compagnie du directeur de l’ingénierie de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jean A. Hubert, qui lui explique les dommages causés aux travaux d’enrochement de la falaise de Cap-aux-Meules.

Malgré le fait que le secteur de La Grave ait été complètement submergé, la vice-première ministre s’est dite heureuse de constater que les travaux d’enrochement avaient été efficaces. Son gouvernement avait octroyé 4 millions$ pour ces travaux. «Ça aurait pu être pire», martèle Mme Guilbault.

La ministre a invité les citoyens dont l’habitation a subi des dommages qui ne sont pas couverts par leur compagnie d’assurances à s’adresser à son ministère, qui dispose d’un programme d’indemnisations. Cependant, celui-ci s’adresse uniquement aux résidences principales. «Un chalet qui est une résidence secondaire personnelle n’est pas couvert par le programme», précise-t-elle.

Son gouvernement offrira également un soutien financier à la municipalité des Îles-de-la-Madeleine. D’ailleurs, des dommages causés par l’ouragan retarderont d’une semaine les travaux d’enrochement de la falaise de Cap-aux-Meules qui étaient déjà en cours. La ministre sait déjà que la facture s’élevant à 166 00$ devra être prise en charge par Québec.

Mme Guilbault a aussi annoncé l’ouverture d’un bureau de son ministère aux Îles afin de faciliter les réclamations. Elle a ajouté que le processus d’accompagnement sera rapide.