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En pleine course au championnat contre les Dodgers de Los Angeles, le lanceur de 26 ans des Astros de Houston retirait sur trois prises les huit premiers frappeurs des Dodgers à lui faire face, battant le record de sept établi plus tôt durant la saison par Joe Cowley des White Sox de Chicago. Personne n’avait jamais retiré au bâton autant de frappeurs pour démarrer un match dans l’ère moderne. En fait, le seul qui avait fait mieux était Mickey Welch des Giants de New York en 1884!

«Je me souviens d’avoir lancé beaucoup de balles rapides hautes ce soir-là et il y avait beaucoup d’énergie dans le stade», relate Deshaies. Steve Sax, Reggie Williams et Enos Cabell en première manche, Pedro Guerrero, Alex Trevino et Jeff Hamilton en deuxième, puis Dave Anderson et Jose Gonzalez en troisième sont donc tous rentrés à l’abri des visiteurs bredouilles, mystifiés par ses tirs.

«Honnêtement, je n’avais pas réalisé que je m’approchais d’un record avant d’avoir retiré Anderson. Là, il y a eu beaucoup d’applaudissements et une annonce sur le tableau indicateur comme de quoi j’avais égalé la marque de l’ère moderne. Il y en a eu une autre quand je l’ai battue», rappelle l’ex-athlète maintenant âgé de 62 ans devenu commentateur pour les matchs des Cubs de Chicago.

Stoppé par See

Normalement, Deshaies aurait ensuite affronté le partant des Dodgers Dennis Powell, mais le gérant Tommy Ladorda en a eu assez après l’avoir vu accorder deux points en autant de manches. C’est donc le frappeur d’urgence Larry See qui s’est présenté au bâton.

«J’avais deux balles et deux prises contre lui, j’étais à une prise d’atteindre le cap de neuf d’affilée, mais il a frappé un ballon au deuxième but. Je pense que si j’avais lancé la balle un peu plus haut, ça y était!» Deshaies a terminé le match, un blanchissage de deux coups sûrs, avec dix retraits au bâton.

«Ce qui est fantastique, c’est que le lendemain, Nolan Ryan a eu un départ de huit manches et un seul coup sûr contre les Giants et que le surlendemain, c’est Mike Scott qui lançait un match sans point ni coup sûr contre les Giants pour nous permettre de remporter le championnat de la division Ouest de la Ligue nationale. C’était vraiment magique!», poursuit celui qui s’estime choyé d’avoir eu comme coéquipiers ces légendes du baseball.

Les damnés Mets

Le seul obstacle entre les Astros et une présence en Série mondiale cette année-là était les fameux Mets de New York. «Ils avaient gagné 108 matchs cette année-là. Tu sais, Darryl Strawberry, Gary Carter, Keith Hernandez...»

«On était à deux retraits d’égaler la série dans le sixième match. On menait 3-0 en neuvième et les Mets ont marqué trois fois», raconte Deshaies à propos de ce match où les Mets ont finalement éliminé les Astros dans une victoire de 7-6 en... seizième manche. «Et dire que nous avions Mike Scott qui était prêt à lancer le septième match...», se souvient l’ex-lanceur avec nostalgie.

Quant au record de Deshaies, il allait tenir encore 35 ans, Jacob DeGrom et German Marquez l’égalant en 2014 et 2018 respectivement avant que Pablo Lopez des Marlins de Miami ne le batte en 2021 en commençant un match contre les Braves d’Atlanta avec neuf retraits sur des prises.

«Les records comme les 5714 retraits au bâton en carrière de Nolan [Ryan] ne seront probablement jamais battus, car les lanceurs ne lancent plus autant. Mais il y a tellement de retraits sur des prises aujourd’hui que les records de matchs sont tous susceptibles d’être battus», philosophe-t-il.

«J’aurais aimé conserver mon record, mais je trouve ça intéressant que ce soit un gars comme Pablo qui l’ait battu, car Pablo n’est pas une superstar comme DeGrom ou Corbin Burnes, c’est un col bleu comme moi.»

Des ancêtres de Warwick

Par ailleurs, ceux qui ont remarqué le patronyme francophone de Deshaies seront heureux d’apprendre que les grands-parents du lanceur gaucher étaient originaires de Warwick, dans les Bois-Francs. «Mon grand-père était né à New York de parents québécois et avait grandi au Québec pour ensuite retourner aux États-Unis», raconte Deshaies.

Il prononce d’ailleurs son nom à l’anglaise, soit «des chaises», une prononciation qui remonte à l’époque où ses ancêtres sont revenus s’établir du côté sud de la frontière canado-américaine.

«La première fois que j’ai joué au Stade olympique contre les Expos, l’annonceur est venu me voir pour me dire que je prononçais mal mon nom et pour me demander s’il pouvait l’annoncer à la française, soit “des haies”. J’ai dit oui, bien sûr!», termine-t-il.

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LE CHIFFRE

Le nombre de coups de circuit d’Albert Pujols, des Cardinals de Saint-Louis, en carrière. Vendredi, il restait 11 parties à celui qui a annoncé sa retraite au terme de la présente saison pour devenir le quatrième membre du club des 700 longues balles. Les autres? Barry Bonds, Hank Aaron et Babe Ruth.

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LE GRAND CHELEM

Lundi, Max Scherzer des Mets de New York a remporté sa 200e victoire en carrière avec panache : il a lancé six manches parfaites, retirant neuf Brewers sur des prises, avant d’être relevé par Tyler Megill. La vie est belle pour les partants qui frôlent la quarantaine alors que Scherzer (38 ans) et Justin Verlander (39 ans) des Astros de Houston connaissent des saisons d’exception.

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LE GOLDEN SOMBRERO

De son côté, Patrick Corbin des Nationals de Washington, qui a déjà subi 18 défaites cette saison, est en voie de devenir le premier lanceur en près de deux décennies à perdre 20 matchs dans les majeures. Mike Maroth, qui en avait perdu 21 avec les Tigers de Detroit en 2003, est le dernier à avoir connu une saison aussi honteuse.

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