De la même façon qu’à la dernière campagne électorale fédérale, MEC posait 31 questions en lien avec ses recommandations, listées dans le document Recommandations pour l’avancement de l’électrification des transports au Québec. Comme mentionné il y a trois semaines, MEC a réalisé une vidéo avec chaque parti ayant accepté l’invitation.
Dans une formule différente du débat traditionnel où la cacophonie peut facilement s’installer, les candidats suivants ont été interrogés tour à tour : Pierre Nantel, candidat du Parti québécois (PQ) dans Marie-Victorin, Benoit Charette, candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) et député sortant dans Deux-Montagnes, la solidaire Ruba Ghazal, candidate et députée sortante dans Mercier, et enfin, Karl Filion, candidat du Parti libéral du Québec (PLQ) dans Vanier-Les Rivières, à Québec.
Seul le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a pas accepté de participer à l’exercice, «hormis le fait qu’on a reçu des accusés de réception et qu’ils ont abonné notre directrice des programmes à leur infolettre», affirme Daniel Breton, pdg de MEC. «On aurait bien aimé ça leur parler. On les a invités à plusieurs reprises...»
M. Breton voit le résultat de cet exercice comme une bonne nouvelle. «Ce qui est encourageant, c’est que pour quatre partis sur cinq, l’électrification des transports représente maintenant un enjeu sérieux sur lequel tous se penchent et qu’ils considèrent important», dit-il.
Promesse de maintien des rabais
Dans l’ensemble, les quatre partis interrogés sont en faveur du maintien des rabais à l’achat de véhicules électriques. Même que le PQ et le PLQ augmenteraient le rabais de 1000 $ pour le ramener au niveau d’avant le dernier budget provincial, qui était de 8000 $.
Quant à un rabais pour les ménages et individus à faible revenu, il n’y a pas consensus. La CAQ dit que «ça a été étudié, pas que ça ne fait pas partie des plans». Même chose au PLQ. Le PQ se dit plutôt favorable à l’autopartage. De son côté, Québec solidaire est catégoriquement pour.
M. Breton en a profité pour poser une question relative à l’électrification des traversiers au Québec. Lors d’un récent voyage en Norvège, il a appris que 400 des 825 traversiers étaient électriques dans ce pays nordique.
«Le dossier des traversiers, c’est une chose que je ne peux pas m’empêcher de ramener sur la table. Parce qu’il y a 10 ans, lorsque j’étais au gouvernement, on en avait mis ça dans notre stratégie d’électrification dans les transports. On l’a mis en avant-scène après ce que j’ai vu en Norvège. Je sens que les gens disent: “OK, peut-être qu’il faudrait regarder ça!”»
Il a aussi été étonné que les partis n’étaient pas plus chauds à l’idée de donner des rabais à l’achat de véhicules hors route électriques, surtout qu’il y a des entreprises québécoises qui se taillent une place dans ce créneau. «Je pense qu’il y a du travail à faire auprès des partis de ce côté-là.»
Autres mesures
Le recyclage des batteries reçoit une adhésion variable, selon les partis. Chez QS, on est absolument pour, dans son approche qui prône l’économie circulaire. Les caquistes disent «qu’il faut anticiper» le recyclage des composantes et qu’une nouvelle mouture du règlement a été déposée. Les libéraux sont pour également. Au PQ, M. Nantel disait qu’il fallait «examiner la filière du recyclage».
Sur la question d’implanter un système de redevance ou de remise fiscalement neutre — communément appelée bonus-malus — sur les véhicules polluants, les positions des partis sont divergentes. Le PQ serait favorable à imposer un malus, mais il n’y a pas d’alternative pour le moment, dit M. Nantel. Cela arriverait plus tard quand il y a moins de rareté dans la livraison des véhicules électriques.
À la CAQ, ce n’est pas dans les cartons. «Le Québec, c’est là où les taxes et les impôts sont les plus élevés», lance M. Charette. «En dépit de la disponibilité des véhicules électriques, on pénaliserait les gens... C’est non!»
Au PLQ, c’est non aussi. «Notre approche, c’est de donner le plus de choix aux gens», explique M. Filion.
Chez QS, Mme Ghazal affirme qu’on serait en faveur d’un malus de 15 %, qui serait modulé selon la situation familiale, l’utilisation pour le travail ou pour les gens en région éloignée. Et ce serait un malus à l’achat.
Les quatre vidéos de MEC peuvent être regardées à emc-mec.ca/fr/