Condamné à 9 ans et demi de prison pour une tentative de meurtre dans un bar

Le soir du 19 octobre 2019, Yoan Khoja Dorval fête ses 21 ans en consommant beaucoup de drogues et d’alcool.

L’auteur d’une violente agression à coups de couteau au bar Le Dooly’s de Sainte-Foy en 2019, Yoan Khoja Dorval, est condamné à une peine de 9 ans et demi de pénitencier pour un crime d’une «gratuité» et d’une «brutalité» importantes, note le tribunal.


Le soir du 19 octobre 2019, Yoan Khoja Dorval fête ses 21 ans en consommant beaucoup de drogues et d’alcool. Vers 3h, Khoja Dorval, intoxiqué, décide de se mêler d’une chicane entre fêtards.

Il sort un couteau avec une lame repliable longue de quatre pouces et assène pas moins de 12 coups au thorax et aux bras d’un jeune homme de 19 ans, un individu qui lui est parfaitement inconnu, rappelle la juge Marie-Claude Gilbert de la Cour du Québec, en rendant sa décision sur la peine vendredi.

L’agresseur glisse dans le sang de sa victime, tombe, se relève et continue de frapper jusqu’à ce que le jeune homme s’effondre. Des amis de la victime tentent de s’interposer. Yoan Khoja Dorval prend la fuite et jettera son chandail ensanglanté et le couteau dans une poubelle.

L’agression a été filmée par les caméras du bar. Plusieurs témoins ont identifié l’agresseur et appellent les policiers. Khoja Dorval sera arrêté quelques minutes après l’attaque, à moins d’un kilomètre du bar.

La peur de mourir

La vie du jeune homme attaqué aurait réellement pu s’arrêter ce soir-là, fait remarquer la juge Gilbert, ajoutant qu’un transport rapide à l’hôpital et une opération quasi immédiate après les faits lui ont sauvé la vie. «À 19 ans, la victime a connu la peur de mourir», insiste la juge.

La victime a dû cesser ses études. Avec l’aide de ses proches et en faisant preuve d’une résilience que la juge qualifie de «remarquable», il est aujourd’hui en mesure de travailler dans un restaurant.

Yoan Khoja Dorval a plaidé coupable à l’accusation de tentative de meurtre en juin 2021. Il a aussi réglé en même temps une accusation de fraude, de supposition de personne, d’usage de document contrefait, d’entrave, de possession d’arme prohibée et de bris de conditions.

La Couronne réclamait une peine globale de 10 ans. La défense suggérait une peine de cinq ans, en raison des problèmes de toxicomanie de l’individu.

Yoan Khoja Dorval a plusieurs antécédents de violence en chambre de la jeunesse et a eu un cheminement scolaire difficile.

Les agents de probation qui ont interrogé Khoja Dorval évaluent que le jeune homme valorisait la criminalité et aimait l’image d’être un gangster. Le jeune homme affirme maintenant ne plus se reconnaître dans cet univers. Il a fait une thérapie contre la toxicomanie depuis son arrestation.

Le pronostic de réhabilitation reste toutefois sombre, concluent les agents. 

L’accusé «a choisi de s’intoxiquer» et «sait qu’en état de consommation, il peut devenir violent», tranche la juge Gilbert, en imposant une peine globale de neuf ans et demi, de laquelle il reste environ 8 ans et demi à purger, une fois soustraite la détention provisoire.