Le temps de «prendre charge» est arrivé chez le Drakkar

L'entraîneur-chef du Drakkar Jean-François Grégoire a ajouté le poste de directeur général à ses fonctions ces dernières semaines.

En début de semaine, les joueurs du Drakkar de Baie-Comeau ont eu droit à une visite de la centrale hydroélectrique Manic-5, histoire de s’imprégner la fierté qui habite les gens de la région. Débarqué sur la Côte-Nord depuis cinq ans, l’entraîneur-chef et nouveau directeur général Jean-François Grégoire veut que sa troupe soit animée par ce même sentiment d’appartenance.


En fin de semaine, le Drakkar entame l’an 2 de sa reconstruction. Pour l’occasion, l’Océanic de Rimouski sera de passage au Centre Henry-Leonard, samedi et dimanche à 16h, pour les deux premiers matchs de la saison régulière de la LHMQ.

«Je dis souvent qu’on a deux bras, deux jambes et une tête comme tout le monde. On est rendu à l’étape où il ne faut pas juste dire qu’on n’a pas à se laisser impressionner par l’adversaire, mais de montrer qu’on ne l’est pas», affirme celui qui a hérité du chapeau de DG à la suite du départ de Pierre Rioux, qui a quitté récemment pour occuper un poste de dépisteur de la LNH avec les Rangers de New York.

Il ne faut pas penser que la philosophie sera différente sous sa houlette. En qualité d’entraîneur-chef, il avait adhéré au plan établi pendant la première année de la pandémie en 2020-2021, où le Drakkar avait orchestré un virage jeunesse.

«La saison, c’était l’an 1, c’était année, c’est la deuxième année de notre plan. Nous avons plusieurs joueurs qui en sont à notre troisième saison avec nous, comme les Dufort [Isaac], Gagnon [Félix], Lavoie [Anthony], Ciarlo [Olivier]. Je veux les voir prendre charge. J’ai aimé notre camp d’entraînement. Certains automatismes sont revenus rapidement, comme notre éthique de travail. Lorsqu’on a des acquis, on peut passer à autre chose», expliquait-il au Soleil, mercredi.

Quatre joueurs de 16 ans

Le Drakkar n’a pas tenu de camp de recrues, en août, préférant que les jeunes et les vétérans de retour puissent avoir le temps pour se familiariser. C’était sans savoir que quatre joueurs de 16 ans, dont le choix de première ronde (4e) Justin Poirier, allaient le forcer à leur faire une place dans l’alignement.

«Ce n’était pas prévu qu’on ait quatre joueurs de 16 ans. Si on les garde avec nous, c’est qu’ils étaient supérieurs à ceux qu’on a retranchés. Si l’écart avait minime, on n’aurait pas fait ça. Maintenant, nos joueurs plus âgés devront prendre charge», disait Grégoire.

En fait, les quatre premiers joueurs repêchés par le Drakkar en 2022 ont percé l’alignement. En plus de Poirer, on pense aux défenseurs Julien Lanthier (première ronde) et Alexis Bernier (deuxième ronde) ainsi qu’à l’attaquant Olivier Lemieux (troisième ronde).

Grégoire tient aussi à ce que les vétérans s’imposent, comme le gardien de 20 ans Olivier Adam, qui formera un duo stable devant le filet avec l’autre Olivier, Ciarlo celui-là. Il s’attend aussi à une bonne production de Xavier Fortin, auteur de tout près d’un point par match, l’an passé. Le vétéran a donné le ton avec une récolte de 11 points en matchs pré-saison, menant la LHJMQ pour les buts (6) et les points en matchs préparatoires, Poirier s’étant aussi démarqué dès son arrivée avec cinq buts en autant de matchs.

«Justin est un franc-tireur, c’est un élément qu’on n’avait pas lorsqu’on l’a repêché. Il veut la rondelle, il veut faire la différence, il a bon lancer, c’est un marqueur naturel et il aura un rôle important avec ce qu’il amène, même s’il a 16 ans», affirmait Grégoire, qui est également ravi par l’adaptation du Tchèque Matyas Melvosky, un centre imposant de 6 pieds 1 pouce et 190 livres.

Le Drakkar se retrouve dans une division qui sera dominée par les Remparts de Québec et l’Océanic de Rimouski, qu’il affrontera huit fois chacun.

«J’aime ça affronter des équipes aguerries qui ont des objectifs établis, c’est de cette façon qu’on progresse. Il faut croire en nous à tous les matchs, même si comme tout le monde on en jouera des bons et mauvais. L’objectif est de progresse et prendre charge !»