«Le Stade a besoin d’amour»

Les Capitales ont été sacrés champions de la Ligue Frontier. 

Les Capitales de Québec viennent peut-être de connaître la plus belle saison de leur histoire, tant sur le terrain que dans les gradins. Championnat, records, affluence, tous les indicateurs pointent vers une popularité encore plus importante au cours des prochaines années. Pour cela, le Stade Canac devra être en mesure de répondre à l’appel.


Le vieux stade du parc Victoria fêtera bientôt son 85e anniversaire. Son charisme est indéniable, son emplacement est exceptionnel, mais des travaux majeurs y seront nécessaires à courte échéance. L’idée d’en construire un nouveau a même été avancée.

«Le stade a besoin d’amour et les gens impliqués, autant la Ville de Québec que les Capitales, en sont conscients. Il y a un plan de cinq ans qui a été établi pour y faire des rénovations, la volonté est là et on doit tout évaluer avec eux, mais comme équipe, on aimerait un délai plus court, car on ne veut pas toucher au calendrier. Tout cela est à la fois complexe et important pour l’avenir des Capitales», disait le président Michel Laplante lors du bilan de fin de saison des champions de la Ligue Frontier, jeudi.

Pour la première fois, le stade est inscrit dans le plan quinquennal de la ville. À terme, des travaux d’environ 10 millions$ devront y être apportés pour le rendre «au goût du jour», notamment au niveau de l’accueil, des estrades, des installations hivernales, etc. Les Capitales ont un urgent besoin d’ajouter des concessions alimentaires puisqu’ils sont limités à un seul emplacement pour la cuisson, ce qui provoque de longues files d’attente dans le hall d’entrée. Ils doivent aussi changer les projecteurs extérieurs, entre autres.

«Aujourd’hui, les employeurs sont créatifs pour attirer des travailleurs. Nous, on n’est pas rendu à l’étape d’avoir une table de «ping pong» pour se divertir, on serait content juste avoir de l’air climatisé dans le bureau et de l’internet qui fonctionne», précisait-il à la blague.

Un nouveau stade?

Pour l’instant, la ville penche du côté des rénovations, mais le succès du baseball dans la capitale pourrait-elle amener les autorités municipales à en construire un tout nouveau tout beau ? Une question à 30 millions$.

«Il faut tout regarder, mais la décision appartient à la ville et aux élus, et non pas aux Capitales. Le problème, c’est qu’on a un emplacement de rêve. Ça prendrait deux ou trois ans pour détruire et reconstruire sur le même site, on ne peut pas se permettre cela. Les coûts des travaux ont tellement augmenté, peut-être qu'un stade neuf, c’est ça l’option, je ne sais pas. C’est le fun qu’on participe, qu’on donne notre opinion, mais ça va au-delà de nous. Aujourd’hui, les intentions de la ville sont de revamper le stade», répondait Laplante.

Sous la direction de Complexe Baseball Victoria, le stade est occupé à 15% par les Capitales. Le reste du temps appartient au sport-études, au baseball junior et mineur et à la location du terrain, été comme hiver.

«Le succès a dépassé nos attentes. Dans notre plan d’affaires, on pensait que le dôme serait occupé entre 65 à 67 heures et qu’environ 1500 athlètes en profiteraient, mais on est au-delà de 2500 et de 80 à 82 heures de location par semaine, même plus que ça. Est-ce qu’on pourrait avoir un bâtiment pour les accueillir mieux que ça ? Voilà le genre de choses que l’on présente à la ville et nous avons vraiment l’impression d’avoir une écoute favorable», ajoutait Laplante.

Peu importe le sort qui sera réservé au stade, les Capitales ont des projets en tête et du pain sur la planche, autant dans les prochains mois que les prochaines années.

«Nous avons toujours eu l’appui de nos propriétaires, Jean, Philippe et Pierre Tremblay. Ils ont toujours dit que les Capitales étaient là pour rester On est en selle et plus solide que jamais !», notait le directeur général Charles Demers.

Les joueurs repartis

Déjà, les odeurs du championnat se dissipent peu à peu. Les joueurs sont repartis transmettre la bonne nouvelle dans les villes où ils vivent, au Canada comme aux États-Unis, en République dominicaine comme à Cuba.

«Après ce qu’on a vécu ces dernières années, je n’ai pas le choix de dire que c’est la plus belle saison, la plus spéciale», notait le gérant Patrick Scalabrini, qui espère voir quelques joueurs se retrouver dans le baseball affilié, comme les Miguel Cienfuegos et les deux Parra (Jeffry et Franklin). Cienfuegos se trouve déjà à Adélaïde, en Australie, où il jouera au baseball d’hiver.

Selon lui, le premier rang de la division Est, le championnat des séries et les nombreux records établis en 2022 pourraient l’aider dans son recrutement pour la saison 2023.

«On s’est fait connaître, on a montré qu’on avait une organisation sérieux et une équipe gagnante. Tous les joueurs qui sont passés ici ont vu l’ambiance, l’appui de la foule et trouvé que c’était un endroit unique pour jouer», ajoutait-il, bague de championnat au doigt. Mais ce n’était pas celle de 2022. Après tout, l’homme de baseball possède l’embarras du choix, lui qui compte six titres à titre de gérant de l’équipe.