Une mère coupable d'avoir voulu noyer son bébé

Le palais de justice de Québec

Une mère de 33 ans a admis avoir voulu noyer son bébé en lui plongeant la tête sous l’eau à quelques reprises en plus de l’avoir secoué. Elle a plaidé coupable à une accusation de voies de fait.


La femme de Québec, sans antécédent judiciaire, écoute le récit de la procureure de la Couronne Me Andréanne Sirois en essuyant quelques larmes.

Le 11 avril 2021, l’accusée appelle sa sœur en panique. «Je suis sur le bord de faire une gaffe», lance-t-elle au bout du fil.

Lorsque la sœur arrive au logement, l’accusée lui demande de prendre son fils, alors âgé d’environ 15 mois, et de l’amener dans une chambre. La mère a des idées noires et demande de contacter les policiers.

L’accusée confiera à sa sœur et à son beau-frère, aussi présent, qu’à quelques reprises, elle a voulu noyer son bébé en plongeant la tête de l'enfant sous l'eau. À chaque fois, elle sortait le bébé de l'eau au bout de quatre ou cinq secondes et le serrait dans ses bras. 

La mère admet aussi à ses proches avoir secoué son bébé à quelques reprises.

Les événements sont survenus dans un contexte de «trop-plein» et de fatigue intense, signale la poursuite.

L’enfant a été examiné par un pédiatre et ne garde pas de séquelles. Il a depuis été confié à son père, mais la mère a pu garder certains accès à son enfant. «Oui, j’ai des regrets, mais on ne peut pas effacer ce qui s’est passé, on peut juste s’arranger pour que ça ne se reproduise plus jamais», a dit la mère devant le tribunal.

La juge Marie-Claude Gilbert de la Cour du Québec, qui aura à imposer une peine à l’accusée dans quelques mois, a fait remarquer à la mère qu’elle avait appelé à l’aide au bon moment. «J’ai appelé à l’aide avant de commettre l’irréparable», confirme la mère.

Le dossier reviendra à la cour en novembre, après la confection d'un rapport présentenciel demandé par l'avocate de la défense, Me Dominique Cantin.

* L'identité de la mère n'est pas révélée pour protéger celle de l'enfant.