Chronique|

Des Toyota Corolla converties en camionnettes électriques par Upcycle

Cette camionnette, l’ECRV de la firme Upcycle de Summerside à l’Île-du-Prince-Édourard, est une berline Toyota Corolla convertie à l’électricité. Elle a la même charge utile et la même capacité de remorquage que la Corolla à essence.

CHRONIQUE / Un atelier de mécanique écoresponsable de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, a initié un projet de conversion de berlines Toyota Corolla à essence en camionnettes compactes, entièrement électriques.


Fondé par un couple d’immigrés brésiliens, Natal de Avila Antonini et Magali Freiberger dos Santos, Upcycle Green Technology est d’abord un atelier de mécanique qui suit «un protocole strict et des technologies propres pour faire le sale travail le plus proprement possible, ayant pour but d’assurer la satisfaction de nos clients et de protéger l’environnement pour les générations futures à Summerside et dans l’Île-du-Prince-Édouard», peut-on lire dans le site Web de l’entreprise (upcyclegreentech.com).

Les fondateurs se sont inspirés de la camionnette Saveiro que le constructeur Volkswagen fabrique dans ses usines au Brésil pour proposer un véhicule issu de la plateforme d’une berline Toyota Corolla. «Pour faire une camionnette compacte, nous avions besoin d’un petit véhicule», répond Magali Freiberger dos Santos lorsqu’on lui a posé la question. «Cette voiture [la Corolla] est parmi les plus vendues en Amérique du Nord, il est donc facile d’en trouver et d’en acheter. Elle est très résistante et a une mécanique et une structure fiables. Un autre point essentiel était la résistance à la corrosion, ce qui est très important au Canada, en raison du sel de déglaçage épandu sur nos routes en hiver.»

Depuis le début de 2021, Upcycle a produit deux prototypes de cette camionnette convertie avec un moteur électrique de 100 kilowatts (équivalent à 134 chevaux) qui produit un couple de 235 newtons-mètres (173 livres-pieds). Ce moteur est alimenté par une batterie de 26,2 kilowatts-heures, fournissant ainsi une autonomie de 150 kilomètres.

«Nous prévoyons offrir une version avec plus d’autonomie, autour de 250 km, bien avant le début de la production à l’automne de l’année prochaine», précise la cofondatrice. «Mais nos véhicules seront produits pour un marché-niche. Ils seront essentiellement dédiés pour les parcs urbains de véhicules et pour les gens qui souhaitent créer une économie circulaire et développer leur économie locale.»

Pour le reste des spécifications techniques, l’ECRV d’Upcycle partage les mêmes que celles de la Toyota Corolla. Le poids à vide et la distribution de la charge n’ont pas été changés, selon la firme de Summerside. Le véhicule a une charge utile de 1100 livres (500 kilogrammes) et une capacité de remorquage de 1500 lb (681 kg).

De la demande au Québec

Mme Freiberger dos Santos soutient que son entreprise a reçu des demandes pour livrer des ECRV au Québec. «Mais la production de 2023-2024 de nos 100 premières unités sera vendue à notre clientèle cible dans l’Île-du-Prince-Édouard. Dans notre deuxième année de production, nous étendrons nos opérations vers les autres provinces canadiennes», précise-t-elle. «Notre modèle de franchises fait partie de notre plan d’affaires sur le long terme. Il permettra à de petites localités, qui n’ont jamais pensé à avoir une usine de fabrication automobile, d’avoir leur petite usine d’assemblage. Ce qui aura pour effet de créer des emplois locaux spécialisés et d’utiliser des ressources locales afin de créer une prospérité régionale.»

Upcycle accepte toutefois les précommandes de clients des autres provinces. Ceux-ci seront ajoutés dans la liste d’attente pour une livraison entre 2024 et 2025. Il suffit de contacter la firme par courriel qui entrera en contact avec son correspondant.

Il restera à voir comment la Société de l’assurance automobile du Québec accueillera le véhicule. Elle qui est reconnue pour être stricte lorsqu’il s’agit de conversion de véhicule vers l’électrique.

Mme Freiberger dos Santos affirme que les autorités à l’Île-du-Prince-Édouard sont tout aussi strictes. «Les règles doivent être suivies à la lettre et l’ingénieur-chef de la province désigné pour l’automobile inspecte le véhicule. Depuis plus de trois ans, Upcycle a travaillé et investi des ressources dans ce projet de conversion, en n’utilisant qu’un seul modèle de véhicule», ajoute-t-elle.

Enfin, l’ECRV sera offert au coût de 35 000 $, avant taxes et rabais. «En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le véhicule permettra de réaliser des économies de 4500 $ par véhicule annuellement», conclut Mme Freiberger dos Santos.

Courriel : info@upcyclegreentech.com