Plaidoyer pour la sauvegarde d’une forêt méconnue

La forêt abrite entre autres un arbre dont le diamètre atteint deux mètres. «Il faut quatre personnes pour faire le tour. Ce n’est que du bonheur lorsqu’on l’entoure avec sa famille», a dit Francis Vincent aux élus, lors de la récente séance du conseil municipal.

Une forêt « méconnue » située à proximité du Mont Sacré-Cœur et de la rue Denison Est, à Granby, mérite d’être protégée, estime un Granbyen qui souhaite organiser une marche le samedi 24 septembre afin de faire découvrir l’endroit.


Francis Vincent a livré un vibrant plaidoyer pour la sauvegarde de cet espace vert, lors de la période de questions de la récente séance du conseil municipal. Une partie de la forêt est située dans les terres Miner et est appelée à accueillir éventuellement un développement résidentiel, baptisé le quartier des Coteaux. Aucun projet n’est toutefois sur la table actuellement.

« Je ne suis pas contre les développements domiciliaires. Je suis pour les bons choix environnementaux, a fait valoir M. Vincent aux élus. Je pense qu’il faut s’interroger sur cette forêt-là, qui est remarquable. Il y a la zone déjà protégée des Boisés Miner et celle que vous voulez sûrement protéger au Mont Sacré-Cœur. Mais entre les deux, il y a la forêt dont je vous parle. »

Le citoyen connaît bien les lieux. Il habite sur la rue Vittie et sa propriété est adossée à la forêt qu’il souhaite voir préservée. Selon lui, l’endroit abrite entre autres un arbre dont le diamètre atteint deux mètres. « Il faut quatre personnes pour faire le tour. Ce n’est que du bonheur lorsqu’on l’entoure avec sa famille », dit Francis Vincent qui aimerait que l’ensemble de la population puisse y avoir accès et que le feuillu soit inclus dans la liste des arbres remarquables de la ville.

M. Vincent affirme en outre que la forêt grouille de vie. Chevreuils, marmottes, renards, moufettes, belettes, tortues des bois, salamandres, couleuvres, grands pics, faucons et chauve-souris y ont notamment été observés, a-t-il énuméré.

«Je ne suis pas contre les développements domiciliaires. Je suis pour les bons choix environnementaux», a fait valoir Francis Vincent, lors de la période de questions de la récente séance du conseil municipal.

Marche 

S’il n’en tient qu’au Granbyen, l’espace boisé devrait être protégé à perpétuité, à l’instar des Boisés Miner, ou bien devenir un parc écologique. Des sentiers de randonnée pédestre pourraient y être aménagés.

« Il ne faut pas négliger le fait qu’il y aura, dès l’an prochain, six écoles et une garderie à moins de 500 mètres de cette forêt », calcule Francis Vincent.

Outre sa proximité avec le Collège du Mont-Sacré-Coeur, cet espace boisé est pratiquement dans la cour arrière de l’école primaire Saint-Bernard.

Déterminé, Francis Vincent organise d’ailleurs une marche « pour la sauvegarde de la forêt du Mont Sacré-Cœur et sa biodiversité ». Tous les citoyens y sont conviés, dit-il. Pour l’heure, l’événement est prévu le 24 septembre. Une demande en ce sens a été déposée à la Ville. Le départ de la marche s’effectuera à partir du Mont-Sacré-Coeur, à 14 h.

Sensibilisés

Joint mercredi, le porte-parole de Développement Terres Miner, Daniel Touchette, a affirmé que le développement des Coteaux n’est pas à l’agenda avant « quelques années ». Et il ignore l’allure qu’aura l’endroit. Pour l’heure, l’accent est plutôt mis sur le développement des quartiers du Plateau, de l’École et de la Ferme, dit-il.

Une forêt «méconnue» située à proximité du Mont Sacré-Cœur et de la rue Denison Est, à Granby, mérite d’être protégée, estime un Granbyen qui souhaite organiser une marche le 24 septembre pour faire découvrir l’endroit.

Selon lui, une importante section du boisé est d’ailleurs déjà préservée. Elle est la propriété de la Ville, qui a fait l’acquisition en 2020 des terrains qui ceinturent le Collège Mont-Sacré-Coeur. Des études environnementales ont statué qu’il s’agit d’un « boisé d’exception », dit-il.

« La section qui nous a été vendue, c’est la section qui a la moindre importance », affirme M. Touchette, tout en reconnaissant que les limites de propriété des terrains sont difficiles à identifier. Aucunes bornes n’ont encore été mises en place.

Selon la mairesse de Granby, Julie Bourdon, Francis Vincent n’est pas le seul à se préoccuper de l’avenir de cet espace boisé. Des membres du comité aménagement et protection du territoire ont été « sensibilisés » à ce sujet par les Amis des boisés de Granby, dit-elle.

« On a demandé s’il y a moyen de réétudier le tout », ajoute-t-elle.

Mme Bourdon rappelle en outre que la Ville a lancé des démarches pour réaliser un plan de conservation des milieux naturels. Selon elle, ce plan offrira des outils à l’administration municipale pour déterminer les gestes à poser pour cet espace vert, mais également pour les autres grandes zones boisées du territoire.