Duhaime défie Marchand sur le tramway

Éric Duhaime a répété que son projet de troisième lien entre Québec et Lévis serait un pont.

Le maire de Québec devra sauter dans l’arène de la campagne électorale québécoise dans la région, selon Éric Duhaime. Le chef du Parti conservateur du Québec tient mordicus à faire du scrutin provincial du 3 octobre une élection référendaire sur le tramway à Québec.


«Moi, je ne suis pas là pour me mêler de politique municipale. Si M. Marchand veut se mêler de politique provinciale, il l’a déjà fait contre le gouvernement Legault dans les dernières semaines, contre Mme Guilbault en particulier, s’il veut le faire contre moi, il n’y a pas de problème. C’est son choix à lui. Les électeurs jugeront», a commenté M. Duhaime, en marge de son point de presse tenu lundi.

Le chef du PCQ a aussi répété que son projet de troisième lien entre Québec et Lévis serait un pont, «parce que ça coûte la moitié du prix construire au-dessus de l’eau qu’en dessous de l’eau». Il évalue le coût d’un troisième pont conservateur entre 3 et 5 milliards $, selon le financement en transport en commun que le gouvernement fédéral y accorderait.

Le projet de tunnel de la Coalition avenir Québec est évalué à 6,5 milliards $.

Aucun sondage convaincant



Quelques heures plus tôt, Bruno Marchand, à l’hôtel de ville de Québec, affirmait que la seule raison qui l’obligerait à se mêler de la campagne électorale québécoise, déclenchée d’ici quelques jours, serait de se porter à la défense du projet de tramway.

De la musique aux oreilles du chef conservateur Duhaime, qui compte rallier les anti-tramways aux urnes le jour du vote. La polarisation des opinions galvanise toujours les partisans des deux options, dans tous les débats.

«Le maire de Québec pourrait, de façon unilatérale, décider qu’il va construire le tramway coûte que coûte et qu’il va le financer lui-même, a poursuivi M. Duhaime.

«Mais à partir du moment où il demande à ce que ce soit le gouvernement du Québec qui fournisse le gros chèque, il ne peut pas en faire abstraction et penser qu’il ne peut pas y avoir de débat politique pendant des élections québécoises sur cet enjeu. C’est les contribuables québécois qui vont payer et les élus de l’Assemblée nationale sont garants de cet argent, ils ne peuvent pas signer de chèque en blanc au maire comme il veut.»

M. Duhaime accuse M. Marchand de s’être rangé derrière la version du projet de tramway initié par son prédécesseur, Régis Labeaume, seulement après son élection du 7 novembre dernier. Et que les 10 modifications proposées en campagne municipale par le futur maire Marchand et son parti Québec forte et fière ne seront pas retenues, comme réduire les effets négatifs de la dalle de béton placée au centre de la chaussée, couper 60 à 70 % moins d’arbres et limiter la présence de câbles aériens.

«Jamais la population de Québec ne s’est prononcée et là, elle a une occasion le 3 octobre d’envoyer un message clair que le tramway, on n’en veut pas!» a tranché M. Duhaime.

Selon lui, aucun sondage ne démontre un appui majoritaire de la population de Québec pour le projet de tramway.

«Si le maire est convaincu que la population veut un tramway, je le mets au défi de faire un référendum et la population de Québec va se prononcer. Mais sinon, il va y avoir une élection le 3 octobre et la population va se prononcer. Le projet de tramway va être au cœur du débat dans la région de Québec, j’en suis certain. Sur la Rive-Sud de Québec aussi, parce que ces gens-là se sont fait promettre une interconnexion qu’ils n’ont pas à l’heure actuelle.»