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Le Parti Québécois (PQ) propose d’offrir plus de ressources pour la construction de logements abordables. «On veut bonifier le programme AccèsLogis de 25 % dans les villes où il y a des établissements d'enseignement supérieur, et Québec en fait partie», explique le candidat pour le PQ dans Jean-Talon, Gabriel Coulombe. Le PQ ne peut toutefois pas dire combien coûterait sa proposition.

Le programme AccèsLogis a pour but de favoriser la réalisation de logements abordables pour les gens à faible revenu.

Le PQ veut aussi que les propriétaires de résidence étudiante n'aient pas à payer de taxe foncière. La formation considère également de bonifier l'aide financière pour les étudiants. «C'est dans les cartons», assure Gabriel Coulombe.

Le Soleil rapportait cette semaine que plusieurs étudiants de l’Université Laval avaient de la difficulté à se trouver un logement à la veille des élections. Actuellement, les résidences de l’Université Laval affichent complet pour la rentrée d’automne et près de 200 personnes patientent sur la liste d'attente.

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La crise du logement et les études postsecondaires ne font pas bon ménage.

«On a des étudiants qui décident de ne pas se scolariser à Lévis, parce qu’ils n’arrivent pas à trouver de logement, notamment nos étudiants internationaux, indique Barbra Tremblay, directrice des services à la communauté universitaire au campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Ils sont admis, ont tous leurs papiers, mais n’arrivent finalement pas à se trouver un logement ou une maison de chambre à coût abordable.»

Le constat est similaire pour ceux en provenance de la grande région de Québec. «Je ne l’ai pas en chiffres, mais il n’y a pas une journée où un étudiant ne nous appelle pas pour voir comment on peut l’aider», ajoute-t-elle. À l’UQAR, 70% de bancs d’école sont occupés par des universitaires en provenance de l’extérieur du grand Lévis.

Selon Mme Tremblay, la disponibilité et l’abordabilité sont en conflit, et ce, toujours en défaveur de l’étudiant. «Les logements [libres] à Lévis sont trop coûteux. On l’entend beaucoup de nos étudiants. Et si vous vous promenez à Lévis, la construction est effervescente. Mais rien là-dedans n’est dans des prix qui s’adressent à une population étudiante.»

À l’Université Laval, certains ont carrément laissé tomber des études de deuxième et troisième cycle en raison de leur incapacité à financer leur étude, rapporte Guillance Plante, attaché à l’exécutif de l'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS). Si les données sont inexistantes et qu’il est difficile de démontrer un lien de cause à effet direct, nuance-t-il, «toutes les conditions non gagnantes sont là. Nous, on y voit une espèce de cocktail parfait pour annoncer une mauvaise tempête», confie-t-il.

Choisir le diplôme ou le loyer

Que ce soit par choix ou par nécessité, plusieurs étudiants doivent quitter le nid familial afin de décrocher un diplôme. Et si les résidences universitaires ne sont pas suffisantes, l’autre option réside dans le marché privé, où les loyers sont 21% plus élevés pour les étudiants que pour le reste des ménages locataires, selon l’enquête Phare 2021 de l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE).

Le directeur général de l’organisation, Laurent Lévesque, craint un goulot d’étranglement lors des prochaines rentrées scolaires si des investissements dans les infrastructures locatives dédiées aux étudiants ne sont pas davantage mis en œuvre.

«On a peur que ça s’aggrave avec la vague d'étudiants qui sont dans le réseau collégial en ce moment. On est en train de faire comme si une partie de ces étudiants n’allaient pas continuer vers l’université, déplore-t-il. Mais je pense qu’on devrait se préparer pour ça. Et la demande locative qui va en découler va frapper des villes étudiantes, comme à Québec.»

Selon l’étude, plus de la moitié de la population universitaire au Québec vit en appartement puisque leur domicile est trop éloigné de leur lieu d’études.

«Et à un moment donné, ça va nuire aux objectifs des universités et des villes, parce que ça se peut qu’il y ait des étudiants qui choisissent de ne pas faire leur projet d’étude à l’Université Laval, même si c’était leur premier choix, car les loyers sont trop chers ou difficiles à trouver.»

«Et ça, c’est un côté un peu invisible de cette crise du logement», révèle Laurent Lévesque.

Au désavantage de tous

Les universités sont les portes d’entrée pour de la main-d'œuvre spécialisée, rappelle Barbra Tremblay. «Nos programmes, à [l’UQAR], c’est soin infirmier, éducation, adaptation scolaire, gestion, informatique, tous des métiers qui sont en pénurie. Et malheureusement, on n’arrive pas à cause de la question du logement à accueillir l'entièreté des étudiants qui seraient inscrits chez nous.»

Et avec la volonté d’attirer les étudiants internationaux, entre autres pour le financement des universités, la demande en logement locatif n’est pas près de s’atténuer.

«Ça contribue à la crise du logement général, car presque toute la population étudiante locataire occupe un logement sur le marché privé, qui pourrait être occupé par un autre ménage, soutient Laurent Lévesque. Et ça veut dire aussi que tous nos efforts pour encourager la mobilité étudiante, qu'elle soit régionale ou internationale, augmentent cette demande étudiante, sans que l’offre de logement ne soit augmentée.»

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Le manque de logements à Québec est moins critique que dans certaines régions. Toutefois, le gazon n’y est pas plus vert, selon la Confédération des Associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) et l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE).

«Ce n’est pas aussi drastique que ce qu’on a vu à Sherbrooke ou à Trois-Rivières, où des étudiants sont en grande situation de détresse, établit James Boudreau, vice-président aux affaires externes à la CADEUL. Pour le moment, il n’y a pas encore d’étudiants qui nous ont appelés pour faire un constat similaire.»

Il ne faut toutefois pas se voiler les yeux. «Des logements, il n’y en a quand même pas beaucoup, ajoute-t-il. Alors, il y a quand même une demande. Mais notre gros problème dans la ville de Québec est le coût.»

Avec un budget mensuel de près de 400$, les étudiants de l’Université Laval peuvent louer une des 2250 chambres offertes sur le campus.

Mais seulement à partir de janvier 2023, puisque les résidences affichent complet pour la rentrée d’automne, et près de 200 personnes patientent sur la liste d'attente. Un nombre «relativement normal, mais qui nécessite tout de même une attention particulière», selon Andrée-Anne Stewart, porte-parole aux communications de l’Université Laval.

À la société immobilière Gilbert, outre «quelques unités qui trainent», les 300 logements sont également déjà loués depuis près de deux mois, indique Pierre-André Langelier, employé de l’entreprise.

Abordabilité demandée

La crise du logement se veut avant tout une «crise d’abordabilité», qui persiste depuis plusieurs années dans la Capitale-Nationale, se désole Laurent Lévesque, directeur général de l’UTILE.

«Les gens finissent par trouver un logement, mais c’est surtout une crise d’abordabilité, pointe-t-il. Les loyers disponibles sont trop élevés par rapport au budget étudiant. Et on voit ça entre autres à Québec, car c’est la ville où le loyer étudiant moyen a le plus augmenté entre 2017 et 2021.»

Lors de cette période, la part individuelle moyenne du loyer assumé par un étudiant est passée de 492$ à 607$. Soit une hausse de 23,4 %, faisant de la Capitale-Nationale la ville étudiante ayant accusé la plus forte explosion du prix moyen, selon l’enquête Phare 2021, réalisée par l’UTILE.

Au Québec, environ 245 000 universitaires étaient locataires en 2021, selon les mêmes données. Près de 220 000 d’entre eux vivaient dans des appartements traditionnels sur le marché privé, c’est-à-dire à l’extérieur d’une résidence. La différence est installée en campus et représente 8% des étudiants en logement locatif.

Le peu de résidences construites dans le but d’héberger la communauté étudiante contribue également à «la crise du logement général», ajoute Laurent Lévesque.

«Car presque toute la population étudiante occupe un logement sur le marché privé, lequel pourrait être occupé par un autre ménage, souligne le directeur général. Et ça veut dire aussi que tous nos efforts pour encourager la mobilité étudiante, qu'elle soit régionale ou internationale, augmentent cette demande étudiante, savoir avoir augmenté l’offre de logement.»

Un constat qui résonne à la CADEUL. «Nous avons besoin de plus de logements abordables par la mise en place de programmes nationaux destinés aux logements étudiants», revendique James Boudreau.

Faire pression à la baisse

Dans un futur proche, le campus de l’Université Laval nécessiterait une bonification de 2000 unités pour pallier la demande latente.

Deux initiatives de logement abordable dédiées aux étudiants sont en cours de route à Québec. D’ici la rentrée 2023, l’Université Laval devrait avoir terminé la construction d’une résidence de 200 portes. Il devait accueillir ses premiers étudiants cette année.

«Or, le projet fait l’objet de défis significatifs, notamment en raison de l’état du marché de la construction et des enjeux inhérents au domaine du logement étudiant.», explique Andrée-Anne Stewart.

Dans le secteur de Sainte-Foy, 204 appartements devraient voir le jour dans l’Ardoise, un projet immobilier locatif de l’UTILE et du CADEUL. Les loyers devraient se situer 10% en dessous du marché locatif et 50% des unités seront subventionnées, affirme le directeur général.

«Notre objectif est de montrer qu'une autre approche aux logements étudiants est possible et d’augmenter l’offre pour apaiser la demande étudiante sur le marché locatif, ajoute Laurent Lévesque. Car une des raisons pour lesquelles on se retrouve dans cette situation actuellement, où les logements sont très chers et dans certains cas en très mauvais état, c’est simplement parce qu’il n’y a pas assez d'offres de logement locatif dédié aux étudiants.»

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Des appartements dans le privé sont encore disponibles, mais les étudiants doivent payer très cher pour y avoir accès. Depuis 4 ans, les étudiants doivent payer 23% plus cher pour se loger.

«On ne pense pas qu'un 4 1/2 puisse se louer pour 500$»

Les libéraux veulent, eux aussi, bonifier le programme AccèsLogis. «Au Parti libéral, on ne pense pas qu'un 4 1/2 puisse se louer pour 500$ comme le pense le chef de la CAQ, c'est pourquoi nous proposons de moderniser le programme AccèsLogis pour y inclure un volet pour le logement étudiant», affirme le candidat dans Jean-Lesage, Charles Robert.

«C'est un enjeu qui touche non seulement l'éducation, mais aussi la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs spécialisés. Malheureusement depuis 4 ans, François Legault a nié la crise du logement et la pénurie de main-d'œuvre», ajoute-t-il.

«Un étudiant, il faut qu'il étudie!»

Le candidat de Québec solidaire dans Jean-Talon, Olivier Bolduc, affirme que son parti veut s’attaquer au problème de la crise du logement. «La plateforme va être dévoilée durant la campagne, mais on a vraiment des mesures ambitieuses en termes de logements sociaux», assure-t-il.

À la suite de l’article du Soleil paru mercredi, le milieu des affaires se dit préoccupé par le manque de logements dédiés à la population étudiante au Québec. Puisque si les étudiants ne peuvent se loger pour se scolariser, ils resteront difficilement dans les grands centres pour travailler. De la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis au Conseil du Patronat du Québec (CPQ), les réactions sont nombreuses.

En vue des élections provinciales à venir cet automne, «il sera primordial que les ordres de gouvernement développent des mesures visant à augmenter significativement l’offre de logements locatifs et en copropriétés», souligne Philippe Noël, vice-président aux affaires publiques et économiques à la Fédération des chambres de commerce du Québec.

«Les faibles taux d’inoccupation de logements, notamment dans les régions du Québec, demeurent préoccupants, ajoute-t-il. Pour les personnes qui désirent poursuivre leurs études postsecondaires loin de leurs nids familiaux, l’absence d’offre de logements ne représente pas seulement un frein à l'éducation supérieure ou aux formations professionnelles, mais nuit également à l’accessibilité de nos régions.»

Mercredi, Le Soleil rapportait que des étudiants de l’Université Laval avaient dû abandonner leur cursus scolaire en raison de leur incapacité à financer leur étude ainsi qu’un toit. À l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), des étudiants étrangers ont décidé de ne pas se scolariser dans la région de Lévis, faute de logis abordable.

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Si des étudiants ne peuvent se loger pour étudier dans les universités du Québec, le recrutement de main-d'œuvre spécialisée en sera d’autant plus difficile. Un constat qui résonne à la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL)

«Nous n'avons pas le loisir de perdre cette main-d'œuvre qualifiée et spécialisée qui découvre, en plus, les multiples avantages de vivre et travailler à Lévis, déclare Marie-Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la CCIGL. Nous rencontrerons très bientôt les candidats des différents partis politiques et ce sera un enjeu de premier plan.»

Idem au Conseil du patronat du Québec (CPQ). Les régions sont un bassin très intéressant pour les employeurs établis à l'extérieur des grands centres, rapporte le président et chef de la direction, Karl Blackburn.

«S'ils ne parviennent pas à trouver un logement dans leurs moyens, et ce, dès le début de leurs études, des villes comme Chicoutimi, Sherbrooke ou Trois-Rivières vont perdre de leur attractivité. Finalement, ce sont les entreprises locales qui seront privées de futurs travailleurs qualifiés, disponibles et à proximité.»

En avoir plus, pour payer moins

Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé en juin dernier consacrer 395 millions $ pour la construction de 3000 logements abordables et sociaux d'ici trois ans. L’enveloppe a également été complétée par le Fonds immobilier de solidarité FTQ (175 millions $) et le Mouvement Desjardins (175 millions $).

Sur le territoire couvert par l’Office municipal d'habitation de Québec (OMHQ) – ville de Québec, Saint-Augustin-de-Desmaures et L’Ancienne-Lorette – près de 2000 ménages sont en attente d’un logement subventionné. Le délai actuel moyen entre l’ouverture de la demande et l’offre d’un logement subventionné est de 397 jours.

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À l’Office municipal d'habitation de Lévis, 270 personnes sont en attente d’un logement social et près de 100 pour un logement abordable.

Par nature, un étudiant seul à temps plein n’est pas admissible à un logement subventionné, «selon la loi d’attribution des logements à loyer modique, qui encadre l’attribution des logements sociaux au Québec», explique Sébastien Olivier, directeur du développement organisationnel de l’OMHQ.

Néanmoins, l’élève à temps partiel peut faire une demande, puisqu’il ne peut bénéficier de prêts et bourses.

David Dinelle, directeur des communications pour l'Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), rappelle que plus de 100 000 logements doivent être construits au Québec afin de résoudre l’enjeu de l'abordabilité. Soit environ 55 000 logements privés (maisons, condos), 15 000 logements locatifs, et environ 35 000 logements sociaux.

En d’autres mots, il est nécessaire d’inonder le marché de nouvelles unités afin de tirer les prix vers le bas, résume-t-il.

«En mettant plus de logements sur le marché, ça va faire en sorte que les loyers vont certainement diminuer. [...] Ce qu’on recommande, c’est que le gouvernement assure le plein financement du logement social.» Avec Félix Lajoie, Le Soleil

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Sans avoir de chiffre spécifiquement pour la région de la Capitale-Nationale, le candidat soutient que son parti veut faire construire 50 000 logements sociaux à la grandeur du Québec.

Il rappelle également que Québec solidaire est favorable à la gratuité scolaire pour les études post-secondaires. « Un étudiant, il faut qu'il étudie! S'il est obligé de travailler presque à temps complet pour payer un logement super cher, ça ne va pas bien», lance Olivier Bolduc.

Le PCQ veut libéraliser

Le Parti conservateur du Québec veut, pour sa part, libéraliser le secteur de l’immobilier. Selon lui, en assouplissant les réglementations dans le secteur, cela favoriserait la construction et la transformation d'immeubles en logements.

«Comme dans n'importe quel marché, s'il y avait plus d'offres de logements, les prix s'ajusteraient à la baisse. En ce moment, les logements abordables se font rares, car c'est un marché excessivement réglementé et difficile, ce qui fait qu'il y a moins d'investisseurs qui se lancent dans le marché immobilier», affirme la candidate conservatrice dans Portneuf, Jacinthe-Eve Arel.

La CAQ défend son bilan

Alors que plusieurs partis d’opposition reprochent à la CAQ de ne pas en avoir fait suffisamment en matière de logement, le parti de François Legault se défend.

«Nous savons qu’il y a une rareté de logements dans plusieurs régions du Québec, nous en sommes conscients et ma collègue Andrée Laforest a travaillé et travaille sans relâche pour augmenter l’offre de logements. D’ailleurs, le premier ministre a annoncé qu’un prochain gouvernement de la CAQ investira 1,8 milliard de dollars dans le logement social et abordable», affirme la députée caquiste de Jean-Talon, Joëlle Boutin.

Elle soutient également que le ministère de l’Enseignement supérieur a aussi mis en place plusieurs mesures spécifiques pour le financement de nouvelles constructions, le réaménagement et la rénovation des résidences étudiantes pour les cégeps de région

«Pour Jean-Talon, nous avons annoncé en décembre 204 nouveaux logements pour étudiants. Un investissement de plus de 4,6 millions du gouvernement du Québec», ajoute-t-elle.

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