Sur le viaduc qui surplombe l’autoroute Laurentienne, près de la centrale Victoria, Maya danse pendant dix minutes.
Dans ses oreilles, des écouteurs, synchronisés avec ceux du spectateur, assis à quelques mètres d’elle. Ils sont les deux seuls à entendre la musique.
Pendant le spectacle, des cyclistes, piétons, et quadriporteurs passent sur la piste cyclable, sans s’arrêter. La danseuse doit s’adapter à ces éléments. Elle se sert du milieu dans lequel elle se trouve pour porter sa chorégraphie.
Un défi, mais un beau défi, selon Maya Guy. «lci, il y a beaucoup de bruit, des travaux, des gens qui passent, des craques dans le plancher, décrit-elle. On est vraiment moins confortables que quand on est dans un petit studio, avec un plancher résilient et de l’air climatisé.»
Mais toutes ces contraintes, Maya les voit également comme des sources d’inspiration. «J’ai volontairement choisi un lieu pas si facile que ça à vivre», admet-elle en riant. «Ce n’était pas un choix de confort, mais c’est ce qui m’inspirait».
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Tous les artistes d’Osez! en solo créent eux-mêmes leurs pièces, en collaboration avec des auteurs-compositeurs locaux.
Maya a volontairement choisi un endroit urbain, plutôt que naturel. «C’est un pont de béton, qu’on a construit par-dessus une autoroute, qui est par-dessus la Rivière Saint-Charles, à côté d’une ancienne usine, d’un poste de police. Quand on se tient au milieu, on sent à la fois le trafic, le bruit, les passants. Ce n’est pas une expérience neutre» affirme-t-elle.
Elle a créé sa pièce en se demandant «qu’est-ce que je peux ajouter à ce pont de béton?»
Nez-à-nez avec le public
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Dans une salle de spectacle, le public bénéficie d’un certain anonymat en raison de l’éclairage. Mais à Osez! en solo, le spectateur et le danseur sont très proches l’un de l’autre, à la lumière du jour.
Proximité qui peut créer un certain inconfort, avoue Maya. «Pouvoir regarder ton public dans le blanc des yeux, tout le long, c’est un défi, dit-elle, mais je trouve aussi, une chance dans l’interprétation.»
Cet échange plus personnel rend l’expérience unique, surtout que les danseurs peuvent discuter avec leurs spectateurs par la suite et discuter de la pièce.
Une troisième édition bien rodée
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En se procurant un billet en ligne, les spectateurs reçoivent par courriel, la journée même, le lieu précis de la prestation. Arrivés sur place, ils se font accueillir par une accompagnatrice, qui les guide vers leur siège et leur donne les écouteurs. Aussitôt que la musique commence, la danseuse apparaît et se met à danser.
Osez! en solo a lieu du 16 au 27 août à Québec. Quinze créations sont présentées dans les quartiers Saint-Roch, Saint-Jean-Baptiste et le Vieux-Québec.
Les prestations sont données devant une ou deux personnes maximum. C’est la compagnie de danse contemporaine Danse K par K qui présente le projet.