Des paramédics de Québec en renfort dans le Nord

<em> </em>Louis-Félix Poulin se rendra à Puvirnituq à compter du 15 août.

Des ambulanciers de Québec partent en renfort au Nunavik. Ils vont même y prodiguer des soins qui leur sont interdits au sud.


Dès lundi, quatre paramédics des région de la Capitale-Nationale et du Saguenay s’embarquent pour une semaine. Direction Nord-du-Québec, vers Puvirnituq, village inuit de 2000 habitants logé sur la rive est de la baie d’Hudson.

Le manque de personnel dans le milieu de la santé y est encore plus criant qu’ailleurs au Québec. Pour éviter des ruptures de services et même des fermetures, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec fait appel à des ambulanciers du sud.

Mais pas question d’aller se balader en ambulance jaune. Ils assisteront plutôt les infirmières et médecins déjà sur place au dispensaire ou au CLSC.

En plus de prodiguer des «soins avancés», comme accompagner le transfert de patient en avion d’un établissement de santé à un autre mieux équipé pour traiter le malade.

Les équipes se relaieront dans une rotation de sept jours. On commence par deux duos, mais le nombre d’équipes pourrait grimper jusqu’à 12.

Faire tomber les préjugés

«Je suis déjà allé pratiquer au Nunavut pendant un an», explique au Soleil Louis-Félix Poulin, qui se rendra à Puvirnituq à compter du 15 août.

L’ambulancier de 29 ans a conservé quelques mots d’inuktitut de son séjour dans le Nord canadien, mais surtout beaucoup moins de préjugés à l’égard des communautés autochtones.

Celui qui part en compagnie de son coéquipier habituel, Olivier Brousseau, songe déjà à y retourner en septembre.

MM. Poulin et Brousseau sont tous deux formés en soins avancés, compétences nécessitant deux ans d’études supplémentaires au diplôme collégial technique standard.

Soins avancés permis aux paramédics à Montréal depuis 2018 et à Longueuil depuis cette année. Mais pas encore à Québec.

L’une des raisons qui ont poussé M. Poulin à aller pratiquer dans le Nord, la première fois et encore cette année.

Ouverture pour le sud

Directeur régional de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ), Sébastien St-Cyr assure qu’il n’a pas eu à tordre de bras pour trouver des volontaires à envoyer à Puvirnituq. L’entreprise compte 500 membres et couvre les secteurs de Portneuf, Québec, Saguenay et Charlevoix.

M. St-Cyr et ses collègues souhaitent que cette participation débouche sur une ouverture du MSSS d’enfin leur permettre de prodiguer ces soins avancés dans le sud, dans leur boulot quotidien à Québec, Pont-Rouge, Chicoutimi ou encore La Malbaie, par exemple. Surtout qu’en ce moment, la pénurie de main-d’œuvre en santé fait rage dans toutes les régions.

Prévu pour l’instant jusqu’au 30 septembre, le projet implique des paramédics de différentes compagnies qui ont accepté d’aller prêter main-forte un peu partout au Nunavik.

Les ambulanciers de la CTAQ couvriront un seul village pour commencer, mais visent à établir un quart de jour et un quart de nuit dans trois villages. Le territoire couvert surpasse 400 000 km2.