Des premiers cas de variole simienne à Québec

Un centre de vaccination contre la variole simienne à Montréal.

Les premiers cas de variole simienne ont été rapportés dans la région de Québec, alors que de plus en plus de personnes se font vacciner contre la maladie. On dénombrait cinq cas mardi, dans la Capitale-Nationale, en plus de quelques cas suspectés en investigation.


Depuis le début du mois de juin, quelque 654 résidents de la région de Québec ont reçu le vaccin contre la variole simienne, familièrement appelée variole du singe, incluant des personnes vaccinées à l’extérieur du territoire.

Pour l’instant, l’accès au vaccin contre la variole simienne est restreint aux «hommes ayant eu des contacts sexuels avec d’autres hommes dans la région de Montréal, ou prévoyant s’y rendre prochainement et avoir des contacts sexuels avec d’autres hommes». Les travailleurs et travailleuses du sexe et quelques autres clientèles vulnérables y ont également accès.

Montréal est présentement le cœur de l’épidémie au Canada, avec plus de 300 cas confirmés. Toutefois, la propagation semble avoir atteint un plateau dans la métropole depuis quelques semaines. 

Avec les campagnes de sensibilisation et le retour de la saison de la fierté, les rendez-vous pour être vaccinés sont de plus en plus prisés. S’il était facile de réserver une plage horaire dans un centre de vaccination dans les dernières semaines, ce n’est plus le cas. 

Dans la Capitale-Nationale, aucun rendez-vous n’est disponible avant trois semaines, tandis que le délai moyen est de plus de sept jours dans une grande partie de Chaudière-Appalaches. 

Le porte-parole indique que l’offre de vaccination demeure la même depuis le début du mois de juillet dans la région de Québec. L’offre sera toutefois moindre dans les prochaines semaines en raison des vacances du personnel. Par exemple, il y aura seulement trois jours de vaccination dans la semaine du 8 août, et quatre jours dans la semaine du 15 août.

Dans la Capitale-Nationale, deux sites ont été sélectionnés pour distribuer le vaccin contre la variole simienne, soit le centre de vaccination des Promenades Beauport et le CLSC Haute-Ville, où sont rassemblés de nombreux services en santé sexuelle. 

«Peu de doses sont disponibles en ce moment et il y a une stricte gestion du vaccin afin d’éviter de perdre des doses, d’où la distribution dans deux sites seulement», précise Mathieu Boivin.

Pas de cas en Chaudière-Appalaches

En date de lundi, aucun cas de variole simienne n’avait été déclaré en Chaudière-Appalaches, où 207 doses de vaccin ont été administrées.

En plus des sites fixes de vaccination, l’équipe de santé publique de la région a mis en branle une campagne mobile de sensibilisation et d'inoculation contre la variole simienne.

Le CISSS a entre autres visité un camping de la région, fréquenté par la clientèle concernée par le vaccin contre la variole simienne, les 9 et 16 juillet dernier. Quelque 96 personnes ont ainsi pu être vaccinées.

«Notre personnel a répondu à plusieurs questions d’usagers, en plus d’administrer des vaccins. Cette sensibilisation pourrait avoir amené un volume un peu plus important de prise de rendez-vous», note Geneviève Dion, porte-parole du CISSS de Chaudière-Appalaches.

La stratégie d’équipes mobiles de vaccination a été déployée pendant la pandémie de COVID-19, et la méthode a fait ses preuves. «On a importé le succès de ces stratégies-là pour la variole simienne. On a vu ce qui marche bien avec la pandémie», indique Mme Dion.

Dans une situation où les discussions s’avèrent encore taboues, l’idée «d’amener les vaccins à la clientèle» plutôt que «d’attirer la clientèle vers le vaccin» est gagnante.

«Se déplacer vers eux, c’est quand même assez efficace. Ils veulent conserver une certaine confidentialité. Ça nous a permis de faire de la sensibilisation. Ça enlève de la pression, même si on a bien aménagé nos sites fixes, il reste des craintes et on les respecte», exprime Mme Dion.

Les autorités sanitaires de Chaudière-Appalaches remarquent également une hausse de l’intérêt pour la vaccination contre la variole simienne.

«L’hypothèse que nous avançons pour expliquer cette hausse de la demande pourrait être attribuée au retour de vacances de certains, à certains festivals qui auront lieu prochainement réunissant beaucoup de gens et pour lesquels d’éventuels participants souhaiteraient bien se protéger contre la variole simienne avant d’y participer», indique Geneviève Dion, porte-parole du CISSS.

«La hausse pourrait aussi s’expliquer par l’efficacité du bouche-à-oreille de la part de ceux ayant déjà été vaccinés et qui ont trouvé que l’expérience était positive/sécuritaire et que les conditions en centres de vaccination étaient réunies pour s’adapter aux usagers ciblés par ce type de vaccination», ajoute-t-elle.

Si la tendance se poursuit, le CISSS ajoutera des journées d’ouverture pour la vaccination, afin de répondre à la demande. «Nous sommes en ajustement constant pour rehausser au besoin», note Mme Dion.