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Tout de même, alors que les parents prenaient leurs enfants sur leurs genoux pour faire de la place aux autres, un acrobate est monté debout sur les épaules d'un autre afin d'enlever un côté de la tente. Ce premier numéro qui a permis à une brise de pénétrer sous le chapiteau fut fort apprécié.

Peu de temps après, toute la troupe d'acrobates débarquait sur scène en jouant de la musique et en dansant. Les artistes circassiens se sont livrés à toute sorte de prouesses physiques plus épatantes les unes que les autres.

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Il y avait aussi de l'humour dans ce spectacle créé autour du thème de la campagne. Envahie par des poulets en plastique couinants, la scène est devenue une vraie basse-cour!

Puis, les acrobates ont utilisé des œufs pour jongler alors qu'ils étaient en équilibre sur des barils de lait. Grâce à un petit faux pas, les acrobates ont prouvé aux enfants sceptiques qu'ils utilisaient de vrais œufs crus.

Il y a eu d'autres petits accrochages au cours des numéros et ce n'est absolument pas une mauvaise chose: notre cœur bat d'autant plus fort en les voyant grimper, sauter et se lancer quand on sait que l'erreur est possible!

Les anniversaires de Mara Tremblay

Après ce divertissant spectacle du Cirque Alfonse, je me suis dirigée sur la fameux Parvis du Festif! où j'avais rendez-vous avec Mara Tremblay. La rockeuse au cœur tendre a fêté ses 53 ans la veille.

«C'est comme un rituel; le 21 juillet, c'est toujours le Festif!» s’enthousiasme la musicienne, ravie de célébrer si souvent son anniversaire à Baie-Saint-Paul.

Elle conserve un merveilleux souvenir de l'anniversaire de ses 49 ans. En plus de son concert et de sa participation à l'hommage Desjardins, on l’aime-tu!, Vincent Vallières l'avait invitée sur scène pour jouer avec lui et se faire chanter bonne fête une fois de plus. «Je me suis fait chanter bonne fête par combien de milliers de personnes ce soir-là? C'est imbattable», déclare Mara Tremblay.

L'artiste, qui parle ouvertement de son trouble de bipolarité, ne cache pas qu'elle se méfie de l'intensité qui accompagne les concerts, les festivals et les tournées. Elle sait que les délicieux vertiges de la scène sont souvent suivis de déstabilisants moments de solitude. Durant la saison estivale, on parle généralement moins de santé mentale qu'à l'automne ou à hiver, mais cela ne veut pas dire que les fleurs et le soleil règlent tous les problèmes.

«J'ai toujours trouvé ça pire l'été, confie Mara Tremblay. On dirait que l'hiver, comme il fait noir tôt, la vie m'autorise plus à fermer ma journée tôt. Parce que quand tu feel pas, tu veux passer au lendemain, un peu comme dans ma chanson On verra demain», explique l'autrice-compositrice-interprète. La saison estivale étant si courte au Québec, elle observe et ressent une pression d'en profiter au maximum.

Assise sur une des chaises colorées du Parvis, Mara Tremblay n'a que des bons mots sur le Festif! et la créativité de ses organisateurs. Elle ne compte plus le nombre de fois qu'elle a participé à ce festival et, chaque fois, elle est autant excité par les nouveaux concepts qu'on lui propose.

Les yeux fermés, elle avait accepté de participer aux premiers spectacles imprévisibles, tout comme elle a accepté d'embarquer dans la première édition de la Tournée des portes organisée en hiver par l'équipe du Festif!.

Après cet échange, la musicienne ira découvrir la scène qu'on lui réserve cette année. «Les gens doivent prendre une navette pour s'y rendre. Je n’ai aucune idée ça va être quoi. C'est hyper excitant!», affirme-t-elle.

Entre deux meules de foin

L'autobus jaune qui amène les festivaliers à la scène Radio-Canada démarre au son de Walk Idiot Walk du groupe suédois The Hives. Le site où joue Mara Tremblay est situé dans les terres agricoles légèrement en périphérie de la ville, un petit 5 minutes de voiture ou 30 minutes de marche. On appelle se secteur le Bas-De-La-Baie. C'est là que les premiers Loups – «petit nom sympathique qui, dans le folklore populaire, désigne les résidents de cette municipalité», indique le site Tourisme Charlevoix – se seraient établis.

Des bottes de foin sont alignées face à une scène et on fournit des couvertures aux festivaliers afin que la paille ne leur pique pas trop les jambes. Alors que les adultes cherchent les rares coins d'ombre sur le site, les enfants sont subjugués par les grandes meules de foin sur lesquelles ils s'empressent de grimper.

Mara Tremblay a aussi chaud que les festivaliers quand elle monte sur scène à 17h. Au moins, cette luminosité lui permet de bien voir les personnes devant qui elle joue; c'est très important pour elle. Durant ses concerts, elle est particulièrement ancrée dans le moment présent, m'a-t-elle expliqué plus tôt. Elle ne compose même pas de nouvelle musique en tournée, car ce moment est réservé à la communion avec le public.

La rockeuse est d'ailleurs très communicative avec les spectateurs. Les blagues, les confidences, les émotions et le plaisir se succèdent et se mélangent, autant pendant qu'entre les chansons. Mara est émotive en informant le public qu'il s'agit de l'avant-dernier spectacle de sa tournée Uniquement pour toi. Les larmes lui montent aux yeux quand les festivaliers chantent ses refrains sans qu'elle ait besoin de les aider.

Après avoir offert un rappel, la musicienne remarque le violon à côté d'elle et réalise qu'elle a complètement oublié d'en jouer. Visiblement heureuse de se trouver sur cette scène intime au milieu d'un vaste champ, elle s'empare de l'instrument tout en assurant aux gens qu'ils peuvent partir, car elle commence à déborder du temps qu'on lui avait réservé. Évidemment, personne n'a quitté les lieux. Inspirés par Mara, nous étions tous trop ancrés dans le moment présent pour penser aux concerts qui nous attendaient en ville.

Pour ma part, j'avais prévu de revenir écrire ces lignes sur l'heure du souper et d'aller festoyer au mystérieux Pit à sable à minuit avec Gros Mené. Je vous raconterai ça demain!

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Un pianiste dans la nuit

(Suite de la nuit de jeudi à vendredi...)

Vêtus d'un poncho en plastique ou d'un imperméable, des festivaliers détrempés ont commencé à affluer à l'Hôtel Germain jeudi soir après l'annulation du spectacle de Polo&Pan. Ceux qui ne résidaient pas à cet établissement étaient venus assister, comme moi, au concert du pianiste italien Federico Albanese.

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Plongé dans l'obscurité, le public sagement assis écoutait l'artiste dans un silence religieux, laissant résonner chaque note jusqu'à ce que son son s'évanouisse complètement. C'est vraiment merveilleux qu'un festival intègre ce type de musique à sa programmation.

Comme plusieurs spectateurs, je me suis rapidement demandé combien de mains avait ce pianiste pour créer seul des mélodies aussi étoffées. En étirant le cou depuis le fond de la salle, j'ai pu constater qu'une console était installée au-dessus du clavier du piano à queue. Federico Albanese joue et s'enregistre en même temps afin de pouvoir s'autoaccompagner.

Cette soirée qui devait initialement avoir lieu au Jardin de François s'est tenu dans la Salle Multi de l'hôtel. Après le concert de Bran Van 3000 un peu plus tôt, le changement d'ambiance était drastique!

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Alors que la plupart de mes collègues s'installaient à leur bureau, j'avais le privilège de me diriger vers la gare d'autobus. À bord du véhicule rempli aux trois quarts, peu de passagers portaient le masque; peut-être cinq personnes en comptant l'autrice de ces lignes.

Ayant esquivé le virus jusque-là, je n'allais certainement pas prendre le risque de voir mon séjour au Festif! écourté par madame COVID. Il y a trop longtemps que je zyeute ce festival de musique à échelle humaine qui semble bénéficier de la collaboration d'une grande partie des résidents pour pouvoir s'installer ainsi dans ce hameau au bord du fleuve. Il paraît que toute la ville est en fête du 21 au 24 juillet!

L'autobus longe le fleuve qui scintille sous le soleil de cette chaude journée d'été avant de prendre la direction des montagnes et de la forêt. Moins d'une heure plus tard, on émerge du bois. Du haut de la route, on distingue le fleuve et, à côté de lui, on découvre la charmante municipalité de Baie-Saint-Paul entourée de montagnes.

Des nuages avaient commencé à s'accumuler durant le trajet. Une averse, aussi intense que courte, est finalement tombée sur l'heure du midi, juste avant que l'animation ne reprenne sur le Parvis du Festif !

Depuis mardi, le centre-ville avait tranquillement commencé à se mettre dans l'ambiance avec de la musique et des spectacles de cirque.

Grâce à un financement spécial, cette treizième édition, qui se déroule dans le berceau du Cirque du Soleil, a donné encore plus de place aux arts circassiens, faisant venir des troupes des quatre coins du monde.

Après avoir déposé mes affaires dans la chambre fournie pour l'occasion, on monte dans un taxi en direction du Parvis du Festif!, épicentre du festival. Sans surprise, le chauffeur explique qu'il me déposera à deux coins de rue de l'endroit afin d'éviter d'être pris dans la congestion routière.

Le Festif! se vit à pied, soutien-t-il. Il suffit de marcher en direction de l'église, ses clochers sont faciles à repérer.

Bran Van 3000: un, deux teste!

À peine arrivée au Parvis, on m'informe que Bran Van 3000 procède à son test de son tout près sur la place Desjardins où ils joueront ce soir avant Polo&Pan. Traversons la rue avec l'espoir d'accrocher James Di Salvio quelques minutes.

La semaine dernière, lui et ses complices ont joué au FEQ deux fois plutôt qu'une. Ils ont inopinément remplacé DakhaBrakha qui n'a pas pu se présenter en raison de problèmes de visa.

«C'est drôle, commente James Di Salvio assis sur une caisse de son. On a réalisé que c'était comme il y a 25 ans. Il y a quelqu'un qui avait annulé et on est passé d'un petit bar à une scène plus grande. C'est le premier gros spectacle qu'on a fait au Québec», raconte l’artiste montréalais avec un bandana lilas noué au cou.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"James Di Salvio fait un pause pendant le teste de son de Bran Van 3000 pour parler au Soleil."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Valérie Marcoux"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F59ac81db-e354-47d3-82c4-6127ceac8f50.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Cette coïncidence tombe justement au moment où Bran Van 3000 célèbre les 25 ans de son premier et populaire album Glee paru en 1997. Depuis ce temps, le collectif qui n'a pas sorti de nouvelle musique depuis 2010 est en grande partie resté associé à l'image du cerf et du lapin qui décore ce disque.

«On dirait que ce logo représente quelque chose de magique qui nous tient ensemble, un peu comme le “Bat signal”», déclare James Di Salvio, heureux d'être sur la route avec ses complices habituellement éparpillés sur le territoire.

«Ça va être l'fun de faire ça comme un vrai orchestre et d'être moins à l'ordinateur», ajoute le Bran Man qui espère sortir de la nouvelle musique prochainement.

Selon lui, s’ils arrivent à produire de la nouvelle musique, c’est que les «vieux punks» qu’ils sont ont encore quelque chose de pertinent à dire. Les membres de Bran Van 3000 sont un peu comme les Avengers, poursuit-il. Ils ont chacun leur vie, mais ils se réunissent quand on a besoin d’eux.

Geoffroy et son chien

James Di Salvio retourne à son test de son et je retourne au Parvis. La pluie fine qui tombe de manière intermittente n'a pas fait fuir les festivaliers qui discutent autour d'une consommation ou en mangeant un morceau.

Un peu plus tôt, j'ai dévoré avec plaisir un excellent macaroni au fromage Migneron de Faux Berger. Comme les autres restaurateurs à tenir un kiosque sur le Parvis, ce restaurant de cuisine instinctive met en valeur les produits de Charlevoix.

En traversant le parvis pour aller jeter un coup d'oeil du côté de la place de la famille, je croise par hasard Geoffroy accompagné de son chien. Il s'appelle Papi, m'informe le musicien qui était au FEQ dernièrement. Demain, il sera sur la scène flottante du Festif!.

Danser sous un ciel menaçant

Guidée par les paroles familières de la chanson Imparfait, je me dirige vers la scène Desjardins sans avoir besoin de me presser. Le site se remplit tranquillement et Pierre Kwenders danse déjà sur scène. C'est un artiste libre et assumé qui se présente devant les festivaliers. L'artiste montréalais d'origine congolaise semble animé par l'humble et sincère désir de faire danser son prochain.

En concert, on est frappé par l'aspect sensuel de sa musique qui se déploie.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Pierre Kwenders se produisait jeudi soir sur la scène de la place Desjardins au Festif! de Baie-Saint-Paul."},"contentType":"image","credits":{"fr":"JayKearney"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4502a841-3bf4-43a8-be72-80f379c8183a.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Un grand rire perce soudain à travers la musique : le chanteur s'est enfargé et s'est presque retrouvé étalé au sol. «Si quelqu'un a le vidéo de moi qui tombe, s'il vous plait, envoyez-moi ça», a demandé l'artiste avec humour après avoir terminé sa chanson.

On dirait que cet incident a participé à dégêner les spectateurs. Initialement hésitants, ils se sont laissés charmer par les rythmes chauds et l'attitude décontractée de Pierre Kwenders.

Visiblement, plusieurs personnes étaient là pour Van Bran 3000. La foule est devenue compacte à l'approche de leur performance qui a commencé à 20h. Des festivaliers qui se tenaient en retrait se sont approchés.

Le collectif a eu droit à un accueil chaleureux de la part d'un public particulièrement mixte composé de familles, de couples, d'amis, de personnes qui ont assisté aux débuts de ce groupe et de ceux qui l'ont plus récemment découvert. Il faut dire que tout le monde trouve son compte dans leur mélange de rap, reggae, rock, pop et électro.

Les vieux amis s'amusaient beaucoup sur scène. Ils se taquinaient comme une fratrie, encouragés par les festivaliers enthousiastes. James Di Salvio s'est même offert une séance de body surfing.

À peine les membres de Bran Van 3000 sont-ils sortis de scène qu'une musique électronique se fait entendre. En levant les yeux, on distingue CRi installé dans un escalier de secours avec ses consoles. Il a su divertir les festivaliers qui continuaient à affluer malgré un ciel menaçant.

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Malheureusement, avant que le duo français Polo&Pan n'entre sur scène, la pluie avait repris de plus belle. Quand des éclairs ont commencé fendre la nuit, le Festif! a annoncé que le spectacle serait annulé.

À ce moment, j'ai pris la direction de l'Hôtel Germain pour écrire ses lignes et assister au concert de Federico Albanese, déplacé à cet endroit en raison de la température. Je vous raconte ça demain!

Le Festif! De Baie-Saint-Paul se poursuit jusqu'au 24 juillet.

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Dans la salle, peu de personnes portaient le masque. Considérant le regain d'infections, l'équipe du Festif! avait mis des masques à la disposition des médias plus tôt dans la journée en recommandant de les porter dans les lieux fermés.

La pluie et l'humidité ont créé une brume épaisse qui recouvrait tout Baie-Saint-Paul au moment de regagner mon hébergement. Le phénomène était plutôt impressionnant... et un brin dangereux. On distinguait à peine la route, mais je suis arrivée à bon port, aussi humide qu'heureuse.

Le Festif! de Baie-Saint-Paul se poursuit jusqu'au 24 juillet.

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