Ce sont les personnages très typés, loin de ce qu’on pourrait imaginer d’un groupe de criminels engagés dans les meurtres les plus sordides, qui rendent cette histoire captivante. Et même si le but n’est évidemment pas de dépeindre Gérald Gallant comme un héros, il faut tout de même avouer que cette œuvre nous fait ressentir de la compassion envers cet homme, à certains moments clés.
Notamment au commencement, lorsque le petit Gérald Gallant, intimidé et mal-aimé, se fait rabaisser par sa propre mère à la table familiale, ou plus tard, alors qu’elle le qualifie de «beige».
Gallant (Luc Picard) deviendra effectivement un homme simple, voire «plate», souffrant de bégaiement. Mais justement, parce qu’il était bien ordinaire et ne ressemblait en rien au criminel typique, il ne se faisait jamais remarquer et réussissait toujours à se tirer d’affaire, assassinant 28 hommes comme tueur à gages pendant la guerre des motards des années 1990.
À l’aide de son complice Dolly (David La Haye), tueur homosexuel qui détonne dans ce groupe de motards, et de sa maîtresse Jocelyne (Sandrine Bisson), qui souhaite devenir la «Bonnie» de «Clyde Gallant», le criminel évolue de meurtre en meurtre, très professionnel.
Prendre tout ce qui passe
Luc Picard, réalisateur du long métrage en plus de jouer un brillant et triste Gérald Galland, a donc essayé de comprendre ce qui a pu mener ce criminel à tuer autant de gens avec un sang-froid désarmant.
Ce qu’on en retient, c’est que cet individu délaissé dans sa jeunesse prenait tout ce qui passait dans l’organisation criminelle pour faire sa place et enfin exister.
Le scénario reprend donc plusieurs pensées qu’aurait eues Gallant tout au long de sa vie de criminel, notamment tout ce qui tourne autour des meurtres, mais également de sa vie personnelle, qu’il semble maîtriser jusqu’à la toute fin.
On entre ainsi dans la tête du meurtrier. C’est ce qui rend le film intéressant et pertinent.
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Les performances de jeu impeccables de David La Haye et de Sandrine Bisson apportent au personnage principal des traits attachants et surprenants qui le rendent moins terne et ordinaire dans l’ensemble.
La trame sonore du film, composée par Daniel Bélanger et rappelant l’ambiance de vieux westerns, ajoute une touche de légèreté dans ce qui pourrait être glauque et lourd.
En somme, grâce à de solides interprétations et à la réalisation bien ficelée, Confessions ne décevra pas les adeptes de films policiers et de portraits criminels, tout en donnant une voix à des gens bien ordinaires — et, en quelque sorte, démunis — de notre société.
Confessions est présenté au cinéma
AU GÉNÉRIQUE
Cote : *** ½
Titre : Confessions
Genre : Policier
Réalisateur : Luc Picard
Acteurs : Luc Picard, David La Haye, Sandrine Bisson
Durée : 1h49