Inflation record : l’alimentation écope encore

Au Provigo - Le Marché, dans l’arrondissement de Charlesbourg, à Québec, le gérant des fruits et légumes confirme la montée des prix dans son département

À 8,1%, l’inflation vient d’atteindre son plus haut niveau depuis janvier 1983. Toutefois, ce n’est pas seulement à la pompe que le coût de la vie a gonflé, mais aussi à l’épicerie.


Les carottes pour le dîner de votre enfant ou la farine pour les crêpes du dimanche pourraient vous coûter encore plus cher lors de vos prochaines emplettes. 

Selon Statistique Canada, les Canadiens ont continué de voir les prix des aliments augmenter, ceux-ci ayant grimpé de 8,8 % par rapport à juin l’an dernier.

Les données de l’Institut de la statistique du Québec dressent le même constat. Les commerces d’alimentation, ainsi que leur clientèle, sont ceux qui verront le plus l’impact sur leur facture, avec une hausse de l'Indice du prix à la consommation (IPC) de 9,6% au Québec, par rapport à la même période l’an dernier.   

Pour les aliments achetés en magasin, l’IPC a grimpé de 10%. Pour les fruits et légumes frais, cela représente une baisse de 4,4% par rapport à mai dernier, où l’indice se situait à 14,4%.

Au Provigo - Le Marché, dans l’arrondissement de Charlesbourg, à Québec, le gérant des fruits et légumes confirme la montée des prix dans son département.  

Chaque année ça monte, mais cette année ça paraît plus. Dans l’épicerie sèche, ça monte aussi. C’est général,» affirme Keven Guerard. 

Selon lui, les clients font preuve de résilience, malgré l’impact sur le portefeuille, et sont compréhensifs, le pouvoir n’étant pas dans les mains des marchands comme M. Guerard. 

«On n’en entend pas trop parler concernant les prix. Je pense que les gens le savent un peu et ne chialent pas», précise-t-il.  

 Chez Alimentation G.D, en activité depuis 90 ans dans le Vieux-Limoilou, le propriétaire, Marc-Olivier Poulin, sonne la même cloche. 

«Il y a eu une augmentation de prix sur tout. En particulier sur les céréales et l’huile, surtout à cause de ce qui se passe en Ukraine, mais aussi les fruits, les légumes et la viande.» 

Parmi les produits alimentaires, la plus forte hausse des prix a été celle des graisses et huiles comestibles, qui ont augmenté de 28,8 % d’une année à l’autre. 

Autres secteurs touchés :

Les boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif ne font pas exception à la règle. La variation annuelle de l’IPC est en hausse de 4,5%. 

«Pour les cigarettes, je vois une augmentation chaque mois ou deux mois, depuis décembre dernier, rapporte M. Poulin. Selon les marques, le prix pour un paquet de cigarettes a augmenté entre 75 cents et 1,50$», indique celui à la tête de l’enseigne depuis octobre 2021. 

Le secteur des vêtements et des chaussures accuse pour la première un point de pourcentage complet. Depuis janvier dernier, la variation se maintenait sous zéro. Entre mai et juin, le coût est passé de 0 à 1,4%. 

L’achat et la location à bail de véhicules automobiles sont également en hausse de 7,5%. 

L’ameublement et les articles ménagers se situent à 9,5%, une baisse légère par rapport au mois précédent. 

L’inflation annuelle a accéléré le mois dernier par rapport à son niveau de 7,7 % de mai, a indiqué mercredi Statistique Canada, en atteignant son plus haut niveau depuis janvier 1983, alors qu’elle s’était établie à 8,2 %.

L’augmentation de l’indice des prix à la consommation pour le mois était largement attribuable à la hausse des prix de l’essence, qui ont bondi de plus de 50 % sur un an.

En excluant l’essence, l’inflation annuelle était de 6,5 % en juin, comparativement à 6,3 % en mai.

Avec La Presse Canadienne