La pénurie de main-d’œuvre, fléau de la conciliation travail-famille  

La proportion de parents et de personnes aidantes qui disent que la conciliation famille-travail a augmenté depuis l’été dernier. Elle est passée de 52% à 56% des personnes interrogées

Charge de travail accrue, climat au bureau plus stressant, horaires plus longs, pression de l’employeur pour ne pas s’absenter… La pénurie de main d’œuvre rend la conciliation travail-famille de plus en plus compliquée pour nombre de Québécois, selon un récent sondage Léger.


Les vacances estivales qui approchent à grands pas sont particulièrement affectées par cette situation. Près d’un québécois sur quatre ne pourrait pas prendre ses vacances en famille, soit à cause de leur travail, soit par manque de place dans les camps de jour ou dans les services de garde.  

Plus généralement, la pénurie de main d’œuvre réduit l’accès aux mesures de conciliation famille-travail. Selon la professeure à l’École de gestion de l’université TELUQ Diane-Gabrielle Tremblay, qui a participé à l’élaboration de l’étude, « la proportion de parents et de personnes aidantes qui disent que la conciliation famille-travail a augmenté depuis l’été dernier. Elle est passée de 52% à 56% des personnes interrogées ». L’enquête a été commandée par Concilivi, une initiative du Réseau pour un Québec Famille 

Tout n’est pas noir dans le rapport dressé par l’institut Léger. La plupart des interrogés se disent satisfaits du soutien apporté par leur employeur pendant la pandémie, et plus de la moitié des sondés soulignent que ces mesures de soutien se sont maintenues avec la fin des restrictions liées à la pandémie. La directrice du Réseau pour un Québec Famille Corinne Vachon Croteau espère que cette tendance se maintiendra, « d’autant plus que la conciliation famille-travail reste un élément central pour attirer et surtout fidéliser les personnes en emploi ».  

Une majorité des personnes sondées disent avoir une certaine flexibilité dans le choix des congés ou des horaires de travail ou même la possibilité de prendre des congés payés pour des responsabilités familiales. Malgré ces chiffres encourageants, 56 % des répondants affirment être prêts à changer d’emploi si on leur offrait de meilleures mesures de conciliation entre le travail et la famille, et un interrogé sur quatre serait prêt à accepter une réduction salariale pour les mêmes bénéfices.