Retour en force du Pow Wow international de Wendake

Autour du cercle de danse, des centaines de spectateurs de tous azimuts s’émerveillent devant les artistes.

L’excitation et les émotions étaient palpables autour du cercle de danse du Pow Wow international de Wendake, samedi. Après deux ans de pause forcée par la pandémie, le festival culturel a pu se retrouver, tout en couleur et en sourires.


Le cœur de Wendake grouillait, samedi après-midi. Dans les rues de la communauté, plusieurs centaines de personnes ont pu renouer avec la tradition ancestrale d’affirmation culturelle chez les Premières Nations. 

«On est très fébrile aujourd’hui, confie le président de l’office de tourisme de Wendake, Steeve Wadohandik Gros-Louis. On sent vraiment une frénésie, une ambiance différente. Après deux ans, les gens sont heureux de se retrouver autour du grand cercle», souligne-t-il, alors que de colorés danseurs se produisent derrière lui, au son des tambours. 

Plus de 200 percussionnistes et danseurs en tenues traditionnelles scintillantes, provenant de 11 nations autochtones, seront présents au cours des trois jours du Pow Wow. Des Innus, des Algonquins, des Atikamekw, des Mohawks et des Wendats seront notamment de la fête.  

«C’est un festival strictement culturel, où tous les peuples autochtones peuvent fraterniser, danser, s’amuser. Tout le monde est invité à se joindre à nous, autochtones et allochtones», indique M. Gros-Louis, lui aussi en costume traditionnel, orné de plumes et de billes. 

M. Gros-Louis invite «autochtones et allochtones» à se joindre au festival.

Autour du cercle de danse, des centaines de spectateurs de tous azimuts s’émerveillent devant les artistes. Des touristes qui découvrent sur le moment, jusqu’au aux aînés connaisseurs qui analysent chaque pas. À quelques reprises, les spectateurs quittent les estrades pour rejoindre le cercle lors d’une danse intertribale, où tous sont les bienvenus.  

«C’est vraiment touchant comme ambiance», témoigne Marie-Ève Hébert. Elle a fait la route du Lac-Saint-Jean pour assister à son premier Pow Wow, en compagnie de deux de ses amies. 

«Quand je suis arrivé, je pleurais comme une Madeleine. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a quelque chose qui se passe, indique-t-elle. Je voulais venir pour redécouvrir cette culture, qui m’a été perdue avec le temps». 

Elle se revendique comme Montagnaise, et tente de renouer avec ses racines. «Il est plus que temps que j’en sache plus sur mes origines, sur ma culture. C’est vraiment une belle invitation qui nous ait fait», laisse-t-elle tomber, les yeux rivés sur les trois femmes en habits traditionnels qui dansent au cœur du cercle.  

Les visiteurs étaient également nombreux à s’arrêter aux kiosques des quelque 40 artisans présents. 

L’artisane huronne-wendat de Ya’ta’ Céramiques, Julie Anne Bellefleur, voit le Pow Wow comme une façon de se rapprocher encore plus de sa communauté, de s’en immerger. «C’est une super occasion de partager notre savoir-faire, notre art avec le grand public», soutient-elle. Et le public semble apprécier. «Je vais presque manquer de stock!» se réjouit-elle. 

Le Pow Wow international de Wendake se déroule jusqu’au 3 juillet au cœur de la communauté. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’y rendent, selon l’organisation.