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La messagerie provient souvent des lecteurs qui ont profondément aimé les Fleurdelisés et qui, pour reprendre les mots d’une ancienne partisane qui m’a écrit jeudi, «a vu les Nordiques perdre plus souvent qu’à leur tour, ne pas faire les séries, etc. Nous avons souffert avec eux….»

Il y en a d’autres, la plupart du temps sur les réseaux sociaux, qui honnissent tout élan de nostalgie entourant le passé sportif de Québec dans le hockey professionnel. Ils n’en ratent pas une de nous rappeler les enjeux actuels plus importants, «la santé, l'éducation...»

Pour eux, les Nordiques sont morts et enterrés — et devraient le rester — et on ne devrait plus souligner les dates importantes rappelant leur existence. «Ça s'appelle vivre dans le passé», m’a lancé l’un d’entre eux. Un autre ne voyait pas la pertinence de commémorer les 50 ans de la création des Nordiques — et de l’Association mondiale de hockey — «quand ça fait 27 ans que le club a quitté, misère».

Ces réactions m’exaspèrent. C’est comme si on devait faire semblant que les équipes sportives les plus marquantes de notre histoire n’avaient jamais existé. Dans une province qui a fait du «Je me souviens» sa devise nationale, avouez que c’est d’une triste ironie…

Financer un futur Panthéon des sports

Long détour pour parler de cette belle initiative de la Société d'histoire du sport de la capitale nationale (SHSCN) de célébrer les 50 ans des Nordiques et de l’AMH, cet automne, à Québec. Plusieurs grands noms marquants de l’histoire ont déjà confirmé leur présence, comme Bobby Hull, et on se met à rêver d’en attirer d’autres, comme les Suédois Anders Hedberg et Ulf Nilsson et la Merveille, Wayne Gretzky.

Les profits du grand banquet organisé au Château Frontenac, le fait saillant des trois journées de festivités, serviront à financer un futur Panthéon des sports, un rêve que caresse depuis longtemps la Société d’histoire. «Les premiers fonds majeurs» du projet, reconnait son président, l'animateur sportif et féru d'histoire Marc Durand.

La Société a entrepris des pourparlers avec la Ville de Québec à ce sujet depuis plusieurs années. Ensemble, ils ont même élaboré certains plans, traçant les grandes lignes de ce à quoi pourrait ressembler le futur Panthéon.

Durand n'en démord pas, il ne fait aucun sens que la capitale nationale soit l'«une des seules villes en Amérique du Nord et du Canada qui n'en ait pas» en dépit de son riche passé sportif. Tout ça, plus de soixante ans après la création d'un Temple de la renommée régional des sports par Jean Béliveau en 1955, aventure qui n'aura duré que deux petites années. «Il faut souligner les exploits de nos athlètes et nos héros des différents sports, martèle-t-il. On veut un Panthéon des sports, que ce soit physique, une allée commémorative. On veut le maximum et des nominations annuelles.»

Deux obstacles

Le «financement» et l'«emplacement» de ce futur Panthéon sont les deux obstacles majeurs à sa mise en place, mais «toutes les possibilités sont là», poursuit le conférencier et auteur de quelques ouvrages sur des visages marquants du hockey à Québec. «Tout ce qu’on veut, c’est d’honorer nos meilleurs athlètes, dit-il. Je vois très bien notre première célébration où honorerait nos premiers athlètes en même temps, Myriam Bédard, Gaétan Boucher, Pierre Harvey, Sylvie Bernier, Patrick Roy et d’autres. Ce serait un événement marquant pour la ville de Québec. La Ville est derrière nous, mais on doit trouver le bon endroit.»

Les Nordiques occuperaient évidemment une place importante dans ce Panthéon, comme les Remparts, les As, les Citadelles, les Bulldogs et toutes les autres grandes équipes sportives de l'histoire de Québec.

Et ce même si, pour certains, c'est dépassé de se souvenir de notre passé...

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